LE TRAITÉ D'ELIZONDO EN 1785.
Au cours de l'histoire, plusieurs traités ont été signés entre l'Espagne et la France, pour délimiter la frontière entre les deux pays.
Pendant des siècles, de très nombreux incidents de frontière ont eu lieu entre les habitants du Pays Basque Nord et du Pays Basque Sud.
Ce fut le cas, en particulier, en 1748, d'incidents entre les habitants des Aldudes (Aldude), en Basse-Navarre et ceux de Burguete (Auritz), en Navarre, où il y eut des morts et des maisons incendiées.
Les gouvernements espagnols et français décidèrent de nommer, en 1784, deux commissaires pour établir en priorité une ligne de délimitation entre les vallées du Pays de Quint et du Pays de Cize. Le général Don Ventura Caro fut nommé par l'Espagne et le vicomte François Marie d'Ornano par la France.
GENERAL DON VENTURA CARO |
COMTE D'ORNANO |
Cette commission bipartite travailla de 1784 à 1792 et le traité d'Elizondo fut signé en 1785 et ratifié en 1786 par les rois Louis XVI et Carlos III.
Cet abornement fut poursuivi sur la partie occidentale de la frontière franco-navarraise. Les bornes installées suite à cette commission Caro-Ornano portent gravées leur numéro, ainsi que la lettre R qui signifie Royal (en français) ou Real (en espagnol).
C'est le premier essai dans l'histoire de levé topographique pour l'ensemble de cette zone frontalière pyrénéenne.
Si la carte de Cassini présente bien une limite séparant les deux royaumes, celle-ci demeure en fait fort théorique, la recherche d'une entente entre les deux parties quant à la reconnaissance bilatérale d'un tracé frontalier n'ayant pas encore abouti plus d'un siècle après la signature du traité des Pyrénées (1659).
Or, les incidents se multiplièrent tout au long du 18ème siècle dans la partie occidentale de la frontière, plus particulièrement dans les provinces Basques du versant nord de la Soule et du Labourd, avec le cas épineux des Aldudes.
Jusqu'en 1512, ces mêmes territoires relevaient de la même entité politique, à savoir le Royaume de Navarre, à cheval sur les deux versants pyrénéens. Suite à la séparation, les problèmes d'usage ne manquèrent pas de voir le jour et ce, malgré les nombreux accords, appelés faceries, signés à l'échelon local entre les communautés voisines et destinés à gérer l'usage de ces espaces agro-sylvo-pastoraux.
La brigade topographique associée à la Commission Caro-Ornano a produit principalement deux types de résultats cartographiques.
D'une part, il existe des cartes spécifiques, comme celles consacrées au secteur des Aldudes-Pays Quint ou au massif d'Iraty, toutes deux à l'échelle de trois lignes pour cent orteils (environ 1:30 000).
D'autre part, la carte générale de la frontière pyrénéenne, à l'échelle de six lignes par cent orteils (environ 1:14 400), dont les seules feuilles correspondant à la section entre Fontarrabie et la frontière de la Navarre avec l'Aragon ont été achevées, réparties en 5 parties ou secteurs, représentant une bande de deux lieues de large (environ 9 km) de chaque côté de la ligne de démarcation...
CARTE GENERALE FRONTIERE PYRENEENNE |
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