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samedi 5 août 2023

L'AFFAIRE STAVISKY ET BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1934 (dix-neuvième partie)

 


L'AFFAIRE STAVISKY ET BAYONNE.


C'est une crise politico-économique qui secoue la France à la fin de décembre 1933, mettant en cause de nombreuses personnalités y compris en Pays Basque Nord.



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ALEXANDRE STAVISKY


Comme je vous l'ai indiqué précédemment, puisque nous sommes samedi, voici un autre article 

sur le "feuilleton" de l'affaire Stavisky et ses répercussions au Pays Basque.



Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 26 janvier 

1934 :

Des chiffres. 


Voici, les chiffres officiels et très nets établis pour les budgets du Crédit municipal en 1931, 1932 et 1933. 

Année 1931. — Budget primitif. Total général des recettes administratives : 42 000 045. Bons autorisés : 20 000 000. Bons placés : 15 081 550. Budget supplémentaire. Total général des recettes administratives : 41 millions. Bons autorisés : 20 000 000. 


Année 1932. — Budget primitif. Total général des recettes administratives : 83 665 000. Bons autorisés : 40 000 000. Budget supplémentaire. Total général des recettes administratives : 193 millions 197 francs. Bons autorisés, néant. Bons placés : 12 millions 864 000. 


Année 1933. — Budget primitif. Total général des recettes administratives 104 038 000 francs. Bons autorisés : 50 millions. Bons placés : 18 millions 365 400. 


À propos de la délibération du Conseil de l'Ordre.


Nous recevons la communication suivante, que nous adressent Mes Masson, Lamarque et Morand-Monteil, anciens bâtonniers : 


Un avocat du Barreau de Paris, défenseur d’un des inculpés dans l’affaire du Crédit Municipal de Bayonne s’est permis de critiquer par la voie dé la presse une décision du Conseil de l’Ordre des Avocats du Barreau de Bayonne et a feint d'en attribuer l’initiative au seul Bâtonnier inspiré d’après lui par le désir de servir les intérêts d’un co-inculpé. 


Les signataires de cette décision habitués à prendre leurs responsabilités sans souci de s’en justifier entendent cependant à titre personnel relever deux inexactitudes de fait visant le bâtonnier en exercice que leur auteur était mieux placé que quiconque pour éviter de commettre. 


Tout d'abord sur cinq membres du Conseil de l’Ordre, trois seulement, tous trois anciens bâtonniers ont signé la délibération visée et aucun des trois n’était encore à ce moment-là défenseur de l'un des inculpés dans l’affaire du Crédit Municipal, deux le sont devenus ultérieurement. 


Ils ne pouvaient donc obéir qu’au devoir de défendre la dignité de l'Ordre. 


Les deux autres membres ont déclaré s’abstenir par délicatesse en raison de leur rôle dans l'affaire provoquant la décision. 


Donc le bâtonnier Simonet n’a pas pris part au vote. 


En second lieu il est inexact qu’une communication de cette décision ait été faite à la presse par  quelque membre que ce soit du Conseil de l’Ordre et en particulier par le bâtonnier, bien qu’au surplus elle ne revête aucun caractère confidentiel. 


Un journal local a loyalement et spontanément reconnu dans quelles conditions le texte lui était parvenu sans signature ni lettre d’envoi. 

Signé : Masson, Lamarque et Morand-Monteil 



Nous nous serions fait un plaisir de publier hier cette communication, ainsi que l’ont fait nos confrères. Mais la lettre des honorables avocats ne nous est parvenue que ce matin. 



Les 1 200 documents manquent toujours.


Malgré toutes les recherches entreprises depuis près de deux semaines, les fameux documents de l'affaire Stavisky n'ont pas été retrouvés. Le dossier destiné aux juges de la 18e Chambre ne contiendra donc aujourd’hui vendredi qu’un tiers des pièces si patiemment accumulées jusqu'ici par la justice. Il reste maintenant à savoir si le tribunal n’ayant pas en main tous les éléments de la cause, jugera l’affaire. 


