HENDAYE EN 1933.
En 1933, la ville d'Hendaye compte une population d'environ 7 000 habitants et est administrée par son Maire Léon Lannepouquet.
 |
| GUIDE PROGRAMME HENDAYE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta le journal La Femme de France, le 30 juillet 1933, sous la plume de Jalek :
"Tourisme féminin.
Hendaye.
Sur un certain nombre de plages de l'Océan, il est évidemment très agréable de contempler la mer ourlant de rouleaux prestigieux une étendue infinie de sable blond, mais il est, par contre, infiniment désagréable d'être obligés de s'en tenir à la contemplation les trois quarts du temps, et d'avoir, pour se baigner, à peine une heure de pleine sécurité à marée haute, les vagues étant à marée montante trop nombreuses et trop dures pour nager sans s'éloigner beaucoup du rivage et la marée descendante créant des courants dangereux.
 |
| PLAGE HENDAYE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Si vous allez à la mer seulement pour vous chauffer sur le sable, très bien, alors allez n'importe où ; j'ajoute même que vous pouvez dans ce cas faire apporter dans votre jardin un mètre cube de sable (50 fr.) et qu'avec un maillot de bain (125 fr.), une carte postale représentant la mer (0 fr. 15), un ventilateur électrique (150 fr.) et un arroseur à gazon (300 fr, tuyau compris), pour faire la brise et l'embrun, soit en tout 625 fr. 15, vous aurez votre bain de sable tout l'été, infiniment moins cher que sur n'importe quelle plage ; vous pourrez même avec un peu d'imagination, économiser les quinze centimes de carte postale.
Mais si, comme je l'espère, l'Océan est pour vous autre chose qu'une toile de fond, choisissez avant tout une plage où vous pourrez nager à toute heure de la marée, et cela de mai à octobre.
Une fois de plus, au début de juin, sous le ciel sombre et bas, par les grands coups de vent coupés d'averses d'une passée de mauvais temps, j'ai pu apprécier l'admirable sécurité de la plage d'Hendaye, son eau déjà tiède, et la force souple de ses grosses vagues dont l'énorme panache d'écume vous couvre du tonnerre bruissant de son élan vers la côte pendant qu'on plonge dans leur base verte pour traverser les cinq ou six rangs de rouleaux qui vous séparent de la houle non écumante où il est possible de nager. A marée haute ou à marée basse, la plage est également sûre, sans trous si vous voulez avoir pied, sans courants, si vous voulez aller plus loin et nager.
 |
| PLAGE HENDAYE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
En avez-vous assez de nager, vous pouvez utiliser la crête des vagues pour rentrer plus vite en nageant dans le même sens, vous n'avez à vous méfier que de ne pas être plaquées brutalement sur le sable en arrivant à la plage, car la pente est très douce et vous n'avez pas à craindre d'être roulés par le ressac. Une large frange de toutes petites vagues permet aux enfants de s'amuser sans danger entre le sable et les gros rouleaux. La plage est toute de sable fin et ferme, sans gravier.
La côte elle-même est très belle, encadrée d'un côté par les hauteurs qui dominent Fontarabie et plongent dans la mer au cap Figuier, de l'autre côté par une côte de hautes falaises de grès rose, curieusement découpée et accompagnée d'énormes récifs en forme de tours. En tenant compte des heures de la marée, on peut longer ces falaises à marée basse ; la mer découvre des tables de rocher ondulées, très nettes, peu encombrées de varechs, où on peut circuler à l'aise et pêcher ; il y a, notamment, des oursins en quantité. Tenez compte toutefois que le temps où ces roches sont découvertes est, sauf aux grandes marées, assez court, et bien que, dans chaque repli un peu profond de la falaise, il soit possible de trouver une petite piste de pêcheur permettant d'en regagner plus ou moins aisément le sommet, ne vous faites pas cerner par la marée : vous n'êtes plus là à l'abri des hauts fonds de sable qui coupent l'élan des lames et rendent si sûre la plage d'Hendaye, et les vagues de la marée montante y seraient sans miséricorde pour l'attardé.
 |
| PLAGE ET BOULEVARD HENDAYE 1933 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Une longue digue-promenade borde la plage, depuis les abords des Jumeaux jusqu'à la Bidassoa. De cette dernière extrémité, et particulièrement le soir au coucher du soleil, l'estuaire de la Bidassoa à marée haute, la perspective des montagnes qui bordent sa vallée avec, en promontoire sur l'autre rive, la ville étagée de Fontarabie, offrent une vue d'une rare beauté. C'est, réunis, les charmes de la mer, d'un lac, des premiers contreforts de la montagne ; la Bidassoa est un lac d'or en fusion où traîne l'ombre de nuages violets ; les barques dans cette eau ont l'air de naviguer sur un pan de ciel, et la cloche de Fontarabie, une de ces cloches d'Espagne dont le timbre rappelle plus la résonance du fer que celle du bronze ajoute le rythme d'un angélus au ronronnement puissant de la mer.
L'intérieur du pays est extrêmement intéressant à visiter, soit que vous escaladiez les sommets, qui tous vous donnent des vues très étendues sur l'ensemble de la région et sur la côte, soit que vous vous contentiez de remonter les vallées jalonnées de petits villages basques, chacun ayant un caractère particulier : ici une curieuse église, là un site particulièrement intéressant, ailleurs des détails pittoresques dans le groupement des maisons ou leur architecture.
En une courte promenade de trois heures, aller et retour, vous pouvez aller d'abord jusqu'à Béhobie, sur la rive droite de la Bidassoa. Du milieu du pont qui joint la rive française à la rive espagnole, vous avez devant vous, en aval, l'île des Faisans dont la terre, parée de végétation drue, paraît d'ailleurs fort peu se soucier de porter un souvenir historique. Au delà, la ville d'Irun dresse son clocher et groupe ses maisons sur un fond de collines harmonieuses. En amont, la Bidassoa, large et profonde, promène son cours sinueux dans la courte plaine précédant l'enchevêtrement montagneux qu'elle vient de parcourir.
 |
| ÎLE AUX FAISANS BEHOBIE 1932 PAYS BASQUE D'ANTAN |
En remontant ensuite sa rive droite, sur les premiers contreforts du Choldocagagna, visitez le charmant village de Biriatou. Son église, précédée d'un escalier de pierre qui part du fronton de pelote, a un curieux clocher, placé de biais par rapport à l'axe de la nef. A l'intérieur, deux rangs de tribunes à balustrades à jour, en bois tourné, occupent les murs latéraux, comme dans toutes les églises basques. Dans le silence de la nef, un lourd balancier d'horloge découpe le temps en larges morceaux utilisables. Comme il doit faire bon vivre dans un pays de pulsations si calmes !
 |
| INTERIEUR DE L'EGLISE BIRIATOU PAYS BASQUE D'ANTAN |
Autour de l'église, vous verrez, dans le petit cimetière, quelques anciennes tombes basques, à stèles discoïdales, et au delà des murs couverts de rosiers grimpants, la Bidassoa sortant de ses gorges.
 |
| VUE GENERALE BIRIATOU PAYS BASQUE D'ANTAN |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire