UNE LETTRE DU DIRECTEUR DU CASINO D'HENDAYE EN 1934.
En 1934, le Directeur du Casino d'Hendaye réclame le jeu de roulette pour son Casino.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Le Petit Bleu de Paris, le 25 novembre 1934 :
"Messieurs, faites vos jeux !
De la roulette au Sénat.
Les candidats au Sénat doivent savoir ce qu’ils ont à faire, sinon : Rien ne va plus !
Le journal Le Jeu, organe de l’industrie des jeux, publie une bien curieuse lettre que le directeur du Casino d’Hendaye vient d’adresser au maire de cette ville et conseiller général des Basses-Pyrénées.
Et celle-ci à l’occasion de la double élection sénatoriale dans ce département pour les sièges de MM. Louis Barthou et Catalogne, sénateurs décédés.
SENATEUR LOUIS BARTHOU PAYS BASQUE D'ANTAN |
SENATEUR JACQUES MATHIEU DAMIEN CATALOGNE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Donnons les principaux passages de cette lettre qui fait entrer la Roulette en ligne de compte dans le suffrage restreint et élève l’industrie des jeux franchement à la qualité de problème économique.
D’abord, le directeur du casino d’Hendaye, en se défendant de toute immixtion politique, mais soucieux seulement d’intérêts économiques, se lamente sur un fait qu’il qualifie "d’étrange injustice" dont Saint-Jean-de-Luz et Hendaye ont été victimes l’été dernier et qui les menace pareillement la prochaine saison.
Lyriquement, le directeur montre ainsi la situation de ces villes.
Saint-Jean-de-Luz comme Hendaye et celle-ci plus encore que celle-là, ne tirent leurs ressources que de la vogue dont bénéficie leurs plages et le climat idéal dont la nature les a dotées.
Le touriste et le baigneur sont notre gagne-pain le plus assuré et aussi bien tous nos efforts conjugués ont tendu et tendent à attirer ceux-ci chaque année plus nombreux et à prolonger leur séjour.
Le Casino, seule attraction de nos deux plages, en constitue également l’indispensable et familiale attraction de nos paisibles et profondes nuits basques.
Goûtons la familiale distraction des profondes nuits basques et plaignons le casino.
Diminuer l’activité de celui-ci, c’est donc éteindre la vitalité de nos deux villes et tous vos efforts — nous nous plaisons à y rendre hommage — ont tendu jusqu’à ce jour à faciliter la mission des manières de temples du tourisme que nous dirigeons.
Et voici ce qui chagrine le grand prêtre du temple de tourisme hendayais :
Par un curieux esprit de favoritisme, la plage voisine de Biarritz — notre tête de ligne et notre souveraine — s’est vue, la saison dernière, dotée du jeu de la Roulette, attraction exceptionnelle qui a suffi à attirer vers elle notamment tous les touristes espagnols, jadis répartis dans nos trois villes et désormais monopolisés.
Le résultat vous est connu, Monsieur le maire. Le Casino de Saint-Jean-de-Luz plus que déficitaire a failli fermer ses portes avant la fin de la saison et celui d’Hendaye n’a pu résister qu’au prix de sacrifices que nous n’avons pas à préciser.
Le budget des deux villes en a souffert et les deux plages qui sont le complément de l’orgueilleux chapelet de la côte basque ont vu leur activité amoindrie et leur prospérité diminuée.
La lettre s’achève par cet appel direct :
Parmi les candidats qui se présentent aujourd’hui au suffrage des représentants de Saint-Jean-de-Luz et d’Hendaye se trouvent précisément des hommes comme MM. Hirigoyen, maire de Biarritz et Lillaz, député des Basses-Pyrénées qui ont toutes raisons de connaître de l’injustice qui a été commise contre nos deux communes.
Ne vous apparaît-il pas nécessaire d’attirer à votre tour et avant l’élection, toute leur attention sur cette délicate situation.
M. Hirigoyen, maire de Biarritz, va en effet trouver cette situation très délicate : doit-il par avance déclarer qu’en ce qui concerne la roulette on peut faire part à trois, ou bien ne servir que son Temple de tourisme, le casino de Biarritz ?
Quant à M. Lillaz, il est évidemment invité à méditer cette superbe remarque que le directeur du casino d’Hendaye met en fin de sa lettre, comme un plomb destiné à la lester :
HENRI LILLAZ DEPUTE DES BASSES-PYRENEES DE 1928 A 1936 |
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