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lundi 15 janvier 2024

SIMILITUDES ENTRE FOLKLORE LITUANIEN ET FOKLORE BASQUE EN 1937

SIMILITUDES ENTRE FOLKLORE LITUANIEN ET FOLKLORE BASQUE EN 1937.


Oscar Valdislas de Lubicz-Milosz est un poète lituanien de langue française qui a trouvé en 1937 des similitudes entre le folklore lituanien et le folklore Basque.




poète lituanien romancier basque dramaturge métaphysicien diplomate traducteur
PORTRAIT D'OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ




Voici ce que rapporta à ce sujet le bi-hebdomadaire Mercure de France, le 1er avril 1937, sous la 

plume de O. V. de L.-Milosz :


"Les origines de la nation Lithuanienne.



... Ces incertitudes nous ont tourmenté d’indicible façon jusqu’au jour où des raisons d’ordre religieux plutôt que purement littéraire nous devaient diriger vers l’étude approfondie et minutieuse du folklore basque. Ce fut pour nous une véritable révélation. Le voile tombait enfin de nos yeux ! 



Le rapprochement de ces deux folklores, géographiquement et linguistiquement si éloignés l’un de l’autre, devait bientôt nous permettre de constater non pas seulement des analogies plus ou moins accusées, mais une parfaite, une extraordinaire identité, une identité qui semblerait indiquer, plutôt qu’une appartenance à un tronc commun, une unité raciale dans le tronc lui-même. Le Lithuanien est, comme l’a merveilleusement fait ressortir le regretté Professeur Meillet, de l’indo-européen commun à l’état primitif quasi parfait, riche de toutes les naïvetés grammaticales effacées du grec, du latin, du slave et du germain. L’idiome basque actuel est le curieux produit d’un greffage très compliqué, dû aux invasions ligure, mongole, phénicienne, celte, grecque, romaine, arabe et germanique. Toutefois — et nous croyons l’avoir démontré dans notre étude sur les origines ibériques du Peuple Juif, certaines racines primitives du basque présentent d’indiscutables possibilités d’identification avec les langues du groupe sémito-hamitique. Or, les Ibères, les "Ibérii" andalous des Romains, ancêtres des Basques et des "Ibri" de la Bible, c’est-à-dire des Hébreux, étaient aussi peu aryens que possible, l’archéologie et l’anthropologie ayant établi d’une manière indubitable leur filiation paléolithique magdalénienne et solutréenne. Cependant, le témoignage probant de la tradition populaire admirablement conservée chez les uns et les autres et appuyé par les éléments craniologiques esquissés plus haut, semblerait nous permettre d’envisager une prompte solution du problème lithuanien au moyen de son rapprochement de l’énigme basque, dont le mot nous a été donné tout récemment après trente-sept années d’exégèse juive et chrétienne.



... Sous le nom de "Lamias" ou "Lamignas" nous retrouvons les Laumes Lithuaniennes dans le folklore basque, où elles revêtent de temps en temps un aspect masculin et deviennent alors des "Lamignac". Leur rôle magique est identique à celui des fées lithuaniennes. Quelle est l’origine préhistorique de ces monstres ? Pourquoi leur a-t-on attribué des origines égyptiennes ? La réponse est aisée. Ces Laumes-Lamias sont des sorcières basques préhistoriques, des sorcières ibères. Elles ont émigré en Egypte et en Numidie ibéro-berbère avec la civilisation ibérique elle-même, probablement vers la fin du cinquième millénaire, époque de l’apparition des grandes civilisations méditerranéennes. Chez les Ibères sémitiques, elles sont devenues Lilith, le spectre nocturne du prophète Esaïe, la buveuse de sang, l’ennemie des "Ionek", enfants à la mamelle. Abandonnant leur vieille Hespérie maternelle, elles ont émigré en Orient en même temps qu’une infinité d’autres légendes préhistoriques, celle du Cyclope par exemple, que nous retrouvons sous son aspect primitif dans un récit populaire basque, "Le Baos-Iaun aveuglé", dont Homère a tiré beaucoup plus tard l’un des épisodes les plus fameux de son Odyssée. Ces légendes ibériques qui remontent probablement aux âges de la pierre taillée, ont été transmises aux Grecs barbares, Achéens du XVIe siècle et Doriens du XIIe, par leurs devanciers pélasgiques, les Egéens minoens de Crète, les "Kaphtorim" de la Bible, adorateurs de la "Déesse aux Serpents". Ce culte du serpent, nous le rencontrons lui aussi chez les Lithuaniens et chez les Basques : les uns et les autres racontent à leurs enfants la même merveilleuse histoire du Prince Serpent, maître d’un royaume sombré dans les eaux d’un grand lac enchanté. Dans les chaumières de la Lithuanie samogitienne, tout récemment encore, les couleuvres du foyer et les petits enfants de la maison buvaient au même bol leur lait du matin et du soir. 




