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dimanche 6 décembre 2020

LES TOMBES DISCOÏDALES AU PAYS BASQUE (première partie)

LES TOMBES DISCOÏDALES.


L'art funéraire Basque se caractérise par des sculptures sur pierres (stèles discoïdales ou tabulaires, ou pierres tombales), dont les plus anciennes datent de la fin du 16ème siècle.




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TOMBES DISCOÏDALES
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse, dans diverses éditions :



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 18 mars 1922, sous la plume de 
Georges Blançon :




"Mœurs et traditions de chez nous. 



La tombe Basque.



Une Conférence de M. Colas Professeur au Lycée de Bayonne.



Nous avons eu déjà l’occasion de signaler à nos lecteurs l’ouvrage considérable, véritable "corpus", de M. L. Colas, professeur au Lycée de Bayonne, sur la Tombe Basque, qui va être prochainement édité par les soins de la Société des Sciences, Lettres, Arts et Etudes régionales de cette ville. Cette Société avait convié M. Colas à faire une conférence sur les travaux qui lui ont coûté tant de peine et de soins et aux services desquels il mit une érudition à laquelle on a depuis longtemps et justement rendu hommage. Ce fut un régal pour les auditeurs très nombreux réunis jeudi dans la salle des adjudications, à la mairie de Bayonne, d'entendre à nouveau M. Colas, de qui les causeries, dont on n’a pas perdu le souvenir, avaient obtenu un si vif succès. 


pays basque autrefois cimetiere morts
TOMBE DISCOÏDALE
MUSEE BASQUE BAYONNE


Le conférencier, en débutant, a tenu à remercier tout spécialement ses collègues de la Société des Sciences : "Vous avez bien voulu, a-t il dit, accorder votre patronage collectif au travail destiné à paraître lors de la célébration de votre Cinquantenaire, Je vous en remercie. J’ai souhaité vous offrir davantage que mes remerciements, et voilà pourquoi j’ai désiré vous exposer, "à vous tous des premiers", quelques-unes des idées qui me sont venues au cours de mes recherches. Permettez-moi de vous offrir la primeur de mon travail, elle vous est bien due." Puis, après avoir fait observer que le temps ne lui permettrait pas d'aborder l’exposé de toutes les questions que son travail est susceptible de soulever, a ajouté : "Est-il nécessaire d’insister, en manière d’exorde, insinuant ou pompeux, sur 1'importance qu'offre l’étude des sépultures quand il s'agit de reconstituer le passé ? Non, assurément. Je sais devant quel public je parle, et ce n’est pas à lui que j'apprendrai de quel avantage l'étude, des tombeaux égyptiens ou des catacombes chrétiennes furent pour l’histoire." 



La tombe discoïdale.



M. Colas a parlé alors de la tombe discoïdale et de l’antiquité de cette forme. Très reculée, nettement anthropomorphique, on la trouve en Espagne, chargée d’inscriptions ibériennes. Elle peut être antérieure, de huit à dix siècles, à Jésus-Christ. La forme discoïdale est conservée dans le pays basque espagnol et le pays basque français : 



"L'anthropomorphisme nettement accusé (tête, épaule, buste) est assez rare, dit le conférencier. Je ne l'ai guère rencontré qu’une trentaine de fois, sur un millier de croquis que je possède à l’heure actuelle, mais — chose intéressante à signaler — toujours sur des tombes très anciennes, portant une date, ou paraissant très anciennes, car les tombes basques antérieures aux dix-huitième et dix-septième siècles ne portent pas toujours une date. 



Chose mon moins intéressante : on dirait que la tradition anthropomorphique s’est conservée dans la langue basque. Dans certaines paroisses du Labourd, on les appelle "Gizona" ; en Navarre, "Curutcèburubelsak." 


pays basque autrefois cimetiere morts
CIMETIERE STE ENGRÂCE
PAYS BASQUE D'ANTAN


Y a-t-il un art Basque



Existe-t-il un art basque ? Que faut-il entendre par art ? 



