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jeudi 30 janvier 2025

LE "SABOTAGE" DU RAVITAILLEMENT DE BIARRITZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN DÉCEMBRE 1918 (deuxième partie)

LE "SABOTAGE" DU RAVITAILLEMENT DE BIARRITZ EN 1918.


Après la fin de la Première Guerre mondiale, des difficultés de ravitaillement existent au Pays Basque Nord, et en particulier à Biarritz.




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CASINO BELLEVUE ET GRAND HÔTEL BIARRITZ 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, le 4 décembre 1918, sous la plume d'E. Seitz :



"Le sabotage du ravitaillement de Biarritz.



III. L'Essence.



Pour cette denrée, disons-le tout de suite, nous avons satisfaction actuellement ; mais il a fallu, pour cela, non seulement des démarches de l'Administration municipale, démarches qu'on s'efforce généralement d'éluder, mais une énergique campagne de presse que nous avons entreprise dans la "Gazette", et qui a entraîné les modifications que nous demandions.



Mais nous pouvons rappeler qu'antérieurement aux réclamations, le contingent de Bayonne était de 3 500 litres, et celui de Biarritz de 2 000 litres, quoique les besoins de notre station fussent de toute évidence au moins égaux à ceux de Bayonne ; nous avons obtenu une première satisfaction, celle de voir porter à 3 000 litres le contingent de Biarritz ; je dis à 3 000 litres en théorie, car, en raison des défectuosités de l'organisation, nous avons eu à souffrir de longs retards dans la livraison de notre essence. Ce retard atteignait 9 000 litres au commencement de novembre 1918, et c'est ainsi que, pour les mois de mai, juin, juillet, août, septembre et octobre, notre station n'a obtenu que 11 500 litres, soit 1 900 litres par mois, tandis que Bayonne disposait d'une quantité presque double ; et notons cette circonstance aggravante que nous étions alors en pleine saison, avec une population volante considérablement augmentée.



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PORT DES PÊCHEURS BIARRITZ 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN


Autre aggravation : nos concitoyens étaient obligés d'aller s'approvisionner chez un dépositeur exclusif, M. Gambade, à Bayonne, et cela a donné lieu à des frais supplémentaires, à des abus et à des gaspillages auxquels nous avons obtenu enfin qu'on mette un terme.



Actuellement, la Municipalité de Biarritz se charge elle-même de la répartition de l'essence. Elle la livre à domicile, au même prix ou même meilleur marché qu'elle n'est payée à Bayonne. Elle y trouve un profit légal dans la perception régulière des droits d'octroi ; le consommateur de gros, qui ne paie pas plus cher pour cela, trouve tout avantage à ce système ; il n'y a que la maison bayonnaise privée de son monopole qui puisse se plaindre ; mais l'intérêt de tous, c'est-ce pas, avant l'intérêt d'un seul.



La création du monopole dont a longtemps bénéficié, à l'encontre des intérêts de toute la population, un industriel bayonnais, est une de ces "erreurs" intolérables dont est faite la gêne générale, dont résulte la cherté et la difficulté de l'existence. A quoi pouvait bien rimer, en effet, cette interposition entre les raffineries et les municipalités ou consommateurs d'un intermédiaire nouveau qui, sans rendre aucun service aux consommateurs, a grevé leur budget de charges nouvelles, a augmenté leurs difficultés d'approvisionnement et, sans autre travail que de transporter, livrer ou manipuler des caisses d'essence, a pu gagner facilement des sommes considérables.



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PLACE STE EUGENIE KIOSQUE PLACE BIARRITZ 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN


La même marchandise que cet intermédiaire pouvait rétrocéder aux garagistes à 49 fr. 50 les 50 litres, il la vendait 51 fr. 50 aux taxis et loueurs ; 53 fr. 50 aux médecins, 55 fr. 50 aux industriels de guerre et aux particuliers ; le tout non compris les frais d'octroi et de transport.



Enfin, l'on a fini par comprendre qu'une telle situation était scandaleuse dans une ville comme Bayonne, où il existe 4 dépôts directs de raffineries et où il était facile aux municipalités et aux consommateurs de s'approvisionner sans qu'on les rende tributaires — sous prétexte de contrôle — d'un intermédiaire supplémentaire et onéreux. Et voilà contre quels abus des municipalités comme la nôtre ont à lutter, comme si, sans cela, leur besogne n'était pas assez absorbante."


A suivre...








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