poète lituanien romancier basque dramaturge métaphysicien diplomate traducteur
STATUE DE LAMIÑA ARRASATE GUIPUSCOA


... Pour en revenir à nos Laumes, qu’étaient donc les Lamies italiotes avant de passer dans la littérature populaire latine ? Elles étaient des fées ibériques, sœurs des Lamia ou Lamigna d’Hespérie. Quand la première vague de l’invasion indo-européenne, celle de l’époque d’Halstatt, descendit en Italie, elle trouva dans la région du Tibre des Ibères autochtones, proches parents de ceux d’Espagne. L’identité des Italiotes et des Ibères a trouvé une assez curieuse confirmation dans le déchiffrement des inscriptions étrusques au moyen de l’écriture ibérique d’Espagne. Les Etrusques étaient des immigrés d’origine asianique ; mais le parler des autochtones de leur nouvelle patrie italienne s’était substitué, au cours des âges, à leur idiome anatolien primitif, tout comme l’indo-européen commun des contrées baltiques avait fini par s’imposer à l’immigration ibéro-lithuanienne. D’où venait ce premier ban dont les descendants, environ trois siècles plus tard, devaient fonder Rome ? Il venait de la Celtique danubienne, comme plus tard les Gaëls, et très probablement d’une région voisine de la Dacie. Or, il existe jusqu’à ce jour, dans cette contrée devenue la Roumanie actuelle, tout un cycle d’incantations archaïques, les Kolinde, connues également en Lithuanie, où le Iao, le Dieu ibérique et hébreu est invoqué à tout bout de champ, le plus souvent sous son nom eskuara, mais parfois aussi, grâce à une substitution fort fréquente dans l’histoire des religions, comme le Seigneur Ion-Saint-Ion ou Saint-Jean. Il est à noter que le Iao primitif des Basques est, lui aussi, et par une substitution probablement analogue, devenu le "Iaon-Gonkaï", le "bon" Iao-Iaon ou Jean en Vasco-Cantabrie actuelle. Le monde ibéro-pélasgique s’étendait donc jusqu’aux contrées danubiennes ; en tout cas, des influences ibériques, soit françaises, soit espagnoles, les avaient touchées. Il est donc fort possible que les futurs Romains aient connu les Lamies avant même de descendre en Italie. Mais si tel est le cas, ils ont certainement trouvé, en arrivant dans le Latium, des sosies ibériques de leurs sorcières septentrionales. 



