UNE FÊTE RUSSE À BIARRITZ EN 1925.
Dans les années folles, de nombreuses fêtes ont lieu à Biarritz, attirant les personnalités du monde entier.
Voici ce que rapporta la presse locale, à propos d'une fête russe, dans plusieurs éditions :
- La Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays basque, le 21 septembre 1925 :
"La Fête Traditionnelle Russe.
... La Tombola.
On sait que M. Lucien Lelong avait généreusement offert au Comité de la Princesse Paley six robes qui devaient être mises en loterie. Au cours du dîner, les billets s'enlevèrent rapidement ; mais quand le défilé des splendides modèles de Lucien Lelong eut pris fin, on eut l'idée de mettre aux enchères les derniers billets. Excellente idée ! Les robes avaient été trouvées si belles que les enchères eurent un succès énorme et que le prix des billets restants se trouva triplé et même quadruplé. Quand on saura que le vendeur était M. André de Fouquières on ne s'étonnera pas, car il n'en est point de plus persuasif, ni surtout de plus dévoué quand il s'agit de bienfaisance, si ce n'est Harry Pilcer qui le secondait de sa voix brève et non moins persuasive.
Ce fut ensuite l'instant solennel. Chaque femme avait déjà fait mentalement son choix : "Si c'était moi ! se disait-elle"...
Une main innocente — innocente — tira le premier numéro : 557.
— 557 ! Où est le 557 ?
— Voilà ! voilà !
— Le 797, puis le 769, le 820, le 457, le 127.
Les six élues avaient le sourire. les autres se consolèrent avec un flacon de parfum. "Tout le long..." Une autre fois, elles seront plus heureuses.
Maintenant, on danse, pendant que, de chaque côté, des fontaines lumineuses continuent la féérie des couleurs, des scintillements. Sur le plateau de verre, les diamants se jouent sur les épaules nues et brillent sous la lumière qui sans cesse change de teinte... On danse, on danse. La nuit est toujours d'une douceur acquise et c'est à peine si, par instant, on entend le bruit d'une vague qui vient mourir sur la grève.
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PARURES PARFUMS LUCIEN LELONG |
Autour de la Fête.
Les Parisiens qui subissaient, il y a quelques jours, en plein mois de septembre, une température de 3 degrés au-dessus de zéro, pourront-ils croire que le 19 septembre, cinq cents femmes en grand décolleté et cinq cents hommes en smoking ont dîné et soupé de dix heures du soir à trois heures du matin en plein air, au bord même de l'Océan ?
Ce fut vraiment une des grandes nuits de Biarritz, une de ces nuits qui portent au loin la réputation de notre station.
D'un effet très réussi les deux fontaines lumineuses qui fonctionnaient samedi pour la première fois.
Ce n'est du reste, qu'un début : d'ici quelques jours, tout le pourtour de l'esplanade où l'on danse sera entouré de fontaines et alors le coup d'oeil déjà si grandiose sera véritablement féérique !
Comme il restait quelques carnets de billets à placer pour la tombola, M. Pierre L.f.tt. suggéra à la princesse Paley de les faire vendre aux enchères par André de Fouquières et Pilcer. Aussitôt dit, aussitôt fait. Total : 7 500 fr. de billets supplémentaires vendus.
La Princesse Paley était radieuse. Elle était habillée en noir rehaussé d'argent et sa toilette était réussie au possible.
Elle fut véritablement émue quand Mlle Ch.p.on vint lui remettre, au nom de tous, une magnifique gerbe de roses.
Nous devons, en effet, être tous reconnaissants à cette grande dame, si simple et si artiste, d'avoir doté Biarritz d'une fête aussi incomparable et qui constitue pour notre station une publicité mondiale.
Au Bar, tenu par des jeunes filles exquises, on a fait 6 000 francs de recettes.
Lucien Lelong avait eu la gentille pensée de faire distribuer à toutes les dames un délicieux petit coffret de parfumerie.
Le nom d'un de ses parfums est original : "Tout le long..." Suggérons-lui encore : "Le long du ruisseau", "Le long des fleuves", "Le long des lèvres".
M. Henri L.l.ng avait acheté pour lui seul 1 500 fr. de billets. Quelques autres généreux convives en avaient pris pour 500 et 1 000 fr. Comment résister aux sourires de l'adorable princesse Nath.li. P.l.y et de Mlle M.lt.e qu'accompagnaient le marquis de Guy d'A.r.y et André de Fouq...r.. ?
Le temps était idéal.
A 9 heures, le vent soufflait encore en tempête. A 10 heures, la douceur de la nuit était infinie.
— C'est le temps de la Princesse ! a murmuré quelqu'un.
Jamais on n'avait vu autant de robes personnelles sur un dancing. Que de couleurs adorables, que de notes inattendues, que de fantaisies charmantes ! Vraiment, l'art de la couture n'a jamais été porté si haut.
Le dancing lumineux du Pavillon Royal est du reste merveilleux pour la présentation des robes et les toilettes ne peuvent pas passer inaperçues ! Dites-le vous bien, mesdames !
Lucien Lelong et Pilcer ont réalisé un véritable tour de force en mettant sur pied un véritable spectacle non pas en quelques jours, mais en quelques heures !
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COUTURIER LUCIEN LELONG |
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