LA MORT DU PEINTRE HENRI ZO EN 1933.
Henri-Achille Zo est un peintre et illustrateur français, né à Bayonne (Basses-Pyrénées), et mort à Onesse-Laharie (Landes) le 9 septembre 1933.
PORTRAIT D'HENRI-ACHILLE ZO |
Voici ce que rapporta à son sujet la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le
11 septembre 1933 :
"Le peintre Henri Zo a trouvé la mort dans un accident d’auto.
Un Bayonnais de ses amis a été tué également.
L’accident s’est produit à Onesse-Laharie, dans les Landes.
On a appris avec stupéfaction et avec douleur, à Bayonne, l’affreuse nouvelle de la mort du peintre Henri Zo, tué dans un accident d’automobile à Onesse-Laharie. Il était accompagné de Mme Zo qui est indemne et d’un de ses amis, M. Aubert, un Bayonnais, chirurgien dentiste à Paris. Ce dernier a été tué également.
Voici dans quelles circonstances se serait produit l’accident :
Les voyageurs se dirigeaient samedi vers Bordeaux, lorsque, voulant doubler un camion lourdement chargé de barriques de brai et suivi d’une remorque, un accrochage se produisit entre la torpédo de M. Zo et le camion.
Déportés vers la gauche de la route, les deux véhicules, la voilure automobile précédant le camion, s’en furent vers le fossé. Un platane, qui barrait la route, fut sectionné, ainsi qu’un poteau télégraphique. Renversée dans le fossé, les quatre roues en l’air, la torpédo était littéralement écrasée sur le sol par le platane sur lequel le lourd camion était retenu, la roue avant gauche dans le vide.
L’accident s’est produit en pleine ligne droite, alors qu’il n’y avait sur la route que les deux véhicules qui devaient s'accrocher.
Le chauffeur du camion, Loranzo Résines, âgé de 30 ans, au service de M. Emile Lambert, 20, rue Léo-Saignat, à Bordeaux, a déclaré :
"Je marchais à 35 kilomètres à l'heure environ lorsque je fus doublé par une petite voiture. Je tenais ma droite, mais j'ai senti tout à coup que la voiture avait accroché à l'avant gauche. Pour me dégager, j'ai donné un coup de volant à droite. J’ai raclé, comme l'indiquent par les traces sur leur tronc, deux ou trois platanes en bordure de la route, à droite.
Malgré cela, l’accident s'est produit. L’auto qui me précédait toujours venait se jeter dans le fossé de gauche, moi le suivant."
On ne peut voir nous quitter sans une véritable émotion le peintre Henri Zo et son ami M. Emile Aubert.
Henri Zo, fils d'Achille Zo, peintre distingué, était le modèle des artistes probes et consciencieux. Il possédait des dons naturels très rares et une manière brillante qui lui assurèrent, dès ses débuts, une grande renommée.
Possesseur d’un métier aussi sûr qu'éclatant, il avait le goût des spectacles de la vie espagnole, que nul, mieux que lui, ne sut traduire.
Deux de ses toiles fameuses, l’Aguadora et 1a Marchande d'oranges, sont au Luxembourg. Beaucoup d’autres figurent dans les musées étrangers ou les collections particulières.
TABLEAU L'AGUADORA D'HENRI ZO 1904 |
Emile Aubert, son compagnon d'infortune, était un homme d’une culture aussi vaste que variée, et d’une courtoisie exquise.
Examinateur à la Faculté de Médecine, c'était l'esprit le plus délicat, l'ami le plus sûr que l’on pût rencontrer.
A ces qualités, il ajoutait celle d'être un musicien de grand talent ; il fit jouer à Bordeaux un opéra qui n'est pas oublié. C’était aussi un peintre remarquablement doué dont les toiles étaient toujours fort remarquées au Salon des Artistes Français."
Après l'accident.
Les corps de M. Zo et de M. Emile Aubert ont été transportés à Bayonne, samedi soir.
Les corps ont été conduits par les soins des Pompes funèbres générales au dépositoire, où l’opération de la mise en bière s’est faite dimanche après midi à 16 heures. Rien de définitif n’a été encore décidé pour les funérailles.
On dit que les obsèques de M. Zo et de M. Emile Aubert auront lieu en même temps. La cérémonie religieuse, qui devait se dérouler à l'église Saint Étienne, aurait lieu, par suite d’une fête qui y est célébrée ce jour là, en la cathédrale de Bayonne, vraisemblablement demain matin, mardi.
AVIS D'OBSEQUES HENRI ZO ET EMILE AUBERT 11 SEPTEMBRE 1933 |
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