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mercredi 2 décembre 2020

"L'EUSKARIE" OU TERRE DES BASQUES EN 1938 (troisième et dernière partie)


"L'EUSKARIE".


On trouve, de temps en temps, dans la littérature le terme "Euskarie" pour désigner le territoire des Basques. 



LANGUE ORIGINES BASQUE
LE BASQUE ET SON MYSTERE DE JULES MIHURA


Voici ce que rapporta le journal Les Langues néo-latines, dans son édition du 1 janvier 1939 :



"Discours d'usage prononcé par M. G. Dambielle à la distribution des prix au Collège de 

Moissac le 13 juillet 1938 :



"...S’il est facile d’admettre que le théâtre Breton fut, pour ainsi dire, la traduction du théâtre français, la même conclusion ne s’impose pas pour le théâtre basque. Il faut dire que si l’élite Armoricaine connaissait le français, la population Euskarienne ignorait complètement notre langue nationale. Ne possédant même pas un recueil de tragédies dans le texte original, les pastoraliers se contentèrent de consulter les vagues compendiums d’histoire ou les livres de colportage, qu’ils pouvaient se procurer pour quelques décimes. De là, cette profusion de personnages historiques et légendaires dont les noms fournirent des titres aux compositions dramatiques. L’Œdipe basque ne descend pas en droite ligne de l'Œdipe de Voltaire, mais d’une adaptation déformée de cette tragédie. Les éléments secondaires : batailles, chants, musique, etc... ont été introduits par les auteurs de pastorales, pour plaire au public Souletin, grand amateur de bruit et de mouvement. Quant aux cérémonies du culte et aux dissertations théologiques, leur abondance ne s’expliquait que par la nécessite de désarmer M. le Curé. Cette sage précaution évita au théâtre Basque de rencontrer, auprès du clergé, les mêmes résistances que le théâtre Breton.


pays basque autrefois pastorale soule
PASTORALE ORDIARP 1910
PAYS BASQUE D'ANTAN



Les acteurs de pastorales interprètent parfois une farce due à la verve d’un "Régent" et ayant pour thème un fait scandaleux. Ces plaisanteries, fortement épicées, n’ont de commun que le gras parler avec les soties ou moralités médiévales. La partie la plus originale de ce genre est le spectacle appelé "Tobéra". Il commence par une en grands atours et se termine, soit par une parade à plusieurs personnages, soit par la relation considérablement amplifiée que "chante", en strophes improvisées, un barde joyeusement incorrect. Ce spectacle, qui ne manque pas d’agrément, est, en général, plus goûté du public que les pastorales. Dans la Soule, enfin, les bergers ont aussi ce qu’ils appellent "Chikiak" : ce sont des dialogues échangés d’un sommet de la montagne à l’autre, sur un ton suraigu, presque terrifiant. Ces "Chikiak" sont tout simplement ignobles. Il paraît surprenant que le peuple basque, si hostile à toute grivoiserie, puisse entendre de telles obscénités de langage. Rassurons-nous : ce gros vin ne l’enivre que de loin en loin, pour quelques instants seulement, et il revient vite à la légère griserie de ses chansons, teintées de mélancolie, et de ses danses, compliquées mais gracieuses, qui, elles sont de pure tradition Euskarienne.



pays basque autrefois soule pastorale
PASTORALE D'OSSAS JEANNE D'ARC
PAYS BASQUE D'ANTAN




Le Basque a son secret, son âme a son mystère !... Mais ce peuple a aussi ses gloires et ses grands hommes et je croirais manquer à mon devoir si, pour clore cette méditation, je n’évoquais le souvenir d’un grand génie, qui fut un fervent amoureux de la terre Euskarienne :



Aux Basques, nous devons peut-être un grand poète 

Qui, sur leur douce terre établit sa retraite, 

Dans "Arnaga", sur la colline de Cambo

C’est là qu’il composa L’Aiglon et Cyrano

C’est là qu'il façonna ses immortelles rimes, 

Dans ses jardins, parmi les fleurs, fixant les cimes 

Qui, devant lui, faisaient un merveilleux décor ! 

C'est là qu’il entendit, un soir, le son du cor, 

Répété par l’écho sonore des grands monts, 

Et qu’il crut voir Roland, Olivier, Ganelon, 

Qui passaient, à cheval, au flanc de la montagne, 

Et que cherchaient en vain Turpin et Charlemagne ; 

C’est là qu’il entendit le cri de "Chantecler", 

Retentissant, sublime, et vif comme l’éclair, 

Qui, montant, dans la nuit, des blanches métairies, 

Fit lever le soleil sur toute l’Euskarie

Ce long "cocorico !" vainqueur, c’était ton chant, 

Magique et doux, c’était ton cœur, oh ! grand Rostand

Ton coeur épris de rêve, amoureux de l’aurore, 

D’où jaillissait la strophe éclatante et sonore ! 

Poète, je m’incline au pied de ton autel 

Et je mêle l’encens sacré des Immortels, 

Au parfum délicat qui monte de la vasque 

Où j’ai placé ces quelques fleurs du pays Basque !"


pays basque autrefois rostand cambo
EDMOND ROSTAND



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