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jeudi 6 juin 2024

UN CONGRÈS INTERNATIONAL DE THALASSOTHÉRAPIE À BIARRITZ - MIARRITZE AU PAYS BASQUE EN AVRIL 1903 (troisième et dernière partie)

 

UN CONGRÈS INTERNATIONAL DE THALASSOTHÉRAPIE À BIARRITZ EN AVRIL 1903.


Le 3ème Congrès de Thalassothérapie de Biarritz, en avril 1903, est un événement marquant dans l'histoire de la Thalassothérapie.




pays basque autrefois congrès labourd thalassothérapie
BIARRITZ 1903
PAYS BASQUE D'ANTAN


Cette réunion, à Biarritz, a rassemblé des experts et des professionnels de la santé pour discuter des effets bénéfiques de la cure marine sur la santé, en particulier en ce qui concerne la tuberculose.



Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 1er mai 

1903 :



"Congrès de Thalassothérapie de Biarritz (Suite).


Discours de M. le docteur Lobit


Mesdames, Messieurs, 


Au risque de heurter une opinion généralement admise, je pense que le rôle de secrétaire général d'un Congrès, s’il est vraiment laborieux, n’est pas sans procurer de grandes satisfactions. 


Le travail accompli, les difficultés vaincues, la conscience d’être utile à ses concitoyens, à la science, voilà une somme de joies morales qu’il me semble bien difficile de dépasser. 


Et je dois ajouter encore à cela l’agréable devoir, le plaisir bien réel d’adresser à nos divers collaborateurs la vive expression de nos sincères sentiments de reconnaissance. 


Nos remerciements s’adresseront tout d’abord à M. le Ministre de l’Instruction Publique et des Beaux-Arts, qui a bien voulu marquer le haut intérêt qu’il portait à notre œuvre, en acceptant la présidence d’honneur du Congrès. Des engagements antérieurs l’ont empêché de venir lui-même ; il a délégué pour le représenter, M. de St-Arroman, le distingué chef du bureau des travaux scientifiques et des Sociétés savantes, auquel nous sommes heureux de présenter nos souhaits de respectueuse et cordiale bienvenue. 


M. Albert Robin, membre de l’Académie de Médecine, président d’honneur des Congrès internationaux d’hydrologie, de climatologie et de géologie nous a, dès la première heure, en acceptant la présidence, apporté l’appui précieux de son nom et de son autorité. Un Comité parisien d’organisation, des Comités dans les facultés de province, des Comités étrangers se sont rapidement constitués. Des Sociétés nombreuses nous ont envoyé leur adhésion. C’était le succès assuré, grâce à la respectueuse sympathie, grâce à la considération générale et à l’estime pour la personne, grâce aux travaux considérables du savant qu’est notre président. 



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PHOTO D'ALBERT ROBIN
PAR ALPHONSE LIEBERT

MM. les Docteurs Baudouin et Seguel, mes collaborateurs immédiats, me permettront de leur adresser l’hommage public de mes sentiments amicaux. 


Je n’aurai garde d’oublier MM. les Docteurs Houzel et Casse qui ont été les organisateurs dévoués et heureux des deux premiers Congrès de thalassothérapie, et MM. les Docteurs Garrigou, Fredet et Berlioz, les secrétaires généraux des Congrès d’hydrologie. Leurs conseils judicieux, guidés par l’expérience acquise, leurs précieux encouragements, leur concours personnel nous ont tout particulièrement été utiles. On oublie trop souvent les devanciers dont la tâche a été plus pénible, et qui ont rendu plus facile la voie et aplani les obstacles. 


Dès le début, M. le Maire et la Municipalité de Biarritz nous ont assuré leur concours et leur patronage. Le Conseil municipal s’est associé tout entier à ces mêmes sentiments. Nous sommes heureux de leur témoigner ici les remerciements du Comité. 


M. le Préfet, retenu, à son grand regret, loin de nous, par les travaux du Conseil général et l’assemblée départementale, de nombreuses Sociétés locales et régionales, l’Administration des Thermes Salins nous ont donné des marques de leur intérêt ; nous avons plaisir à les remercier. 


M. le Président et la Chambre de Commerce de Bayonne nous ont fort aimablement accordé le remorqueur pour offrir une promenade en mer aux congressistes ; nous les remercions bien sincèrement. 


Nous gardons une note particulière dans notre reconnaissance à la presse régionale et locale et à M. Boulant, qui a bien voulu mettre si gracieusement à notre disposition les superbes salles du Casino Bellevue


Enfin, nous vous prions tout spécialement vous tous, Mesdames, Messieurs, Français et étrangers. — tous nos hôtes sont ici également les bienvenus — et vous, Mesdames, plus particulièrement, qui apportez à nos réunions le charme de votre présence, vous tous qui, en nous donnant votre adhésion êtes venus nous manifester les marques d’une sympathie précieuse à nos cœurs, nous vous prions de croire à la bien vive et sincère expression de notre gratitude. Nous avons été très touchés du caractère si aimable et si cordial des nombreuses correspondances, et nous en conserverons toujours le cher souvenir. 


Comment, dans ces heureuses conditions, ne pas être largement et agréablement récompensé de son modeste labeur ? 



M. le Dr G. Baudouin, notre excellent collaborateur et ami, secrétaire du Comité parisien, va vous dire la genèse et l’historique de ce troisième Congrès ; je veux vous exposer en deux mots la situation morale et scientifique de ces importantes assises internationales. 


