LE LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN DE BIARRITZ EN 1934.
A partir de 1929, l'ingénieur Paul Grasset essaya d'exploiter l'énergie des vagues à Biarritz pour produire de l'électricité à moindre coût.
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| LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN DE BIARRITZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet Paul Grasset le bulletin de la Société des sciences, arts & lettres de
Bayonne, le 1er juillet 1934 :
"Les grandes actualités économiques.
Puissance et utilisation pratique des forces produites par les mouvements de la mer pour en faire de la force motrice à bon marché.
Sommaire.
I. — Importance économique de la question. Généralités sur les différentes sources d'Energie Mécanique. Notre situation à ce point de vue.
II. — Les principaux systèmes qui ont été proposés. Les installation Hydro-Maritimes de Biarritz.
III. — Origine et puissance des mouvements oscillatoires de la mer sur le rivage.
IV. — Les divers aspects des manifestations de la puissance des forces de la mer.
V. — Origine des recherches qui ont abouti à la création des installations de Biarritz.
VI. — La solution du problème de l'utilisation des forces des mouvements de la mer par le Bélier-Siphon Maritime à la Chambre Barométrique.
VII. — Description du Bélier-Siphon à la Chambre Barométrique.
VIII. — Fonctionnement du Bélier-Siphon Maritime à la Chambre Barométrique.
IX. — La station Hydro-Dynamique Marine de Biarritz et la nécessité du Laboratoire Hydro-Dynamique Marin pour réaliser la mesure expérimentale des forces de la mer.
X. — Conclusion.
XI. Annexe.
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| LE LABORATOIRE HYDRO-DYNAMIQUE MARIN AU PHARE DE BIARRITZ |
I Importance économique de la question. Généralités sur les différentes sources d'énergie mécanique. Notre situation à ce point de vue.
En raison du progrès du développement considérable de l'Industrie, nos besoins en Energie Mécanique augmentent parallèlement. On ne peut point créer de l'Energie, on ne peut que la demander à des sources naturelles.
Pour l'Energie thermique ces sources sont les combustibles naturels, solides, liquides ou gazeux, charbon, pétrole et leurs dérivés, gaz, essence, etc. En ce qui concerne l'Energie hydraulique, elle est fournie par les chutes d'eau de montagnes et de rivières, et bientôt sans aucun doute, par l'utilisation des forces immenses des mouvements de la mer, qui viendront augmenter considérablement nos ressources en Energie hydraulique.
L'Energie est une entité qui n'est pas directement accessible à nos sens. On ne peut la connaître que par ses effets. Sa caractéristique essentielle est qu'elle ne peut être, ni détruite, ni créée. Cette vérité est formulée par ce que l'on appelle le Principe de la Conservation de l'Energie.
Mais, si elle ne peut être ni créée, ni détruite, elle jouit pourtant de cette précieuse propriété, elle peut apparaître sous diverses forces, thermique, mécanique, électrique, magnétique, chimique, etc..., susceptibles de se transformer les unes dans les autres, suivant des taux de rendement de valeurs différentes.
Ces transformations comportent une notion d'équivalence, analogue à celle que l'on envisage quand on parle de l'équivalence de la chaleur et du travail.
Un très grand nombre d'Industries et des plus importantes, ont pour objet spécial d'opérer ces transformations des Energies les unes dans les autres, elles travaillent par exemple, à partir de l'Energie de gravité d'une chute d'eau se transformant en Energie Mécanique disponible sur l'arbre d'une turbine ; puis, cette Energie mécanique pourra devenir de l'Electricité, par le moyen d'une Dynamo ou d'un Alternateur, avec laquelle on obtiendra à volonté, soit de la Force Motrice, soit de la Lumière ou de la Chaleur.
Puisque l'Energie ne peut être créée, elle ne peut provenir que de sources naturelles. Mais celles-ci ne sont pas toutes inépuisables.
Certaines de ces sources, en effet, en particulier celles dont l'Energie chimique se transforme en Energie thermique par la combustion, n'existent dans le monde qu'en quantités limitées.
Les gisements de combustibles, qu'ils soient solides, liquides ou transformés en gaz, sont donc inépuisables dans un délai d'autant plus rapproché que leur consommation s'accroît considérablement tous les jours.
Constatons en passant que notre Pays est très pauvre en combustibles. Il y a donc pour nous un intérêt National considérable à ce que nous trouvions, chez nous-même, des sources nouvelles d'Energie naturelle, qui seraient inépuisables.
De tous côtés, en France comme à l'étranger, des tentatives nombreuses ont été faites pour atteindre ce but. Ainsi, on songé à utiliser la chaleur solaire, la force des vents, celle du courant d'eau des rivières et des fleuves, celle des chutes d'eau des montagnes, et, enfin, on cherche le moyen de recueillir celle que l'on peut demander aux forces immenses de la mer.
L'utilisation de la chaleur solaire ne se prête pas, du moins jusqu'à présent, à une utilisation Industrielle pratique.
La force des vents, qui peut dans certains cas, rendre des services, n'est concevable que dans la petite Industrie, sous forme des Moulins à vent.
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| MOULIN A VENT ET FACTEUR 45 LOIRET |
Le courant des ruisseaux et des rivières, utilisé dans les anciens moulins hydrauliques, a donné lieu à des progrès incessants qui ont permis des résultats industriels importants, dans des installations souvent remarquables.
