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mercredi 23 décembre 2020

LES BORNES-FRONTIÈRE FRANCO-ESPAGNOLES DU TRAITÉ DU 2 DÉCEMBRE 1856 (sixième partie)

 


LES BORNES-FRONTIÈRE AU PAYS BASQUE.


La frontière entre la France et l'Espagne est délimitée depuis le traité du 2 décembre 1856 par 602 bornes frontières, numérotées d'Ouest en Est.


POINT DE PASSAGE FRONTIERE ENTRE LA FRANCE ET L'ESPAGNE


Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette Nationale ou Le Moniteur universel, dans son 

édition du 9 avril 1859 :



"Annexe V. Procès-verbal d'abornement. 


De la borne 241 à la borne 272 :


241. A 980 mètres, au sommet de Gastarrico-Gaïna, d’après les Français, et Moulidoyaco-Gaïna, d’après les Espagnols. 



242. A 840 mètres, sur un petit mamelon entre deux cols, dont le plus oriental est appelé Elhourrousouco-Lépoa par les Basques français. 



243. A l'extrémité d’une petite croupe qui termine à l’ouest la crête de la montagne Ochogorri-Chipia, à 470 mètres. 



244. A 410 mètres, sur un sommet arrondi de la même montagne, près de l’escarpement qui regarde l’Espagne. 



245. Au sommet le plus haut de Ochogorri-Chipia, à 530 mètres. 



pays basque autrefois frontiere
BORNE FRONTIERE N 245
PAYS BASQUE D'ANTAN



246. A 1 240 mètres, au sommet le plus élevé de Ochogorrico-Gaïna, et sur un rocher au bord de l'escarpement situé du côté de la France ; il y a une croix.



247. A 500 mètres au bord du chemin de France en Espagne, au col d'Outourourdinéta. 



248. A 900 mètres au delà, au point culminant et le plus oriental de la montagne que les Français appellent Chardacaco-Gaïna, et les Espagnols Baracea-la-Alta ; il y a une roche signalée par une croix. 



249. Au petit col de Sota-lépoa, à 800 mètres. 



250. A 600 mètres, au col de Bélay, à 10 mètres, à l’est du chemin. 


La ligne frontière abandonne les crêtes et prend le chemin qui mène par le versant nord du mont Carchila ou Carchela au col de Guimbéléta, suivant la direction indiquée par les repères placés sur le côté sud de ce chemin. 



pays basque autrefois fontiere
BORNE FRONTIERE 250
PAYS BASQUE D'ANTAN



251. A 210 mètres, croix sur une roche qui domine le chemin et qui fait partie d'un grand éboulement. 



252. A 230 mètres, croix sur une grande roche appelée aussi Carchila et située au sud d’un petit ravin qui passe entre le versant escarpé de la montagne et un pâturage en pente douce traversé par le chemin. 


Le chemin va presque en ligne droite jusqu’à la borne suivante, passant à quelques mètres au nord d'une fontaine qui ne tarit pas, et distante de 120 mètres du repère antérieur. 



253. Sur une arête de terrain très sensible et dominante qui vient du sommet du mont Carchila, au-dessus du point où le chemin fait un angle à 450 mètres de la borne précédente, à 730 du sommet de Carchila, et à 40 avant d’arriver à une pierre marquée d’une petite croix sans numéro, ancien repère de cette limite. 



254. Au col de Guimbéléta, à 600 mètres du numéro 253. 


Il est convenu que si les troupeaux de Soule dépassent la frontière et s'introduisent dans le territoire compris entre le chemin qui va du col de Belav à celui de Guimbéléta et la crête de Carchila, ils ne seront passibles d’aucune amende ni saisie. 


A partir du col de Guimbéléta, la ligne divisoire reprend les crêtes de la chaîne principale, passant par le sommet du pic de Guimbéléta, situé à 520 mètres du col de ce nom. 



255. Au col d’Ourdaïté, à 860 mètres du pic de Guimbéléta, et à 40 à l’ouest du chemin qui va de Sainte-Engrâce à Isaba. 



256. Au col d’Eraïsé, à 10 mètres à l’ouest du chemin qui entre d'Espagne en France, à 4 500 mètres de la borne précédente, et à 2 050 du pic de Lacoura situé entre ces deux bornes. 


Le versant français des Pyrénées étant impraticable entre les cols de Guimbéléta et d'Eraisé, il a été convenu que le chemin qui va d’un de ces cols à l'autre par le versant méridional et presque parallèlement aux crêtes, sera libre pour le passage des frontaliers et des troupeaux français, sans qu’ils puissent s’en éloigner, à moins d'y être autorisés. 


A partir du col d’Eraïsé, deux chemins conduisent au Férial de ce nom par le versant septentrional; celui qui est le plus au sud se nomme chemin d’en haut, et l’autre chemin d’en bas. C’est par celui d’en haut que va la ligue divisoire des juridictions, abandonnant ainsi la crête de la chaîne principale. 



pays basque autrefois frontiere
BORNE FRONTIERE N 256
PAYS BASQUE D'ANTAN



257. S. A 600 mètres du col d’Eraïsé, sur le chemin d'en haut, au lieu nommé coin de Sempori. Outre le numéro, cette borne porte aussi la lettre S pour la distinguer d’une autre qui est sur le chemin d’en bas, avec le même numéro et la lettre N, mais pour un autre objet, comme il sera dit ensuite, 


Une croix sans numéro est gravée sur le roc, au point où les chemins entrent dans le Férial-d’Eraïsé. 



258. A 1 300 mètres du col d’Eraïsé et à 230 de la croix qui vient d’être mentionnée, croix sur un grand rocher vertical, à l’extrémité nord du Férial. 


