L'AFFAIRE DES AVORTEMENTS DE BIARRITZ EN 1911.
Avant le 17 janvier 1975 et depuis 1810, l'avortement en France était criminalisé et défini selon les époques de délit ou de crime. Sous le régime de Vichy, en 1942, l'avortement était considéré comme un crime contre l'Etat français et passible de la peine de mort.
Voici ce que rapporta à ce sujet le journal Le Petit Parisien,
- le 30 mai 1911 :
"Les avortements de Biarritz.
Le Juge d'Instruction appelé à la barre.
Pau, 29 mai.
Au début de la quatrième audience, le président Correch liquide l'incident assez vif qui avait marqué la fin de la précédente. On a vu que plusieurs témoins Mmes Lamothe, Yvonne Faure et Laguens avaient, dans leurs dépositions à la barre, déclaré que le juge d'instruction de Bayonne, M. Lauger, avait exercé sur elles une certaine pression, les avait même menacées d'une arrestation si elles ne parlaient pas, et, qu'enfin, redoutant des mesures de sévérité, elles avaient signé le procès-verbal relatant des déclarations qu'elles n'avaient pas faites.
De telles allégations méritaient d'être contrôlées c'est pourquoi M. le conseiller Correch avait décidé de citer, en vertu de son pouvoir discrétionnaire, M. le juge d'instruction Lauger.
Appelées successivement à la barre, Mmes Lamothe et Yvonne Faure ont maintenu leurs déclarations. Ni Lauger, confronté avec elles, leur a opposé le plus formel démenti.
Je n'ai, dans ma carrière, jamais usé de pareils moyens, a-t-il dit. Ce n'est pas dans une semblable affaire que j'aurais commencé. D'ailleurs, Mmes Lamothe et Yvonne Faure ont subi une confrontation générale avec le docteur Long-Savigny et la veuve Lassibille, en présence de leurs avocats, ainsi que doivent le mentionner mes procès-verbaux. Je les ai exhortées, étant donnée la gravité des faits, à se bien souvenir et à ne pas dire des choses qui seraient inexactes et de nature à compromettre l'honneur d'un homme jouissant jusqu'alors de la considération générale. M. l'avocat général Sens-Olive donne lecture du procès-verbal de cette confrontation, procès-verbal qui consigne les exhortations en question. Le greffier de M. Lauger donné à son tour un démenti à Mmes Lamothe et Faure.
C'est faux, s'exclame.t-il. Vous mentez.
Mmes Lamothe et Faure maintiennent néanmoins ce que précédemment elles avaient déclaré, et M. Correch clôt l'incident en disant :
Messieurs les jurés, vous êtes en présence de deux affirmations contraires à vous de choisir entre les deux versions.
Me Ritou, avocat de Marguerite Callou, croit cependant devoir formuler une opinion assez grave.
M. Lauger aurait eu, dit-il, pour principaux auxiliaires dans son information, deux journalistes et la fille Plassaud.
De nouveau, M. le juge d'instruction de Bayonne est appelé à la barre et proteste avec indignation.
,le n'ai jamais donné, déclare-t-il. pendant les cinq mois qu'a duré mon information, le moindre renseignement à la presse. Les journalistes faisaient des enquêtes parallèles, ce que je ne pouvais empêcher. Si le fait est exact, comment la défense ne l'a-t-elle pas fait mentionner sur mes procès-verbaux ?
Me Ritou. Je reviendrai sur ce sujet dans ma plaidoirie.
BAINS PORT-VIEUX BIARRITZ 1911 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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