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jeudi 2 octobre 2025

LES TROIS PROVINCES VASCONGADES AU PAYS BASQUE SUD EN 1808

LES TROIS PROVINCES VASCONGADES EN 1808.


Les "provinces Vascongades" désignent trois territoires du Pays Basque Sud : l'Alava, la Biscaye et le Guipuscoa.




pais vasco antes fueros provincias vascongadas
PROVINCES VASCONGADES ILLUSTREES
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien la Gazette de France, le 30 janvier 1808 :



"Des trois provinces vascongades.



C'est le nom qu'on donne communément à la Biscaye, qui comprend la province de Biscaye proprement dite, la Guipuzcoa, et l'Alava.



La première de ces provinces a une surface de 180 lieues carrées ; sa population est de 112 371 habitans. Cette population semble au premier coup-d'oeil peu considérable, puisqu'elle n'est que de 625 habitans par lieue carrée ; mais si l'on considère la nature du terrein, on voit qu'elle surpasse ce qu'on en pouvoit attendre. Le sol de ce pays est extrêmement montueux, à peine si les gorges qui le croisent en tous sens, laissent quelques vallées étroites où la terre réponde aux soins du cultivateur.



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CARTE DE BISCAYE 1811
PAYS BASQUE D'ANTAN


Nulle part l'homme n'a employé un travail plus pénible pour se procurer les fruits de la terre, qu'en Biscaye, la nature du terrein y est ingrate ; on est obligé d'y faire, à force de bras, ce qu'ailleurs on exécute par le moyen des animaux. Ce ne sont pas des chevaux, des mulets, ni des boeufs qui labourent, ce sont des hommes. Les terres sont entretenues, avec un soin extrême, fumées et remuées ; cependant, elles sont loin de pouvoir suffire à la consommation des habitans, qui s'approvisionnent du blé de la Navarre, et en grande partie de celui d'outre-mer.



L'industrie des Biscayens, Guipuzcoans et Alavesains, est bien connue ; ils y joignent la plus sévère probité, et une opiniâtreté à toute épreuve. Quoique la stérilité de leur pays les force de s'expatrier, et de se répandre dans toutes les autres provinces d'Espagne, et dans celles de l'Amérique espagnole, ils conservent toujours l'amour de leur pays natal, et la plus étroite union règne parmi les Biscayens qui sont établis à plusieurs milliers de lieues de leur patrie.



L'agriculture ne pouvant suffire à la consommation, les habitans s'adonnent à la pêche, la navigation et l'industrie. Ils entretiennent avec soin des bois touffus, qui leur fournissent du charbon pour alimenter leurs nombreuses forges, et exploiter leurs mines.



La Biscaye est arrosée par plusieurs rivières, les deux plus considérables sont le Nerva et le Cadagua. Les poissons qui abondent le plus sur cette côte, sont la merluche, le saumon, l'anguille de mer, et la sardine. Dans le rivières on trouve des anguilles, des truites, et dans celle de Bilbao des angulas, poisson très délicat.



On peut évaluer à quatre-vingt mille quintaux de fer qui sort tous les ans de la Biscaye ; cette immense quantité de métal se tire en grande partie de la fameuse mine de Somorrostro.



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MINES DE SOMORROSTRO BISCAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Bilbao, célèbre par son port et par le commerce étendu qui s'y fait, est la principale ville de la province. Sa population est de 8 107 habitans, qui occupent 650 maisons. Bilbao est très élégamment bâti ; de nombreux aqueducs y conduisent les eaux de la rivière, et maintiennent dans les rues la plus grande propreté. L'usage des voitures de luxe est interdit, afin de ne pas dégrader le pavé.



Guipuzcoa, la plus septentrionale des trois provinces que nous décrivons, a quinze lieues de longueur, du N. au S., et neuf de largeur, de l'E. à l'O. Quoique peu étendue, puisque sa circonférence n'est que de trente-trois lieues, elle a une population de plus de 104 000 habitans ; elle s'élevoit même à plus de 114 000 avant la révolution, mais ayant été le principal théâtre de la dernière guerre, sa prospérité s'en est ressentie.