Nous avons indiqué que sur cinq inculpés, deux, Stavisky et Pournel étaient morts ; un autre, Similovici était en fuite ; un quatrième, Paul Comby, était gravement malade. Il ne reste donc qui puisse se présenter à la barre que Zweifel, dont les indications furent peut-être de quelque secours pour la marche de l’enquête. Aussi son défenseur, Me Thévenot, vient-il d'adresser une lettre de protestation au bâtonnier, dans laquelle il indique que jusqu’ici Zweifel s’est très régulièrement présenté devant le tribunal et s’est élevé contre chaque remise "qui lui était imposée", ajoute-t-il. 


L’avocat souligne, en outre, qu’il lui serait impossible d’assurer la mission qui lui a été confiée puisque des documents importants sur le rôle de son client ne figurent pas dans le dossier, et il demande en terminant au bâtonnier "de faire toutes les démarches nécessaires pour lui permettre d’assurer avec toutes les garanties de droit, la défense de son client". 



Un communiqué de la conférence des caisses de crédit municipal.


La conférence permanente des caisses de crédit municipal et monts-de-piété français communique la note suivante : 


"La conférence permanente des caisses de Crédit municipal françaises croit devoir rappeler que les fonctions de membre du conseil de surveillance ou du conseil d’administration des caisses sont purement gratuites ; que les caisses n’ont pas d’actionnaires et ne distribuent ni dividendes, ni tantièmes, ni jetons de présence sous aucune forme."



Un démenti du ministère des finances.


Le ministre des finances communique : 


"Certaines informations relatives au rôle du ministère des finances dans l’affaire du Crédit municipal de Bayonne ont été publiées dans un journal du soir.  

Ces informations sont en tout point inexactes." 



De Bayonne à Paris.

... Et M. Bonnaure ?



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DEPUTE GASTON BONNAURE
PHOTO AGENCE MEURISSE


Et M. Bonnaure, demande la "Liberté"


"Est-il exact que M. Bonnaure est membre du conseil de direction de l’Office des Biens et Intérêts Privés ? « 


Nous croyons savoir que la présidence de la Chambre s’occupe actuellement de cette présence indésirable dans un organisme qui est précisément chargé de régler d’importants intérêts hongrois (articles 296 et 297 du traité de Versailles et traité de Trianon).


Nous croyons également savoir que l'Office des Biens et Intérêts Privés verrait avec plaisir le départ de cet étrange administrateur, dont la seule préoccupation a été de licencier les fonctionnaires qui ne lui plaisaient pas et de bouleverser les dossiers concernant les affaires hongroises que traite et règle cet office. 


Il est bon de noter que ces dossiers concernent plus de cinq milliards d'intérêts privés." 



Les assurances sociales de la Seine et les bons de Bayonne


Par voie de question écrite, MM. Victor Constant et Pierre Dailly avaient prié le préfet de la Seine de vouloir bien leur donner des précisions sur les points suivants : 


"1° Si des mesures ont été prises pour assurer dorénavant la sauvegarde et la conservation des sommes recueillies par la caisse interdépartementale des assurances sociales de Seine et Seine-et-Oise ; 


2° Quelles sont ces mesures et comment sont réglementés les placements des sommes recueillies par la caisse interdépartementale des assurances sociales de Seine et de Seine-et-Oise ; 


3° La liste de tous les titres dans lesquels sont investies lesdites sommes." 


Le préfet de la Seine a fait connaître, dès le lendemain, que la Caisse interdépartementale étant un organisme autonome soumis au contrôle du ministère des finances et du ministère du travail, il demandait au chef de ce dernier département les renseignements nécessaires pour répondre aux questions posées. 


La réponse attendue n’ayant pas encore paru au "Bulletin municipal", MM. Victor Constant et Pierre Dailly insistent auprès du préfet, faisant valoir que cette insistance est due au développement qu’a pris l’affaire du Crédit municipal de Bayonne et à la lenteur apportée à exposer nettement le contenu de dossiers dont s’inquiète l’opinion publique."


A suivre...






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