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samedi 13 septembre 2025

LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE RAYMOND POINCARÉ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN OCTOBRE 1913 (première partie)

RAYMOND POINCARÉ AU PAYS BASQUE EN 1913.


Dès son élection en janvier 1913, le nouveau Président de la République Française Raymond Poincaré entame une série de voyages à travers la France.



pays basque autrefois président république
RAYMOND POINCARE A BAYONNE 6 OCTOBRE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN


C'est ainsi qu'il vint dans les Landes, le Pays Basque et le Gipuzkoa en octobre 1913.


Je vous ai déjà parlé de ce voyage présidentiel dans deux articles précédents, le 30 janvier 2017 et 

le 11 décembre 2018.


Voici ce que rapporta le quotidien Le Matin, au sujet de cette visite présidentielle, dans son 

édition du 7 octobre 1913 :



"Se rendant en Espagne, M. Poincaré est salué par les populations landaises et du pays basque.



Biarritz, 6 octobre.

Dépêche de l'envoyé spécial du Matin. —



Parti hier soir de Paris par un temps froid et pluvieux, M. Poincaré s'est éveillé ce matin dans la tiédeur délicieuse d'un automne méridional.



Une lumière discrète baignait les forêts de pins, les fougères brunes et les bruyères mauves. Toute la plaine landaise, fertilisée par l'homme malgré la nature, faisait fête au président de la République.



Mme Poincaré avait tenu à accompagner son mari jusqu'à la frontière. Elle avait donc pris place dans le convoi présidentiel en même temps que MM. Barthou et Pichon, au départ du quai d'Orsay.



Le premier arrêt eut lieu à Mont-de-Marsan, où l'on arriva à neuf heures. M. Milliès-Lacroix, sénateur, et M. Damour, député, s'étaient joints à la municipalité pour recevoir le président.



VISITE DE POINCARE A MONT-DE-MARSAN 6 OCTOBRE 1913
LANDES D'ANTAN


L'accueil de la ville fut chaleureux. Les hommes, coiffés du béret landais, acclamaient "moussu Poincaré". A l'hôtel de ville, le docteur Daraignez, maire de Mont-de-Marsan, et M. Lestage, vice-président du conseil général, ont souhaité la bienvenue au président qui leur répondit à sa façon coutumière en évoquant les traditions de la cité montaise.



A noter que pendant le défilé du cortège, trois aéroplanes militaires, venus de Pau, évoluèrent au-dessus de la ville.



Dax était marqué pour la seconde visite. La municipalité vint recevoir le président aux portes de la ville. Le maire, M. Lartigan, fit dans son allocution une heureuse allusion aux origines lorraines du président.




DAX VISITE DE RAYMOND POINCARE 6 OCTOBRE 1913
LANDES D'ANTAN



M. Poincaré l'en remercia avec émotion.



La promenade assez longue qui suivit cette réception en plein air s'accomplit au milieu d'une affluence énorme et enthousiaste. A l'entrée du pont sur l'Adour, deux jeunes filles, costumées en Alsacienne et en Lorraine, debout au sommet d'un arc de triomphe, laissèrent tomber sur la daumont présidentielle une gerbe de fleurs.



A Bayonne.




pays basque autrefois labourd président république
RAYMOND POINCARE A BAYONNE 6 OCTOBRE 1913
PAYS BASQUE D'ANTAN

A Bayonne, troisième station officielle, une pluie douce commença à tomber. Mais elle ne gâta pas le magnifique spectacle préparé par la jolie et vivante cité. Au moment de l'arrivée du cortège, les canons-revolvers du stationnaire français amarré sur l'Adour joignirent leurs salves d'honneur aux bombes qui partaient de toutes parts. Une foule, difficilement contenue par les fantassins et les hussards du service d'ordre, acclama le président avec une fougue toute méridionale.



Reçu par le maire, M. Garat, M. Poincaré écouta du haut du balcon de l'hôtel de ville un choeur de deux mille enfants des écoles, chantant la Marseillaise et la Marche lorraine.



Le déjeuner eut lieu dans le splendide musée, organisé par M. Bonnat, dans un immeuble municipal. Le grand peintre parisien, les écrivains Pierre Loti et Edmond Rostand, ainsi que MM. Barthou et tous les parlementaires du département y assistaient.



Dans un toast très élégant, M. Garat exprima le loyalisme des citoyens bayonnais :


L'accueil enthousiaste des populations accourues de toutes parts sur votre passage, de la côte basque aussi bien que des vallées et des montagnes environnantes, vous fera mieux connaître que je ne saurais l'exprimer, l'estime profonde qu'elles éprouvent pour l'élévation de votre caractère et la dignité de votre noble mission d'union entre tous les Français, en même temps que leur reconnaissance respectueuse pour les services signalés que vous rendez à la République. La sincérité de leurs sentiments républicains n'a d'égale valeur que l'ardeur de leur patriotisme éclairé et généreux, capable de tous les dévouements et prêt aux plus grands sacrifices. A ce point extrême de la frontière des Pyrénées, comme sur votre terre natale de Lorraine, vous trouverez la même foi, les mêmes espérances en la France et en la République, que nous confondons dans une affection profonde.



Monsieur le président, dit en terminant M. Garat, nos souhaits d'heureux voyage vous accompagneront pendant votre séjour en Espagne. Dans ce coin paisible et gracieux de la frontière pyrénéenne qui sert de trait d'union entre les peuples espagnol et français et où, chaque jour, nous est donné le spectacle de l'échange de leur sympathie cordiale, nous nous réjouissons de tout ce qui peut contribuer à leur rapprochement et à resserrer encore les liens déjà si nombreux qui unissent deux grandes nations destinées à s'entendre et à s'aimer ! Nous garderons au fond de nos coeurs l'inoubliable souvenir de votre visite, avec l'espoir de vous voir revenir un jour prochain parmi nous. Je lève mon verre en votre honneur.



Discours de M. Poincaré.



M. Poincaré lui répondit.


Monsieur le maire,

Messieurs,



Je regrette vivement de ne pouvoir aujourd'hui que traverser, sur un faible parcours, le département des Basses-Pyrénées. Si je n'avais écouté que mes désirs, j'aurais bien volontiers, en ces derniers mois, employé quelques jours à voyager en compagnie de votre éminent compatriote, M. Louis Barthou, au pays basque et au pays béarnais.



Je me félicite, du moins, d'avoir pu m'arrêter un instant dans votre ville et d'y avoir revu vos beaux quais de la Nive et de l'Adour, votre vieux château, votre citadelle, votre lanterne de Vauban, vos rues si pleines de vie, de couleur et de gaieté.



J'ai grand plaisir également à me trouver au milieu d'une population que je sais fermement attaché aux idées républicaines et ardemment patriote. Je vous remercie de m'avoir ménagé cette halte charmante. Depuis le jour, où votre illustre concitoyen, mon vieil et cher ami Léon Bonnat, a généreusement donné à sa ville natale les magnifiques collections qu'il avait réunies, je me suis bien souvent proposé de venir visiter le musée qui porte son nom. Vous m'avez offert une incomparable occasion d'accomplir ce pèlerinage artistique..."




pays basque autrefois labourd musée
MUSEE BONNAT BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

A suivre...





Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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