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CARTE DU GUIPUSCOA
PAYS BASQUE D'ANTAN



On peut regarder cette province comme une montagne continue tant son sol est élevé. C'est cependant celle d'Espagne où les routes sont plus belles et plus multipliées ; tant l'industrie humaine est puissante pour surmonter tous les obstacles de la nature, quand les passions ou la foiblesse de la raison humaine, ne s'opposent pas à son développement.



Le climat de Guipuzcoa est tempéré, moins froid que celui d'Alava, quoique plus au nord, mais sujet à des pluies continuelles, et à de fréquens orages. Les forêts sont aussi bien entretenues qu'en Biscaye ; on y comptoit, en 1784, 11 088 325 arbres vivans, chênes, hêtres, châtaigniers, peupliers, ormeaux, frênes et noyers.



Les mines de fer de Guipuzcoa fournissent 100 000 quintaux de ce métal, par an ; on y exploite aussi du cuivre, depuis l'an 1734. A Mondragon, à Tolosa et dans quelques autres villes, on fabrique des armes blanches, des armes à feu et des fusils de chasse, qui jouissent, en Espagne, d'une grande réputation.



Les Guipuzcoans sont, en général, d'une constitution vigoureuse ; ils préfèrent aux amusements sédentaires ceux qui exigent de la force et de l'exercice. Le jeu de la pelle y fait les délices, non seulement des hommes, mais souvent des femmes. Celles-ci ont en général de belles formes et des couleurs très vives, mais la plupart manquent de ce que les Italiens appellent morbidezza ; leurs beaux traits ont je ne sais quoi de mâle qui souvent repousse les grâces.



Les principales villes de Guipuzcoa, sont : Saint-Sébastien, port de mer ; Tolosa et Vergara ; la première a plus de 1 600 maisons, en comptant celles des faubourgs.



Tolosa, petite ville, peuplée de 2 500 habitans, est remarquable par son agriculture et son industrie. Cette ville, quoiqu'elle soit peu considérable, est mieux éclairée, mieux pavée ; la propreté y est mieux entretenue que dans aucune capitale de l'Europe.



Quoique la province d'Alava soit assez montueuse, elle l'est moins que les deux autres, aussi est-elle relativement plus peuplée, et sa culture plus productive. En quittant la triste et pauvre Castille, séparée d'Alava par l'Ebre, on découvre le beau district de Vitoria, où l'on trouve plus de 150 bourgs et villages.




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CARTE ALAVA 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN



La ville de Vitoria a une population de plus de 6 500 habitans ; tout y respire l'aisance et le contentement. On récolte annuellement, dans sa jurisdiction, près de 30 000 fanègues de grains, l'industrie y est très active, et le commerce non moins florissant. Les objets du commerce de cette ville sont du fer brut et ouvragé, du sucre, du cacao, de la cânelle, du chocolat, de la laine , du drap, des toiles de lin, des chaises, toute sorte de fruits confits, de la poterie, des chapeaux, de l'argenterie, des cuirs tannés, des souliers, des nappes et serviettes, des lits de camp, etc. L'industrie et le travail tiennent cette ville dans un mouvement perpétuel, qui contraste d'une manière frappante avec le repos et l'apathie des villes voisines de la vieille Castille.



La population de la province d'Alava s'élève à 70 000 habitans, de sorte qu'il y a, au total, dans les trois provinces, 286 000 âmes. On sait que, tant dans ces provinces que dans le royaume de Navarre, on parle le basque et le biscayen idiome particulier qui paroit remonter à la plus haute antiquité, et qui n'a rien de commun avec le bas breton, ni avec aucune autre langue d'Europe ancienne ou moderne. Le P. Larramendi a donné une grammaire de cette langue, qu'il intitula : l'Impossible vaincu (el Imposible vencido). On lui doit aussi un dictionnaire basque et espagnol. Les Biscayens prétendent que leur idiome est le langage primitif d'Espagne, mais leur assertion n'est rien moins que prouvée."




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