Un certain nombre de Daïnos lithuaniens ont pour refrain l’onomatopée — ou plutôt la phrase dégénérée au cours des âges en onomatopée : "dan, dan, dalidan", absolument dépourvue de sens. Après de longues re cherches à travers tous les folklores de l’Europe, nous avons fini par la retrouver dans une chanson populaire basque (Le Folklore du Pays Basque, Julien Vinson, Maisonneuve et Cie, éditeurs, Paris, 1883, pages 213 et 214). Dans l’eskuara, elle prend la forme : Din, dan, balendan. Or, la mutation du b basque de balendan en d lithuanien de dalidan est parfaitement conforme aux règles de mutation, non seulement ibériques, mais juives également ; ainsi, dans la Bible, le mot gadol, grand, s’écrit quelque fois gabol, lorsque l’exige la mystérieuse lecture cryptographique du Vieux Testament, découverte par l’auteur de la présente étude et absolument indépendante du système juif officiel d’écriture secrète, dénommé atbasch. L’eskuara et l’hébreu foisonnent d’ailleurs en mutations et aussi en permutations anagrammatiques ; les deux langues ayant pour base de leur grammaire, mieux, de leur loi même de formation et d’évolution, le renversement syllabique très rare dans les langues indo-européennes. Ainsi, la lettre l se mue dans le basque (comme d’ailleurs dans le lithuanien) en lettre r, avec la même facilité qu’en hébreu, où la chose prend une importance extrême au point de vue de l’exégèse cryptographique. (Cette mutation est la clef même de l’identité cryptographique des deux nombres 666 et 777, nombres de la Bête apocalyptique et de l'âge des deux Lamec de la Genèse. Le déchiffrement arithmético-syllabique de ces deux nombres donne la clef du cryptogramme biblique tout entier.) Notons aussi que le refrain lithuano-basque nous offre la fameuse racine anda, dont le rôle mystérieux est connu de tous les linguistes et que nous avons longuement étudiée dans nos Origines ibériques du Peuple Juif. Mais le plus extraordinaire, c’est que le refrain dan dan dalidan, dénué de tout sens en lithuanien, se revêt dans le Din dan balendan basque d’une signification des plus curieuses par son association étroite avec la superstition préhistorique attachée à la corde de pendu. Et ce n’est probablement qu’avec l’apparition du christianisme et des cloches d’église que le refrain basque, toujours par le vieux processus de substitution, est devenu une imitation de carillon. La chanson basque parle d’un homme qui, par désespoir d’avoir frappé un chien, s’est pendu aux portes d’une église. De la chanson lithuanienne, Simonène, l’Eglise est absente, et pour cause : une fille-mère y prédit les plus brillantes destinées à son petit garçon, en invoquant, d’ailleurs, la protection de divinités païennes. Le refrain lithuanien est donc, pour ainsi dire, doublement dépourvu de sens et ne s’explique que par son identité avec le refrain basque. 


poète lituanien romancier basque dramaturge métaphysicien diplomate traducteur
LIVRE LE FOLK-LORE DU PAYS BASQUE
DE JULIEN VINSON


Nous pourrions multiplier à l’infini ces analogies émouvantes des deux folklores. Mais le cadre que nous avons assigné à cette première étude ne nous permet que quelques brèves citations. Il n’est pas de littérature populaire qui n’ait son Petit Poucet. 



Tous les Petit Poucet — même le chinois — offrent quelque analogie avec le charmant personnage de Perrault. Tous, à l’exception du Poucet lithuanien. Ce diable de petit bonhomme vous abasourdit par une série d’exploits tellement extraordinaires que l’on renonce d’avance à rechercher son pareil dans les autres littératures. Jugez-en vous-même. Ce monsieur (probablement néolithique) est le propre pouce (coupé) de la main gauche de sa mère. L’opération, résultat d’une superstition préhistorique, explique le nom même de "Poucet" porté, dans tous les pays du monde, par les frères du nabot lithuanien. Après mille aventures des plus émouvantes, le petit héros se fait avaler par une vache. A l’instant même où, après quels tâtonnements, il découvre l’issue du palpitant labyrinthe, un loup se jette sur la vache et les entrailles de la malheureuse passent avec leur minuscule prisonnier dans l’estomac du loup. Nouveaux tâtonnements couronnés par une réapparition triomphale à la clarté du jour. Mais la joie du Petit Poucet de se retrouver vivant dans un rayon de soleil est vraiment peu de chose à côté de l’aimable surprise qui nous était réservée par la découverte du frère jumeau du petit personnage dans le recueil basque précité. Même vache, même labyrinthe ; une seule variante : le loup lithuanien est devenu un "chien voleur" en eskuara.




poète lituanien romancier basque dramaturge métaphysicien diplomate traducteur
LE PETIT POUCET DE CHARLES PERRAULT
ILLUSTRATION GERMAINE BOURET


...La quasi-identité du lithuanien et de l’indo-européen commun ne nous a d’ailleurs pas empêché de nous livrer à un examen méticuleux de certaines racines très primitives de l’idiome baltique. La confrontation des vocables archaïques de l’eskuara et de l’hébreu a eu pour résultat d’établir non pas l’analogie, mais l’identité absolue d’au moins une centaine de termes basques et hébreux extrêmement importants par leur association étroite avec la vie religieuse et agricole des deux peuples. Les conclusions sont moins nettes en ce qui regarde le lithuanien ; son rapprochement de l’eskuara et de l’hébreu exige aussi une prudence plus grande, et cela pour deux raisons : premièrement, les Ligures, et plus tard les Celtes et les Germains ont introduit dans le basque non-aryen nombre de termes d’origine indo-européenne ; et, secondement, certains vocables indo-germaniques très probablement hittites ou thraco-phrygiens ont pénétré dans l’hébreu...