"C’est sur les tombes discoïdales, les stèles tabulaires et les croix sculptées, dit M. Colas, qu’il faut aller chercher, je crois, l’expression la plus complète du sentiment artistique des Basques d’autrefois. Il y a bien les inscriptions qui ornent les maisons et qui sont presque toujours accompagnées de motifs, mais ils sont, la plupart du temps, identiques à ceux que l’on retrouve sur les tombes. I.’étude de la tombe basque pose donc la question de l’art basque..." 



Que faut-il entendre ici par le mot : art ? 



"Nous devons entendre, dit le conférencier, la manière dont une race, un peuple, un groupement civilisé, quel qu’il soit, a traduit ses sentiments, interprété ses sensations, fixé ses croyances et parfois même ses traditions et ses mœurs." 


pays basque autrefois cimetiere morts
CIMETIERE MAULEON
PAYS BASQUE D'ANTAN


Ceci posé, M. Colas estime qu’il y a un art basque. Sans doute les motifs sont empruntés, la variété des ornements est assez restreinte, les moulures sont rares, le dessinateur et le sculpteur qui souvent ne font qu'un, "mais le mérite de l'ornementation consiste bien plutôt dans le groupement harmonieux des motifs symétriquement répétés. Il y a là un mérite qu’il convient de signaler. Ce ne sont pas toujours les éléments les plus complexes qui fournissent l'ensemble le plus agréable à l’oeil. On peut composer de bien beaux bouquets avec de simples fleurs des champs. On n'atteint pas toujours au même résultat avec de rarissimes fleurs de serre. Il semble même que la beauté de l’ensemble soit souvent en fonction de la simplicité du détail élémentaire. Ce cas se présente fréquemment pour certaines tombes basques." 



Le conférencier fait observer, d’autre part, que les tombes où sont représentés les instruments du tailleur de pierres ne nous révèlent pas un outillage très abondant ni très varié : marteaux, règles, ciseaux, équerres, compas, peut-être bien aussi un planissoir, et c'est tout. 



Les figures des tombes Basques



Ceci amène tout naturellement M. Colas à parler des outils, instruments et figures représentés sur les tombes basques. 



On voit des tombes de cultivateurs avec des charrues, des faulx, des herses primitives. Celles d’ouvriers portent des outils de tailleurs de pierres, de maçons, de charpentiers, de fabricants de fromage ; celle des fileuses, des bobines, des quenouilles, etc... Si les bonnes ménagères se sont montrées particulièrement aptes à l'élevage de la volaille, on les a récompensées par des sculptures où l’on reconnaît des poules, des oies, des canards, des pigeons. Enfin il se trouve, sur les tombes basques, des joueurs de pelotes, des armes et la représentation d’astres : soleil, lune, étoiles... 



M. Colas a terminé sa conférence par des conclusions qui posent d'intéressants problèmes, comme celle de la christianisation du pays basque par exemple et qui sont susceptibles de soulever des discussions parmi ceux qui étudient les mœurs locales et se passionnent pour nos traditions. Nous verrons dans notre prochain numéro ce que sont ces conclusions. 



Tour aujourd’hui, constatons le vif succès remporté par M. Colas. Il a été très longuement applaudi par un auditoire qui n’avait cessé de le suivre dans ses développements et qui a goûté à la fois et le produit de sa documentation et le charme de sa parole. 



M. le Marquis d’Arcangues a dit alors les vers qu’il a consacrés à la Tombe basque. 



pays basque autrefois cimetiere morts
AU CIMETIERE
PAR JACQUES LE TANNEUR



Les strophes harmonieusement cadencées et les vers vigoureusement frappés de ce beau poème sont tout frémissants du souffle, riche des traditions de notre pays. M. le Marquis d’Arcangues les a dits d’une voix prenante. Et le dernier hémistiche s'acheva dans le crépitement des applaudissements."



A suivre...



(Source : Wikipédia)



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