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vendredi 8 août 2025

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN GUIPUSCOA AU PAYS BASQUE EN SEPTEMBRE 1934 (cinquième et dernière partie)

 

UNE RÉUNION DES NATIONALISTES BASQUES À ZUMARRAGA EN 1934.


A l'été 1934, un conflit éclate, en Pays Basque Sud, entre le gouvernement central de Madrid et les municipalités du Pays Basque et de Catalogne, au sujet d'un projet de modification de régime fiscal.



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ZUMARRAGA GIPUZKOA SEPTEMBRE 1934
PHOTO PARIS-SOIR 5 SEPTEMBRE 1934




Le 2 septembre 1934, de nombreux élus, dont plusieurs députés, comme Indalecio Prieto, ancien 

ministre socialiste, essaient de se réunir à Zumarraga, en Gipuzkoa, malgré l'opposition de 400 

gardes d'assaut.



Voici ce que rapporta à ce sujet la presse locale et nationale, dans diverses éditions :



  • La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 5 septembre 1934 :

"Les députés réunis à Zumarraga vont être poursuivis.

De sérieuses bagarres.



Aux premières heures de la matinée, le gouverneur civil a déclaré que des poursuites vont être intentées contre les parlementaires venus en Pays Basque, pour assister à la réunion de Zumarraga. Ces poursuites seront engagées comme suite aux nombreux incidents qui ont émaillé la tournée effectuée par les parlementaires, dans diverses agglomérations de la côte.



Dans plusieurs localités, notamment à et Guernica, de véritables manifestations séparatistes avaient été préparées aux dires du gouverneur et la police a dû intervenir pour les empêcher.



A Guernica, notamment, le député nationaliste Manuel Irujo a frappé un lieutenant des gardes d'assaut et excipé de sa qualité de parlementaire pour éviter d'être frappé.




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DEPUTE MANUEL DE IRUJO



De leur côté, les parlementaires incriminés qualifient ces déclarations de mensongères. Ils ont d'ailleurs envoyé au président des Cortès un télégramme protestant contre les violences qui leur ont été infligées par la police, au cours de leur "excursion".



Madrid ordonne des poursuites.



Les ministres réunis en Conseil, se sont occupés du conflit avec les municipalités basques. Il a été décidé que les promoteurs des incidents de dimanche dernier seraient poursuivis et s'il est nécessaire, une demande de levée d'immunité parlementaire sera soumise aux Cortès pour les députés ayant pris aux manifestations séparatistes."




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ZUMARRAGA GIPUZKOA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • La Dépêche, sous la plume de Gaston Dumestre, le 6 septembre 1934 :

"Le conflit basco-espagnol.

La réunion intermunicipale de Zumarraga.

De notre envoyé spécial :



Saint-Sébastien, 5 septembre.  Les Basques peuvent marquer la journée de dimanche dernier non pas d'une pierre blanche, mais d'un joli petit quartier de houille.



Le matin, réveil en fanfare par la tornade qui, de Soustons à Bilbao vient de ravager les côtes basque et cantabrique. Elle a été particulièrement rude, cette tornade, et, selon le cliché qui revient tous les ans comme les petits pois et les feuilles d'impositions, on ne se rappelle point, de mémoire d'homme, avoir vu sa pareille.



Il est de fait que les routes, dès huit heures du matin, furent encombrées de platanes déracinés, de poteaux télégraphiques renversés et d'écheveaux parfaitement embrouillés de fils électriques.



Dans les Landes, notamment, le spectacle était lamentable. Les grands pins austères, tombés les uns parmi les autres, levaient au ciel leurs rameaux brisés, comme des bras implorants, et la pinède aux piliers hier encore soigneusement alignés comme ceux d'une cathédrale, n'offrait plus au regard qu'un affreux chaos de branches meurtries que des vents dévorants se disputaient entre eux.



Des géants sylvestres, entourés de la vénération de tout un peuple, allongeaient sur le sol leurs grands cadavres défeuillés. C'est ainsi que l'arbre de la Liberté, magnifique hêtre planté sur la petite place de Bénesse-Maremne en 1792, gît maintenant, racines à l'air, entre la bascule communale er l'église, comme un Titan foudroyé.



Entendez bien que cette dévastation ne fut point arrêtée par la douane, mais qu'elle gagna sans passeport et en resquillant tous droits d'entrée, le pays basque espagnol qui, pourtant, ce dimanche, avait d'autres chats à fouetter. Toute la partie nord du pays, de Barcelone à Bilbao, s'intéressait fiévreusement, en effet, à la réunion intermunicipale de Zumarraga.



Les dispositions les plus strictes avaient été prises pour que cette réunion n'eût pas lieu. Si nous en croyons les communiqués officiels, ce résultat fut atteint ; mais si nous nous en rapportons à ce que nos yeux ont vu, nous sommes bien obligé d'écrire ici le contraire.



Au cours de la nuit du samedi au dimanche, les alcaldes de différentes cités basques, Saint-Sébastien, Oyarsun, Vitoria entre autres, avaient été bouclés. Le maire de Bilbao fut récupéré par une police assez rugueuse au moment où, dans le train prêt à partir, il se voyait déjà sur la route de Zumarraga. On l'extirpa de son compartiment avec quelque violence et force coups de matraque, pour quoi, d'ailleurs, les ouvriers de Bilbao décidèrent hier, en guise de protestation, une grève générale.



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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN


Sur toutes les routes convergentes, les autos se rendant à Zumarraga étaient scrupuleusement visitées et l'identité de leurs passagers vérifiée avec soin. De telles précautions ajoutées à la présence d'un flot de gardes d'assaut madrilènes pouvaient faire croire que le meeting annoncé n'aurait pas lieu.



Pourtant, à onze heures et demie, un cortège entourant, précédant et suivant les députés venus de Catalogne et les parlementaires et municipaux basques, déboucha, musique en tête, sur la place de la mairie de Zumarraga.



Courte échauffourée et le service d'ordre débordé dut laisser passer une partie du cortège, qui pénétra dans l'édifice municipal, au premier étage duquel attendaient le gouverneur civil de Saint-Sébastien et d'autres personnages officiels.



M. Prieto n'est, fichtre, pas un indécis ; il l'a prouvé dimanche une fois de plus. C'est lui qui, d'un coup d'épaule, enfonça la porte de la salle des délibérations et, par cette porte, la plus grande partie des intermunicipaux entra derrière M. Prieto. Il y avait, outre el señor Sasiain, maire de Saint-Sébastien, la délégation, au complet, de Guipuzcoa ; pourtant le maire d'Oyarsun et M. Torré, conseiller municipal de Saint-Sébastien, furent happés au passage par les gardes d'assaut et empêchés de suivre leurs amis à l'intérieur de la mairie.



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DEPUTE INDALECIO PRIETO

Les délégués de Biscaye, moins huit, et cinq délégués d'Alava purent également participer à la réunion, dont la présidence fut offerte à M. Prieto, le gouverneur ayant refusé que le maire de Saint-Sébastien dirigeât les débats.



Les délégués municipaux n'étant pas au complet, le maire de Saint-Sébastien transmit leurs pouvoirs aux parlementaires, acceptant à l'avance les décisions prises par ces messieurs.



Parmi les délibérations, nous sommes resté devant l'entrée de la mairie en conversation avec le maire d'Oyarsun, qui venait d'être bousculé par les gardes d'assaut, et M. Torré. Nous devions même ramener ce dernier à Saint-Sébastien, dans notre voiture ; mais il préféra, réflexion faite, demeurer sur la place pour se solidariser avec son maire, au cas probable où la police l'arrêterait derechef à la sortie de la réunion.



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ZUMARRAGA SEPTEMBRE 1934
PAYS BASQUE D'ANTAN


D'une interview accordée par le gouverneur du Guipuzcoa au rédacteur de la Hoja oficial, nous extrayons ceci :


"— Le señor Sasiain était-il à la réunion ?


— Oui. Le maire de Saint-Sébastien est entré dans la salle en raison de ma considération pour lui ; mais je me suis opposé à ce qu'il présidât la réunion, car j'estimais qu'un parlementaire était plus indiqué pour cela."



Peut-être cette phrase dans la bouche du gouverneur du Guipuzcoa indique-t-elle que la réunion intermunicipale basque eut bien lieu le dimanche 2 septembre à Zumarraga, et que le maire de Saint-Sébastien et d'autres alcaldes du pays basque y assistaient."



(Source : Wikipédia)







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