La borne 257 N placée sur le chemin d’en bas, à un saillant de la pente de Sempori qui se voit du col d’Eraïsé, à 640 mètres, n’est point un repère de la limite internationale ; cette borne et trois petites croix sans numéro gravées sur des rochers et situées au delà, dans la direction du Férial, n’ont d’autre but que de marquer le tracé du chemin du Nord. 


Il a été convenu que, conformément à l’ancien usage, le chemin d’en haut et le chemin d’en bas continueraient à donner libre passage aux Français et aux Espagnols, et que le pâturage compris entre les deux, quoique appartenant à la juridiction française, pourrait être fréquenté, de soleil à soleil, par les troupeaux de la vallée de Roncal, comme par ceux du pays de Soule. 


Depuis le repère 258 jusqu’au col de Camalonga, la frontière suit le chemin qui va du Férial à la pierre de Saint-Martin. 



259. A 400 mètres du repère 258, une croix sur une grande pierre au col de Arra-Sarguia. 



260. A 660 mètres, autre croix au col de Camalonga, à l’entrée de la Cuma dé Ançu.


La frontière va par une petite chaîne de rochers inaccessibles presque parallèle au chemin de la pierre de Saint Martin, et à une petite distance au nord : cette chaîne se réunit à une montagne que les Français nomment Léché et les Espagnols Leja. 



261. A 1 400 mètres du signal précédent, croix taillée dans une roche presque verticale au col de Léché ou Leja. 


De là à la pierre de Saint-Martin, la frontière va en ligne droite et se confond presque avec le chemin, au nord duquel il y a trois petites croix sans numéro, servant de repères de délimitation. 



262. A 530 mètres du signal antérieur, dans le col et à 1 mètre de la pierre de Saint-Martin qui est à 640 mètres à l'est du sommet de Léché, et à 1 260 à l’ouest du pic d'Arlas. 


Quoique le chemin qui va du Férial d’Eraïsé à la pierre de Saint-Martin, soit en partie sur le territoire espagnol, il a été convenu qu'il serait considéré comme s’il était sur la frontière, quant aux conséquences résultant des stipulations de l'article 12 du Traité. 


Depuis la pierre de Saint-Martin, la limite suit la ligne des crêtes qui passe par le pic d'Arlas et la montagne de Mourlon jusqu'à Agnalarra. 



pays basque autrefois fontiere
BORNE FRONTIERE N 262
PAYS BASQUE D'ANTAN



263. Croix sur la roche de Monbiéla, à 340 mètres de la borne qui précède, et à 200 au nord des trois croix de Monbiéla, sans numéro, qui marquent en ce point la limite de la facerie d'Arlas. 



264. Croix au sommet de Monbiéla ou de la Serra et à 620 mètres en deçà du pic d'Arlas. 



265. A 500 mètres du pic d'Arlas, au col de Pescamo ou Pescamou, il y a une borne et, en outre une croix sans numéro à 7 mètres plus loin. 



266. A 400 mètres, au col de Baticoché, croix sur une roche horizontale au niveau du sol. 



267. A 700 mètres, sur le sommet le plus élevé du Mourlon ; le repère est une croix. 



268. A 460 mètres, croix sur un monticule appelé le petit Port d’en haut ou Portillo de Arriba. 



269. Autre croix, à 280 mètres sur le dernier monticule apparent, avant un changement de direction des crêtes. 


Entre ce signal et le suivant, il y a des croix sans numéro sur deux rochers pour bien marquer la frontière qui est peu sensible dans cette partie. 



270. A 550 mètres du numéro 269, sur un petit sommet formé de rochers, où la frontière change une autre fois de direction. 


Les crêtes qui déterminent la limite internationale vont se réunir à la chaîne appelée Sierralonga ou de Anie, en s'élevant par son versant septentrional. 



271. Sur la crête de cette chaîne et au lieu dit Pas de Sierralonga ou de Anie, il y a une croix à 600 mètres de la précédente. 



271 bis. Autre croix, à 360 mètres, comptés sur la crête de Sierralonga. 



272. Au pied du versant méridional de Sierralonga de Anie et sur la ligne de partage des eaux des Pyrénées, se trouve le col d’Insolo ou de Lescun où il y a une roche verticale près du chemin sur laquelle on a gravé une croix, à 560 mètres du dernier signal. 


On donne le nom d’Agnalarra à toute cette partie de la Sierralonga de Anie. 


A partir d'ici, la chaîne des Pyrénées s’élève considérablement, et sa crête, devenue très apparente, sépare le département des Basses-Pyrénées de la Navarre jusqu'au haut sommet appelé Table des Trois-Rois, parce qu’il est commun aux trois anciens royaumes de France, de Navarre et d’Aragon. 



Les précédentes annexes, qui auront la même force et valeur que si elles étaient insérées au traité de limites du 2 décembre 1856, seront ratifiées, et les ratifications en seront échangées à Paris dans le délai d'un mois, ou plus tôt si faire se peut. 



En foi de quoi les plénipotentiaires respectifs les ont signées et y ont apposé le cachet de leurs armes. 



Fait à Bayonne, le vingt-huitième jour du mois de décembre de l’an mil huit cent cinquante-huit. 



(L. S.) Victor Lorstein. 

(L. S.) Général Callier. 

(L. S.) Francisco Maria Marin. 

(L. S.) Manuel Monteverde. 



Art. 2. 



Notre ministre et secrétaire d’Etat au département des affaires étrangères est chargé de l’exécution du présent décret. 



Fait à Paris, le 4 avril 1889. 

Napoléon. 



Par l’Empereur : Vu et scellé du sceau de l’Etat : 


Le garde des sceaux, ministre secrétaire d'Etat au département de la justice, E. de Royer. 

Le ministre secrétaire d'Etat aux affaires étrangères A. Walewski."





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