... Devant des faits aussi singuliers, on nous pardonnera d’avoir recherché une origine occidentale à une divinité qui a été adorée dans tout l’Orient araméen et cananéen : Astarté, la planète Vénus. "Les Assyro-Babyloniens l’appelaient Ischtar, les Aruméens Atar, les Moabites Aschtar, les Arabes Athtar." (A. Lods, Israël, page 152.) Or, la planète Vénus, étoile de la Brebis et du Berger, porte en eskuara le nom d’Artizarra, lequel renferme tous les éléments des noms orientaux de la déesse. L’analogie devient encore plus frappante dans les variantes que M. Adolphe Lods rapporte dans le passage suivant (p. 153) : "A l’époque de Tell-el-Amarna, un des princes le plus en vue de la région syrienne s’appelait Abd-Asirti ou Abd-Asratu, c’est-à-dire serviteur d’Aschéra ; un prince de Taanak se nommait Asiratyasur. Le nom de cette déesse est mentionné dans l’Ancien Testament comme synonyme d’Astarté." L’obstination des Juifs à retourner au culte des Baals et des Astarté s’expliquerait de la sorte par une tentation vieille non pas de la quinzaine de siècles qui séparait la venue du Christ de celle de Moïse, mais bien d’une dizaine de millénaires écoulés depuis l’exode des pré-juifs de l’Ibérie d’Europe en Orient. 



L’Artizarra ibérique est donc l’ancêtre de toutes les Aschtaroth de Canaan et de Sinear. Son nom araméen est Aschapar, d’où viennent la Vesper latine et l’Hespérie, ou Espagne. La forme araméenne a passé dans le nom hébreu de la péninsule ibérique : Sparad, permutation de Bardes, le Paradis andalou originel. L’Hypérie d’Homère semble fournir le lien étymologique entre "Hespérie" et Ibérie. Du mot Hypérie provient la confusion selon la quelle une origine "hyperboréenne" fut attribuée par les Grecs à des nations tout simplement issues de la grande civilisation ibérique. L’Ibérie doit son nom à celui du Guadalquivir qui s’appelait primitivement Ebre comme son voisin de l’est et que nous avons identifié avec le Hiddekel de la Genèse. "Ebre", — d’où vient Prat ou Euphrate — est formé par les mots bero, chaud, et our ou iéor, fleuve, en langue basque. Les deux mots ont un sens identique en hébreu. 



Artizarra-Aschtaroth est devenue chez les Perses Astar, et, avec beaucoup d’autres termes indo-européens ou, comme ici, simplement aryanisés, elle est revenue dans la Bible pour prêter son nom déformé à la reine juive Esther. Mais Astarté avait un autre nom chez les Hébreux : Aschéra, quelquefois appliqué au pieu symbolique planté devant les autels de la déesse. Aschéra-Schahar désignait également l’aurore. Et les noms lithuaniens de l’aurore sont Ausra, qui se prononce Auschra, et Pazara. La mutation ibéro-hébraïque p = t nous donne Tazara. L’Auschra-Tazara lithuanienne renferme les deux noms basque et hébreu de l’Etoile du Matin : Artizarra et Aschéra ! 



La vérité scientifique repose sur des données sensibles et mesurables. En l’absence de tout document fourni par les fouilles, nous nous abstiendrons donc de formuler des conclusions quelconques. Si nous nous sommes montré plus affirmatif dans nos Origines ibériques du Peuple Juif, c’est principalement en raison de la découverte de mobiliers funéraires identiques en Andalousie et sur la côte palestinienne. Toutefois, nous formons le vœu que ces quelques pages, fruit de plusieurs décades d’un labeur analytique soutenu par le seul espoir d’une synthèse, puissent servir de points de repère aux investigations futures. Le sol de la Lithuanie, de la Palestine et de l’Espagne doit renfermer des trésors scientifiques inestimables et apparentés. L’exploration de ces terres illustres est à peine commencée. Et pourtant, c’est dans leurs profondeurs et non dans la poussière du lointain Orient que nous attendent les clefs de notre passé et de notre avenir."




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