LE CINQUIÈME CONGRÈS DES ÉTUDES BASQUES À VERGARA EN 1930.
Le Cinquième Congrès des Etudes Basques s'est tenu à Vergara en 1930 et a rassemblé des chercheurs et des passionnés de la culture Basque pour discuter de divers sujets liés à l'art populaire et à l'ethnographie.
5EME CONGRES D'ETUDES BASQUES VERGARA 1930 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici quelques-unes des conférences qui ont eu lieu lors du congrès :
- L'Art Populaire dans la vie basque par Angel de Apraiz Buesa.
- La chanson basque par José Gonzalo de Zulaica Arriegui.
- Explication des instruments agricoles par Telesforo Aranzadi Unamuno.
- Questions générales au sujet de l'art populaire basque par Eugenius Frankowski.
- Systématisation des motifs usités dans la décoration populaire basque par Philippe Veyrin.
- La Musique Populaire Basque par Padre (Aita) Donostia.
- Etc...
5EME CONGRES D'ETUDES BASQUES VERGARA 1930 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Voici ce que rapporta à ce sujet Le Quotidien, le 17 septembre 1930, sous la plume de J.A. May :
"Les Basques espagnols demandent le rétablissement de leur autonomie.
Un meeting en faveur de l'instruction bilingue se tiendra à Saint-Sébastien le 28 septembre.
La Société des Etudes basques a organisé un innocent congrès basque, qui se tient en ce moment à Vergara, en Guipuzcoa. Ce devait être d'abord une simple exposition de l'artisanat basque depuis la période romaine, à travers le moyen Age, jusqu'à nos jours. Les organisateurs ont fouillé tous les coins les plus reculés des terres basques, aussi bien en France qu'en Espagne, pour trouver tous les souvenirs historiques possibles de l'art basque, y compris les vieux ustensiles de cuisine, antiques vaisselles, instruments agricoles, équipements et armes de chasse, instruments de musique, etc.
Puis, — l’appétit vient en mangeant, — les organisateurs ont vu là une riche occasion de discuter des aspirations politiques des Basques : car les Basques ont, eux aussi, des aspirations de cette nature.
Le général Berenguer n’a-t-il pas annoncé qu'il ne serait pas défavorable aux aspirations régionalistes ? Pourquoi n’aurait-on pas d’aspirations régionalistes ? Le général Berenguer autorise de se servir de la langue et de promener le drapeau régional dans les manifestations : il faut en profiter.
Et voilà les Basques du congrès de Vergara qui parlent tout se suite d’autonomie, d’une fédération des trois provinces basques de Viscaye, Guipuzcoa et d’Alava avec la Navarre, qui furent autrefois toutes quatre indépendantes.
Elles ne demandent pas la séparation d'avec l’Espagne, encore que quelques idéalistes rêvent la réunion de tous les Basques français et espagnols, qui, il ne faut pas l’oublier, sont 525 000, dont 375 000 vivent en Espagne et 150 000 en France.
La race basque.
L’origine et l'histoire de la race basque sont plutôt mystérieuses. On admet qu'ils descendent des anciens Ibères ; mais ceux-ci ?... Leur langue, à laquelle ils sont attachés et qu’ils appellent "Euskera" a déconcerté tous les philologues, qui lui trouvent une certaine ressemblance avec certains idiomes de tribus du continent américain.
Les démocrates modernes ont repris avec enthousiasme l’antique recueil des lois (Fueros), car pendant quatre siècles le petit territoire basque fut une vraie démocratie, où l'autorité était exercée par les délégués élus librement par le peuple.
Aux treizième et quatorzième siècles, quand les Basques du versant sud des Pyrénées décidèrent de se réunir à l'Espagne et acceptèrent volontairement la souveraineté de la Couronne de Castille, ils spécifièrent que leurs anciennes lois fussent reconnues et tout souverain, à son avènement, jurait sur le code "Fueros".
Cela dura jusqu’à la première guerre carliste pendant laquelle de nombreux Basques prirent parti pour Don Carlos. La paix revenue, bien que la reine Isabelle eût reconnu le code basque, elle réussit à y apporter quelques modifications qui le mirent en accord avec les intérêts généraux de la nation espagnole. Peu à peu, les Basques perdirent de plus en plus de leur indépendance et le "Fueros" ne fut bientôt plus qu’un souvenir.
Aujourd’hui, les Basques voudraient de nouveau être administrés d'après le vieux code, modifié suivant les nécessités du moment. Au moment du coup d'Etat de Primo de Rivera, en 1923, les Basques crurent l'occasion favorable pour demander le rétablissement de leur antique autonomie ; mais le dictateur, craignant des revendications plus graves à côté, surtout en Catalogne, agit avec prudence et se contenta de consolider quelques droits encore en vigueur, notamment en matière de taxation.
MIGUEL PRIMO DE RIVERA |
Ce n'était pas assez : aujourd'hui, tous les groupes, intellectuels, socialistes, commerçants et autres, ont été priés de faire connaître leur point de vue à la Société d'études basques sur la meilleure politique à employer pour amener le Parlement, quand il sera réuni, à prononcer l'autonomie des pays basques. Pour cela, tous les partis politiques sont d’accord et excluent de leurs discussions la question capitale qui divise l’Espagne en monarchistes et républicains. Mais, au meeting antimonarchiste de Saint-Sébastien, du 17 août, auquel prirent part tous les républicains espagnols, sauf le parti fédéral, on a adopté, à l’unanimité, une résolution pour reconnaître à chaque région le droit à sa propre autonomie.
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