Mais les perfectionnements véritablement considérables qui ont été réalisés dans les procédés de Captation de la force hydraulique des chutes d'eau des montagnes, au moyen des turbines modernes, inventées par Fourneyron et se émules, combinés avec ceux de la technique de la production et des applications de l'Electricité, ont été la cause de l'efflorescence magnifique de l'Industrie hydro-électrique actuelle et du développement véritablement extraordinaire qui s'en est suivi, dans son application à la plupart des branches de l'Industrie.
Les forces naturelles immenses que l'on a pu ainsi asservir, ont été employées à produire de l'Energie Electrique. C'est que, en effet, celle-ci se plie admirablement à tous les emplois de l'Energie : Lumière, Force motrice, moyens de Transport sur voies ferrées comme sur véhicules indépendants, chauffage domestique et industriel, métallurgie, industries chimiques, etc... Elle se distribue avec une très grande facilité, dans toute l'étendue et sur tous les points du territoire, par ses réseaux de distribution qui atteignent facilement tous les centres de consommation. Elle permet aussi la mise en commun de la production des grandes Usines qui la fournissent : thermiques, hydrauliques et bientôt Maritimes, pour en régulariser la distribution par la transformation des courants Haute-Tension en courants Basse-Tension, applicables aux appareils d'utilisation directe.
Les sources hydrauliques d'Energie ont le grand avantage d'être indigènes par définition même. Avec elles, si leur exploitation est suffisamment importante, nous n'aurons pas besoin d'avoir recours à l'Etranger pour nos besoins en Energie, il en résulte que nous devons chercher par tous les moyens à les développer sur tout notre Territoire. L'accroissement considérable de notre grande Industrie hydro-électrique est né de cet avantage et de ce besoin. Mais le placement d'une production illimitée d'Energie hydro-électrique, quelle que soit la richesse de notre Pays en houille blanche, se trouve paralysé, par les contingences économiques du prix de revient de l'Energie, concurrencé par celui obtenu par les procédés thermiques.
Il s'est établi, dans le langage courant, des appellations fantaisistes, mais faisant image des différentes sortes d'Energie, suivant leur origine, ainsi l'Energie thermique étant primitivement obtenue par le charbon, on l'a désigné par extension, du nom même de la houille dont elle provenait : la Houille Noire. L'Energie hydraulique des chutes d'eau des montagnes est appelée, par antiphrase : la Houille Blanche, et celle produite par le courant des rivières est la Houille Verte, tandis que celle demandée aux forces de la Mer, est dénommé la Houille Bleue.
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| HOUILLE VERTE 61 CHANDAI |
La nécessité nous oblige donc à chercher quelles pourraient être les sources nouvelles d'Energie auxquelles il serait possible de faire appel dans notre Pays même, et qui seraient à la fois inépuisables, réparties abondamment sur notre Territoire en quantités illimitée, et en même temps d'une exploitation suffisamment économique pour pouvoir concurrencer avantageusement les procédés thermiques et hydrauliques, actuellement employés.
C'est dans ces conditions qu'on a pensé à emprunter l'Energie aux forces immenses de la Mer. De nombreux chercheurs se sont mis à l'oeuvre pour résoudre ce problème et découvrir un procédé capable de recueillir, de discipliner et d'utiliser dans des conditions économiques convenables les forces incalculables des mouvements de la Mer.
II Les principaux systèmes qui ont été proposés.
Les installations Hydro-Maritimes d'Energie de Biarritz.
L'intérêt du problème à résoudre est tellement important pour tous les Pays baignés par la Mer, que plus de deux cents brevets d'invention ont été pris en France et à l'Etranger, pour des systèmes très divers destinés à utiliser les forces de la Mer.
Certains Inventeurs, Messieurs Georges Claude et Boucherot, ont cherché à utiliser l'Energie thermique des Mers tropicales, dans les expériences qui ont été faites à Cuba. D'autres, beaucoup plus nombreux, ont étudié le problème de l'utilisation de la chute des eaux élevées par la Marée dans des bassins de retenue, à partir de leur niveau initial à la Marée haute, jusqu'à celui de la basse Mer. Ces installations ont été appelées Marées-Motrices ; une réalisation importante en a été commencée à l'Aber-Wrac'h en Bretagne il y a quelques années.
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| BARRAGE DE LA RANCE 35 DINARD |
Un grand nombre de brevets ont été pris pour des solutions mécaniques du problème : flotteurs, roues à palettes, établis à même la mer, compression de l'air par les vagues dans les réservoirs sous pression, etc... Aucun de ces systèmes n'a pu jusqu'à présent, sauf quelques exceptions appliquées à des cas particuliers, fournir un moyen à la fois pratique et surtout économique de résoudre la question.
Cependant les forces des mouvements de la houle, qui surtout dans les tempêtes nous montrent leur puissance considérable par les destructions qu'elles occasionnent aux ouvrages maritimes, ont moins tenté les efforts des chercheurs parce qu'ils pensaient qu'on ne pourrait jamais arriver à discipliner des forces aussi variables que celles de la houle, comme puissance et comme intensité.
Le "Bélier-Siphon maritime à la Chambre Barométrique" (Breveté en France et à l'Etranger) apporte une solution complète, tout à la fois pratique, nouvelle et économique de ce problème.
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| PLAN D'ENSEMBLE BELIER-SIPHON MARITIME A CHAMBRE BAROMETRIQUE |
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