LE MONUMENT AUX MORTS DES BASQUES À CRAONNELLE.
Le monument des Basques, ou mémorial de la 36e division d'infanterie, est un monument situé à Craonnelle, dans le département de l'Aisne.
Il a été érigé en 1928 en mémoire des soldats de la 36e division d'infanterie française, composée principalement de mobilisés provenant du Sud-Ouest de la France (Basses-Pyrénées, Landes et Hautes-Pyrénées), qui ont combattu au Chemin des Dames pendant la Première Guerre mondiale.
Ce monument de 14m de haut a été inauguré le 30 septembre 1928.
Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-
Luz, le 17 octobre 1927 :
"Monument aux morts de la 36me Division.
Le Comité de Dax nous adresse le communiqué suivant :
Le Dimanche 2 octobre 1927, s’est réuni à Bayonne, dans une des salles du Musée Basque, le jury chargé de désigner le lauréat du Concours organisé en vue de l’érection d’un monument sur le Plateau de Craonne, à la gloire de la 36e Division.
MONUMENT A LA GLOIRE DE LA 36EME D.I |
Disons tout de suite que, parmi les œuvres exposées, certaines dénotaient chez leurs auteurs, un réel talent, et, après une première élimination, c’est sur les six projets retenus que le choix du Jury se fixa définitivement.
Le premier prix, avec l'exécution, a été décerné à MM. Forest et Grange, et nous devons nous féliciter très sincèrement de ce choix, qui confie l’exécution de notre monument à deux artistes éprouvés, à deux techniciens particulièrement qualifiés, puisque, ayant déjà construit en collaboration des œuvres analogues, et non des moindres, notamment le Monument aux Morts de Verdun. Rappelons que M. Claude Grange, sculpteur, premier second grand-prix de Rome, est titulaire de la Médaille d’Or des Artistes Français, et que M. Mathieu Forest, Architecte diplômé par le Gouvernement, grand mutilé de guerre, est l’auteur de nombreuses œuvres parisiennes qui lui ont valu d'être couronné par la Ville de Paris.
Nous aurons donc bientôt à Craonne, un monument dont nous aurons le droit d’être fiers, tant par l'originalité de sa forme que par le pouvoir d’évocation supérieur qu’il contiendra en lui. Que des esprits belliqueux s'ingénient à le comparer à quelque glaive puissant dominant superbement de sa fine et fière silhouette tout l’ensemble de l’ancien champ de bataille, ou bien que d’autres esprits plus pacifiques ne veuillent voir en lui qu’une majestueuse palme harmonieusement stylisée dont la forme élancée pourra se voir parfaitement de tous les points de l’horizon, — il n’en est pas moins certain que, dans tous les cas, c’est une magnifique flèche de pierre que nous allons faire jaillir là, triomphalement, du sol, de ce sol âpre, si âprement reconquis, et si âprement défendu par notre Division.
MONUMENT A LA GLOIRE DE LA 36EME D.I |
Et le petit poilu coiffé du béret populaire, qui est si crânement campé au pied de cette stèle, sera bien alors, pour nous, comme la vivante image de tous ceux-là, fils de nos trois départements, qui sont tombés au cours de la grande guerre pour défendre la terre de France et en particulier ce plateau que tant d’entre eux ont arrosé de leur sang. Ainsi que le demandait le programme du concours, il sera bien, ce petit poilu, si naturel et si grand dans sa simplicité, comme le symbole éternel, comme la leçon d'Histoire qui perpétuera dans l'avenir et transmettra aux générations futures le souvenir glorieux de notre Division.
MONUMENT A LA GLOIRE DE LA 36EME D.I |
Très remarqué aussi fut le projet, classé deuxième, de MM. J. et J. Soupre, architectes à Bayonne, diplômés par le Gouvernement, et de M. Rispal, sculpteur. Architecture nette, calme, composition bien équilibrée, aux belles lignes horizontales, assise sur des gradins savamment étagés, terminée par une tour-lanterne d’une heureuse inspiration et adroitement traitée, cette œuvre s’imposait à l’attention de tous par son caractère vraiment monumental et sa haute tenue architecturale. Malheureusement, la figure centrale devant sans doute personnifier la Victoire, la dextre armée d’une longue épée, fut l’objet de vives critiques de la part de certains qui donnèrent la préférence au précédent projet pour son caractère de régionalisme plus nettement marqué.
Un troisième prix fut accordé sans discussion à l’œuvre de M. Patrisse, sculpteur, et M. Spadacini, architecte, œuvre sculpturale en majeure partie : Grande masse de pierre, au soubassement très simple, la partie supérieure étant discrètement taillée en forme de croix, l’intérêt de la composition était concentré dans le motif milieu. Celui-ci était composé d’un superbe groupe de trois poilus portant l’équipement de tranchée, et symbolisant, sans aucun doute, les trois départements de la Division, le personnage milieu présentant de ses deux bras levés une petite figurine, allégorie de la Victoire, tenant une couronne dans chaque main. Beau morceau de sculpture certes, mais qui, cependant, n'apparut pas au Jury comme pouvant s’adapter aussi bien que les œuvres précédentes à l’emplacement choisi.
MONUMENT A LA GLOIRE DE LA 36EME D.I |
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