LA TRAVAILLEUSE SOCIALE EN 1929.
A partir d'aujourd'hui, et régulièrement, tous les mois, je vais vous présenter les "nouvelles" carrières féminines émergeant à partir de 1929.
Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 29
novembre 1929, sous la plume de Suzanne Grinberg, Avocate à la cour d'Appel :
"Travailleuses sociales ? N’est-ce point là un terme nouveau ? Pour qui l’a-t-on créé ?
La réponse est simple ; c'est pour dénommer toutes celles qui, pourvues de hautes qualités morales et de connaissances médicales, ont choisi l'une des carrières pour lesquelles les femmes semblent particulièrement créées, puisqu’elles exigent du dévouement.
Du dévouement certes ; mais aussi de l’intelligence, du sang-froid, de la résistance, de la patience, au service des mille et une formes d'infortunes dont la vie nous donne, chaque jour, le spectacle. La surveillance de la maternité et de la première enfance, l'aménagement aussi rationnel que possible des foyers pauvres, la vulgarisation des principes élémentaires d'hygiène dont l'application simple éloigne la maladie, la lutte contre les fléaux sociaux que sont l’alcoolisme et la tuberculose, l’organisation d'une activité chaque jour élargie par l'immensité de la tâche, et qui pour n’en être encore qu’à son début n'en est pas moins très étendue.
L'idée de charité, très belle sans doute, mais qui porte en soi trop d’orgueil pour le riche et trop d’humilité pour le pauvre, fait place au sentiment, plus haut encore, de solidarité et d’entr’aide qui, sous le nom de service ou travail social, prend mille aspects sympathiques et heureux.
Les travailleuses sociales sont des femmes, qui munies d’un diplôme d'infirmière, d’une bonne instruction et d’une robuste santé, apportent dans les milieux pauvres les lumières de leur science, le secours de leur compétence et toute l’immensité de leur dévouement.
Ces messagères de santé et de bonheur, ainsi que les a définies M. Georges Risler, ex-vice-président du Comité national de défense contre la tuberculose, nous apparaissent comme infirmières visiteuses des logis pauvres où se réfugie, avec la misère, la maladie ou encore comme assistantes d’hygiène scolaire, surveillantes de consultations de nourrissons ou elles aident aux mamans à très bien élever les bébés, directrices de foyers, etc...
De telles fonctions conviennent à des jeunes filles ou des jeunes femmes instruites, réfléchies, pondérées, sérieuses qui désirent gagner leur vie, sans se jeter dans les sentiers battus de la couture, de la mode ou de la dactylographie.
LIVRE LES CARRIERES FEMININES ADMINISTRATIVES ET LIBERALES D'A. BONNEFOY 1919 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire