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mardi 14 décembre 2021

VOL À VOILE SUR LA RHUNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1931

VOL À VOILE SUR LA RHUNE EN 1931.


Après la chasse et des activités diverses sur les flancs de la Rhune, dès 1930, on commence à envisager des vols d'avion sans moteur.




pays basque autrefois labourd sommet
SOMMET DE LA RHUNE 1930
PAYS BASQUE D'ANTAN





Voici ce que rapporta à ce sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 8 juin 

1931 :



"Sous les couleurs de l’Aéro-Club Basque.


Le Vol à Voile.



Un nouvel essai à la Rhune par un temps superbe — et qui le fut même un peu trop. — Parti de la Rhune, l'aviateur Ruamps a atterri à Olhette



Nous avons gravi hier - en bonne et nombreuse compagnie - à nouveau la pente de la Rhune. A nouveau, c’est-à-dire pour une nouvelle joie des yeux. Ce voyage, c’est un petit voyage, mais en même temps un beau voyage, où grâce aux confortables voitures du chemin de fer V.F.D.M., Saint-Jean-de-Luz d'abord, puis ses environs jusqu'à l’Adour, puis le Pays Basque tout entier, puis la côte des Landes en même temps que les monts d’Espagne, voisins de la frontière, nous apparaissent tour à tour. 



Il a son charme doux et profond à la fois. Pas de très grosses émotions, pas de précipices terrifiants, pas de neiges éternelles, mais des gorges, où l'on aimerait tout de même mieux ne pas faire le saut. Et puis une toile de fond qui se déroule, incessamment, sous les plus beaux, les plus frais et les plus reposants aspects... Notons "les Carrières" en passant. 


ascain avant pays basque carrieres
CARRIERES FRAYE ASCAIN
PAYS BASQUE D'ANTAN

Mais, au fait, il ne s'agit pas, à présent, du paysage. Il s'agit de l'expérience qui va être faite au sommet de la Rhune. C'est d'ailleurs la deuxième. Ce ne sera pas la dernière. 



Il s'agit d'un vol à voile effectué par Ruamps. 



Ces essais qui donnent, dès le début, des résultats très favorables, sont faits sous les auspices, que dis-je, sous la direction de l'Aéro-Club Basque. Ce sont les couleurs de ce Club que porte l'appareil de Ruamps. 



Aussi, dans le train qui nous mène, je note très vite M. de Croizeuille qu'accompagne toute une famille charmante - ; M. Haubman, secrétaire général de l'Aéro-Club ; M. le vicomte Lhermitte, puis bien d'autres visages sympathiques. Mais le crayon n'est plus présent à l'appel quand se déroule sous les yeux un panorama, à ce point magnifique... 



Pourtant, voici parmi nous celui qui fut un des "responsables" du succès d'aujourd'hui : M. Vialla, directeur du V. F. D. M., grâce à qui la Rhune gagne, d’année en année en charme et en utilité. On sait quel appoint précieux il apporte à l'œuvre du reboisement. 



Mais je bavarde... Et nous sommes déjà à Saint-Ignace... Et voici "la Crémaillère".



Quand on arrive au sommet après avoir grimpé le dernier raidillon qui se dresse au dessus du train, on aperçoit sur une plate-forme en contre-bas les ailes blanches du planeur. 



Aussitôt on se précipite de ce côté et c'est une course mouvementée parmi les pierres qui bossèlent un sol chaotique ; les enfants se jouent des difficultés, mais les femmes, mal équilibrées sur les hauts talons étroits, sont lentes et maladroites. 



Comme deux longues couleuvres, les "sandows" s'allongent sur le sol jusqu'à l’appareil.



Sous les ailes s'allonge la carcasse : un profil !... en avant le siège que doit chevaucher le pilote ; le palonnier et le manche à balai sont identiques à ceux d'un avion. 



Tout le monde se presse alentour de cette petite chose impressionnante qui fait face au côté France ; derrière, tout au fond, c'est l'Espagne. 



On groupe les "officiels" pour une photo... On y voudrait "Ruamps", le jeune pilote, mais il surveille les préparatifs. 



On demande des "bonnes volontés" pour tirer le sandow ; tout un groupe de jeunes élèves officiers de la marine répond présent ; à eux se joignent d'autres volontaires et au commandement les deux équipes tirent de tout cœur et tout â coup, comme lancé par une catapulte, l'oiseau blanc s'élance, et disparait... On prend le pas de course pour gagner des monticules d'où on pourra l'apercevoir. .



Malheureusement, il n'y a pas le moindre vent et, d'autre part, la chaleur n‘est pas assez forte pour provoquer un mouvement ascendant de l'air. Aussi le vol est-il de courte durée. Tandis qu'aux essais, Ruamps a tenu l'air 28 minutes, ce qui est, je crois, "le record" de durée, aujourd’hui, en quelques minutes, il se pose à Olhette où on ira le cueillir tout à l'heure, lui et son planeur.



On s'attarde encore sur la montagne ; quelques-uns laissent partir le premier train pour jouir plus longtemps des délices de l'air, de la lumière, du soleil, de tout ce qui fait l'enchantement des hauteurs. 



Le long des pentes, indifférents, les moutons paissent emmitouflés dans leurs longues laines qui descendent jusqu’aux pieds ; un milan tourne, au-dessus des champs, décrivant des spirales. Quelqu'un raconte que les hirondelles, en nombre, le harcèlent quelquefois et arrivent à le chasser. 



Et puis voici bientôt Saint-Jean-de-Luz et sa population attendant au long des trottoirs le retour des coureurs cyclistes qu'on acclame. 



Un tour sous la terrasse du Casino où l’on s'assied à l'ombre — les amateurs de soleil sont sous nos pieds sur le sable et les baigneurs plongent des bateaux.



Ici je laisse la parole au technicien. 



L'appareil de Ruamps, pour ajouter à la vision générale de tout à l'beure : 


L'envergure de l'appareil est de 10 mètres 80 ; sa longueur de 5 mètres 85 ; sa surface portante de 17 mètres carrés 600 ; son poids de 100 kilogrammes, sa "finesse" de 11. Un tableau de bord permet le contrôle de la vitesse (appareil Badin). 



Bref, cet appareil "Ecole" répond bien, semble-t-il, aux essais demandés par l’Etat qui recherche, dans les régions, des écoles d'entraînement des aviateurs. 



Je rappelle — ne l'ai-je point dit déjà ? - que Ruamps, le 27 octobre dernier, sur le même planeur, effectuait un vol d'une durée de 28 minutes. Le départ avait été pris au même point qu'hier. 



D'autres tentatives seront faites à partir du mardi 16 courant.



Ce sera un plaisir d’en parler encore."



 



Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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