LA COMPAGNIE DE PEÑARROYA À ANGLET EN 1929.
Dès 1925, il y a à Anglet, en bordure de l'Adour, un projet d'implantation d'une usine pour la production électrolytique du zinc.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Petit Bleu de Paris, dans son édition du 26
septembre 1929 :
"L'usine est-elle indésirable ?
La Compagnie de Penarroya n'est pas au-dessus des lois, et si les protestations des populations Basques sont justes, il faut qu'elles soient écoutées.
Il y a actuellement beaucoup de bruit, non pas dans Landerneau mais à l'autre bout de la France, au pays basque. Il y a du bruit parce que la Société Minière et Métallurgique de Penarrroya, traitée pour la circonstance — elle ne s’y attendait probablement pas — de société internationale composée en majorité de capitaux étrangers et de personnalités idem, projetterait, paraît-il, d'établir une usine sur l'Adour, à Blancpignon. Il existe là, en effet, une ancienne poudrerie désaffectée dont la cession à Penarroya ferait l'objet de tractations avec l'administration et dont l'adjudication aux enchères publiques, d abord fixée au 12 septembre, a dû être remise devant les véhémentes protestations de la population et de ses représentants.
SOCIETE MINIERE ET METALLURGIQUE DE PENARROYA |
Les prescriptions légales en matière d'aliénation d'anciennes propriétés d'Etat - et notamment de locaux militaires désaffectés - n'auraient pas été régulièrement observées, et ce n'est que par les affiches annonçant l'adjudication que les principales intéressées, la ville de Bayonne et la commune d'Anglet, auraient été prévenues. Si le fait est exact - et il l'est probablement - il est infiniment regrettable, car si les anciennes propriétés d'Etat peuvent être cédées à des particuliers ou à des sociétés lorsque les communes ou les départements n'exercent pas leur droit de préemption, si l'administration peut répondre que le délai qui s'écoule entre l'affichage et l'adjudication suffit largement pour l'exercice de ce droit, lequel d'ailleurs peut être revendiqué au moment de l'adjudication et même après, il n'en est pas moins vrai que les conseils municipaux intéressés ont des délibérations à prendre en ce sens, et que les prévenir directement et en temps utile est une mesure qui s'impose à l'administration, laquelle n'a pas le droit de l'éluder sans encourir des reproches. Elle en avait d'autant moins le droit en la circonstance que Penarroya est une société puissante, et que l'on ne doit pas pouvoir dire que, parce que puissante, elle est au-dessus des lois.
Nous ignorons si Penarroya, dont la principale industrie est l'extraction du minerai et la métallurgie du zinc, a, comme on le dit, l'intention d'établir à Blancpignon une usine de produits chimiques comportant des fabrications dangereuses pour la santé publique, tant par les émanations nocives et les fumées malsaines qu'elles dégagent que par la pollution des eaux. Tout est possible par ces temps de concentrations industrielles et de rationalisation. Mais s'il s'agit d'industries classées, toutes les industries nocives le sont ; les populations menacées sont armées pour se défendre, puisque préalablement aux autorisations administratives nécessaires, la loi impose l'obligation d'une enquête de commodo et incommodo. Les conseils municipaux, les riverains de l'Adour, les habitants d'Anglet, tous ceux auxquels une telle industrie pourrait nuire seront appelés à donner officiellement leur opinion, à formuler leurs protestations, et il faudra nécessairement que l'administration en tienne compte. Il le faudra parce que la loi l'exige et que la loi s'impose à tous, même aux sociétés puissantes et disposant de relations influentes.
VILLAGE VACANCES PEÑARROYA ANGLET |
On comprend fort bien - c'est d'ailleurs très visible - que les principales préoccupations des populations basques sont surtout d'ordre touristique et qu'après avoir espéré la disparition d'une usine qui n'embellit pas le paysage et dont les fabrications n'avaient rien de bien attrayant, ni même de rassurant, la perspective de voir ladite usine subsister et s'amplifier ne les enchante guère. Mais, là encore, leurs protestations doivent être écoutées et leurs voeux pris en considération. Le tourisme, dit-on sans cesse, est pour le pays une source de revenus que non seulement on ne doit pas négliger, mais qu'il faut au contraire développer autant que le comportent la multiplicité des curiosités naturelles de la France et la beauté de ses sites.
USINE HYSRO-ELECTRIQUE 65 ST LARY VAL D'AURE |
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