UNE NOUVELLE CARRIÈRE FÉMININE EN 1932 : PHOTOGRAPHE

LA CARRIÈRE DE PHOTOGRAPHE POUR LES FEMMES EN 1932.

Comme indiqué en janvier 2022, voici encore ce mois-ci un nouveau métier féminin émergeant en 1932.

DOROTHEA LANGE
FEMME PHOTOGRAPHE

Après vous avoir présenté des carrières féminines, comme la travailleuse sociale, la 

surintendante d'usine, la carrière commerciale, l'ingénieure, la secrétaire, l'avocate, la femme 

coiffeuse, l'infirmière, la jardinière d'enfants, et la typographe, je vous présente aujourd'hui une 

nouvelle carrière féminine : photographe.

Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 29 février 

1932, sous la plume de Suzanne Grinberg, Avocate à la Cour d'Appel de Paris :

"Les Carrières Féminines. 

Deviendrez-vous photographe ? 

Je suis sûre, mesdemoiselles, et vous aussi, mesdames, que vous aimez faire de la photographie. Ce n’est pas difficile, n’est-ce pas, de braquer un petit appareil sur un groupe sympathique et enjoué, de faire fonctionner un petit déclic, dé porter bien vite le rouleau de pellicules chez le plus proche marchand d'appareils, lequel, à des prix assez élevés d’ailleurs, développe, fixe sur papier et vous remet, dans les vingt-quatre heures, ces photos qui font votre joie. 

Si cela s’appelle faire de la photographie, cela n’est point être photographe. Et je sens que je vais bien vous surprendre en vous faisant connaître tout ce qu’il faut savoir pour trouver, par la photographie, un bon moyen de gagner sa vie. 

Sachez donc qu’il y a deux branches très distinctes dans la photographie : la photographie artistique (portraits) et la photographie industrielle. 

PHOTOGRAPHIE D'EILEEN GRAY 1926
PAR BERENICE ABBOTT

Je vais vous dire aujourd’hui tout ce que je sais sur la première de ces deux branches et, dans ma prochaine chronique, je vous parlerai de la seconde, ainsi que de la cinématographie, envisagée au point de vue du travail relatif au développement des films. 

La carrière de photographe s’apprenait jusqu’ici et s’apprend encore beaucoup dans les ateliers. L’apprentissage demande dix-huit mois à deux ans. 

La photographie artistique fait appel aux spécialités suivantes : opérateurs, retoucheurs de clichés, d’agrandissements, tireur, agrandisseur. Chacune de ces spécialités constitue un métier complet. C’est dire par conséquent qu’il faut un long temps d’apprentissage si l’on veut à peu près tout savoir. 

Une grande école technique de photographie et de cinématographie a été fondée à Paris en 1926 avec l’appui de l’Etat et de la ville de Paris pour remédier à la lacune existant dans l’enseignement technique relativement à cet intéressant métier qu’est la photographie.

L’enseignement donné dans cette école par des techniciens éprouvés s’adresse aux jeunes gens et aux jeunes filles ayant au moins 15 ans et demi et justifiant d’une bonne instruction primaire.

La durée de l’enseignement est de deux ans. Les frais de scolarité sont fixés annuellement. 

J’ai visité, à l’intention de mes lectrices, cette école, qui est très bien organisée. J’ai assisté à la leçon de dessin, car il va de soi que, peur faire les retouches de ces portraits, il faut du goût et des connaissances de dessin assez étendues. 

Le placement, m’a-t-on dit, est assez facile, car les bons spécialistes sont très appréciés. 

Les frais d’installation pour un photographe qui veut travailler à son compte ne sent pas très élevés. Dans les villes où il y a un peu de tourisme, le développement des clichés d’amateurs est d’un bon rapport. 

On ne peut nier que la photographie ne constitue, pour les femmes, un intéressant et joli métier. Et je conseille vivement aux jeunes filles à la recherche d’un métier manuel de bien réfléchir à mes suggestions d’aujourd’hui."

A suivre...

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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