UN RÈGLEMENT DE PÊCHE SUR LA BIDASSOA EN 1859.
La Bidassoa est un fleuve côtier du Pays Basque, qui prend sa source dans les monts de Navarre et se jette dans le golfe de Gascogne.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Gazette Nationale ou Le Moniteur Universel, dans son
édition du 19 mai 1859 :
"Corps Législatif.
N° 114.
Annexe au procès-verbal de la séance du 9 avril 1859.
Projet de loi relatif à un règlement de pêche dans la Bidassoa précédé du décret de présentation et de l'exposé des motifs, transmis sur les ordres de l’Empereur, par le ministre d'Etat, ou président du Corps législatif.
Napoléon,
Par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français,
A tous présents et à venir, salut ;
Avons décrété et décrétons ce qui suit :
Art. 1er, Sera envoyé au Corps législatif, par notre ministre d'Etat, le projet de loi délibéré en Conseil d’Etat et relatif à un règlement de pêche dans la Bidassoa.
Art. 2. MM. de Parieu, vice président du conseil d'Etat, Lacaze et Armand Lefebvre, conseillers d'Etat, sont chargés de soutenir la discussion de ce projet de loi devant le Corps législatif et le Sénat.
Art. 3. Notre ministre d’Etat est chargé de l'exécution du présent décret.
Fait au palais des Tuileries, le 8 avril 1859.
Napoléon.
Par l'Empereur : Le ministre d'Etat, Achille Fould.
Pour ampliation : Le Conseiller d'Etat, secrétaire général, J. Pelletier.
Expose des motifs d'un projet de loi relatif à un règlement de pêche dans la Bidassoa.
Messieurs, le Gouvernement de l'Empereur et celui de la reine d'Espagne ont conclu, le 2 décembre 1856, un traité qui délimite la partie occidentale de la frontière des Pyrénées, "depuis le sommet d'Analarra où confinent le département des Basses-Pyrénées, l'Aragon et la Navarre, jusqu'à l’embouchure de la Bidassoa dans la rade du Figuier".
Ce traité règle en même temps des questions de propriété et d'usages qui donnèrent lieu, trop souvent, à des conflits regrettables entre les frontières des deux pays. Dans le nombre était le droit de pêche sur la Bidassoa.
Ce petit fleuve, français à sa source, espagnol dans la partie supérieure et moyenne de son cours, sépare les deux pays sur une longueur de trois ou quatre lieues avant de se jeter dans la mer.
BIDASSOA ET FONTARRABIE EN 1843 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Le droit des gens, la raison et l’équité semblaient vouloir également que cette partie mitoyenne appartint par moitié aux deux Etats riverains, le thalweg ou milieu du fleuve servant de ligne divisoire pour la souveraineté comme pour la propriété ; cela sera désormais, mais cela étant contesté avant le traité de 1856, chacun des deux Etats prétendait à la souveraineté et à la propriété exclusive de cette partie de la Bidassoa.
Mais, si les prétentions étaient égales, il faut bien reconnaître que les actes de possession ne l'étaient point. L'intérêt espagnol, appuyé sur une place forte, Fontarabie, située à l’embouchure de la Bidassoa, était devenu l'intérêt dominant. La navigation lui appartenait, peut-on dire ; et la pêche, quoique moins inégalement partagée, ressemblait, de notre côté, plutôt à une tolérance de bon voisinage dans des eaux espagnoles, qu'à l'exercice d'un droit dans des eaux françaises. Interrompue, en 1793, par l'état de guerre, elle ne fut pas reprise immédiatement avec la paix ; et des années s'écoulèrent avant que les sentiments issus d'une commune origine, des besoins mutuels et des rapports incessants, réunissent les Basques français en possession de leur part dans la communauté de pêche.
Le traité de 1856, en délimitant la souveraineté comme elle devait l'être, a rendu à notre jouissance indivise des eaux, sous le double rapport de la navigation et de la pêche, le caractère de droit qu'elle n’aurait jamais dû perdre.
L’article 9 stipule que "depuis Chapitelaco-Arria jusqu'à l'embouchure de la Bidassoa dans la rade du Figuier, le milieu du cours principal des eaux de cette rivière, à basse mer, fermera la ligne de séparation des deux souverainetés, sans rien changer à la nationalité actuelle des îles ; celles des Faisans continueront à appartenir aux deux nations."
ÎLE AUX FAISANS BEHOBIE 1660 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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