UNE ÉPIDÉMIE DE CHOLÉRA À ARNÉGUY EN BASSE-NAVARRE AU PAYS BASQUE EN 1834

LE CHOLÉRA À ARNÉGUY EN 1834.

En mars 1832, une épidémie de choléra frappe la France. La Basse-Navarre au Pays Basque est touchée par cette épidémie en 1834.

ARNEGUY BASE-NAVARRE
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta la Gazette de France, dans plusieurs éditions :

• le 28 octobre 1834 :

"On lit dans le Mémorial des Pyrénées : 

Le choléra continue à faire des victimes à Banca et à Arnéguy ; il paraît aussi que quelques personnes en ont été atteintes à Baygorry ; si trois des premiers malades sont déjà hors de danger, trois autres sont morts a Banca dans l’intervalle du 16 au 18, et deux nouveaux cas s’y sont déclarés : à Arnéguy, quelques unes des personnes frappées de la maladie dans les premiers jours de l’invasion ont succombé, et à Baygorry, deux ont péri très peu de temps après avoir subi les cruelles atteintes du mal. 

ARNEGUY
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le médecin de la fonderie se rend partout où ses soins peuvent être nécessaires, et son dévouement ne reste pas au-dessous des circonstances. Le curé de Banca le seconde avec un courage égal. On nous écrit que ce digne prêtre apparaît auprès du lit de tous les malades. Il se multiplie pour les consoler on les guérir. On le voit tous les jours gravissant les sentiers les plus difficiles, un bâton d’une main, un livre de prières de l’autre ; il va soulager les douleurs ; insouciant de ses propres dangers, insensible aux fatigues, il ne paraît occupé que de ceux qui souffrent, et s’oublie lui-même dans ces douloureuses circonstances. 

La religion est bien noble et bien touchante quand elle inspire cet héroïque amour de l’humanité. Si le choléra venait à gagner d’autres communes du département, nous ne doutons pas que l’ardente charité de Belsunce ne trouvât dans notre clergé de nombreux imitateurs."

ARNEGUY
PAYS BASQUE D'ANTAN

• le 30 octobre 1834 :

"On lit dans le Mémorial des Pyrénées :

Le choléra paraît se concentrer à Arnéguy et dans la vallée d’Haïra. Jusqu'à présent les cas se sont peu multipliés et le cours de la maladie ne présente rien d’inquiétant. Le nombre des malades fait peu de progrès, il n'en est est mort que quatre sur vingt-cinq qui ont été atteints. Ceux qui ont succombé étaient d’ailleurs d’une santé débile et n’ont pu recevoir de secours assez à temps pour qu’ils fussent efficaces. M. Brye, médecin instruit met beaucoup de zèle dans les soins qu’il donne à Arnéguy. 

ARNEGUY
PAYS BASQUE D'ANTAN

Nous devons aussi signaler aussi à la reconnaissance publique M. Labarraque qui, par son courage et son dévouement, se montre digne d’un nom si honorablement connu dans les sciences.

En général, maintenant que le premier moment d'effroi est passé, on commence à envisager les choses sous leur véritable aspect. La maladie régnante est assurément très grave, dangereuse même dans plus d’un cas ; il convient de la combattre par toutes sortes de précaution, et surtout, comme on l'a dit, par un régime modéré ; mais enfin, lors même que les premiers symptômes viennent à se déclarer, il y a encore dix à parier contre un que l'issue ne sera pas funeste si l’on se hâte de mettre à profit les sages notions que l’expérience fait chaque jour découvrir aux hommes de l’art. Nous désirons que cette idée rassurante contribue à répandre quelque confiance chez les personnes trop faciles à s’alarmer, mais elles auraient tort si, passant tout à coup à un excès contraire, elles allaient pour cela s'endormir dans une imprudente sécurité.

M. le préfet, qui avait déjà fait parvenir au général Harispe un certain nombre d’exemplaires de l’Instruction populaire sur le choléra, afin de les répandre parmi les troupes, vient de prendre une semblable mesure avec l’autorité ecclésiastique. Nous apprenons de plus que ce magistrat a écrit à Mgr l’évêque de Bayonne pour lui demander d’inviter tous les pasteurs du diocèse à donner lecture de ces utiles conseils à leurs paroissiens et les exhorter à les mettre en pratique. On aime à voir dans ces graves circonstances le louable concours de tous ceux qui sont chargés de veiller aux intérêts du pays ; un pareil accord est bien rassurant pour la santé publique.

MARECHAL HARISPE
PAYS BASQUE D'ANTAN

 

Le gouvernement vient de nous donner une preuve de sa sollicitude pour le département. M. de Segur-Dupeyron, qui a rendu de si grands services à l’humanité pendant le règne de l’épidémie à Paris, a été envoyé par M. le ministre du commerce dans les Basses-Pyrénées pour y aider de son expérience et de son zèle l’administration et les hommes de l'art. Ce philanthrope éclairé est arrivé à Bayonne et a déjà eu avec l’intendance sanitaire plusieurs conférences dont on attend les meilleurs résultats. M. de Segur ne tardera pas à se transporter sur les lieux infestés, où d’ailleurs l’organisation des secours ne laisse presque plus rien à désirer."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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