Le nombre des administrations, ou Assemblées, ou Sociétés médicales ou scientifiques qui ont adhéré, ou souscrit, ou envoyé des délégués est de vingt-quatre. Le nombre des Congressistes étrangers atteint le chiffre de 40, et le nombre total est de 400 environ. 


Les travaux que le Congrès va traiter sont nombreux. Quatre rapports et vingt-sept communications témoignent de l’importance des études relatives aux agents du traitement marin. Les titres seuls des mémoires nous en démontrent par avance l’intérêt. 


Nous sommes convaincus que de ces travaux se dégageront des conclusions pratiques et utiles pour tous les justiciables de la cure marine. 


Et ainsi, la troisième session, suivant l’exemple de ses deux aînées, aura apporté sa pierre à l’édifice que la Science, loin de faire faillite, élève chaque jour, pour le plus grand profit de cette grande patrie qu’est l’Humanité. Car, l’amour de la Science efface la différence des nationalités et fera disparaître les frontières. A elle seule il appartient de réunir les hommes dans un sentiment de confraternité universelle, par le perfectionnement intellectuel et moral et par l’amélioration matérielle de la Société.



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ANTOINE-ARTHUR ARMAINGAUD



Allocution du Dr Armaingaud, président de la Ligue française contre la tuberculose, délégué de M. le Ministre de l’Intérieur, président du Conseil


Messieurs, 


M. le Ministre du l’Intérieur m’a fait l’honneur de me désigner pour le représenter parmi vous. Lu grand intérêt que M. le Président du Conseil des Ministres porte à vos travaux est d’autant plus naturel et plus vif, qu’il est, si j’ose ainsi dire, doublement professionnel. Non seulement, en effet, M. le Président du Conseil est médecin, mais il est aussi le ministre de l'hygiène et de la santé publiques. Or, de toutes les branches des sciences médicales, il n’en est aucune qui intéresse à un plus haut degré l'hygiène curative et l’hygiène préventive, que la thalassothérapie et la thalassophylaxie


Ceux qui, chaque jour plus nombreux, viennent demander à la mer de relever leurs forces, de reconstituer leur résistance organique amoindrie, n’y trouvent pas seulement à leur disposition les simples ressources de l’hygiène ordinaire, de l’hygiène pour tous. La mer leur apporte une hygiène élevée à sa plus haute puissance, à dose massive, pour ainsi dire. Ayant non plus à conserver, mais à refaire, à reconstituer, à normaliser leur terrain organique, à transformer un terrain de culture en un terrain réfractaire, l'hygiène conservatrice ne leur suffit plus ; il leur faut une hygiène réparatrice, que leur apportent le souffle vivifiant de la mer et le contact de ses eaux. 


Ce Congrès, Messieurs, s’ouvre sous les plus favorables auspices, dans les conditions les plus heureuses pour son succès. A aucun moment, le monde médical, et même la partie éclairée de la population, n’ont été mieux préparés, mieux disposés à apprécier, et par conséquent à entendre préciser les indications du traitement marin. La lutte sociale contre la tuberculose est en voie d’organisation dans tous les pays civilisés ; et, parmi les moyens qui s’offrent à nous pour combattre la plus grande moissonneuse de vies humaines, tout le monde s’accorde pour attribuer le premier rang au séjour sur le bord de la mer, pour les enfants, surtout pour les enfants prédisposés, candidats à la tuberculose pulmonaire, pour les enfants déjà atteints de diverses formes de tuberculoses locales, que nous ne connaissions autrefois que sous le nom du scrofule. Ce ne sont pas seulement les Anglais, les Italiens, les Belges, les Français, favorisés par la grande étendue de leur littoral, qui, dans ce que M. le Professeur Landouzy, avec son bonheur ordinaire d’expression, a nommé notre armement antituberculeux, attribuent un rôle prépondérant à la cure marine des enfants. 


Les Allemands eux-mêmes nous envient nos 14 sanatoriums marins, et reconnaissent ce qui leur manque de ce côté. J’ai pris part, il y a quelques mois, comme délégué français, aux travaux de la Conférence internationale contre la tuberculose, tenue à Berlin ; et j’ai pu constater que, si les médecins allemands ne nous parlaient que des sanatoriums de plaine ou d’altitude pour tuberculeux adultes, ce n’est point qu’ils méconnaissent la grande efficacité de la thalassothérapie et le rôle puissant des sanatoriums marins dans la lutte contre la tuberculose. La raison en est simplement que l’action sociale antituberculeuse en Allemagne ayant été presque exclusivement organisée par les Compagnies d’assurances contre les maladies et l’invalidité et, dans un but purement économique et financier, les sanatoriums pour adultes pouvaient seuls fournir à ces sociétés les bénéfices immédiats, d’ailleurs plus apparents que réels, qu’elles cherchaient. 


Il faut reconnaître aussi que la rigueur et la dureté du climat, dans les zones maritimes allemandes de la Baltique et de la mer du Nord et l’insuffisante étendue de leurs côtes, ne permettront jamais à nos voisins d’Outre-Rhin d’utiliser le traitement marin, comme nous pouvons le faire chez nous. 


Mais ce n’est pas seulement la cure des enfants et la prophylaxie de la tuberculose qui vont vous occuper. Votre programme embrasse surtout, et à tous les points de vue, dans ses quatre principaux rapports, l’étude de l’aérothérapie marine chez les adultes, et principalement chez les tuberculeux pulmonaires. 


En réalité, nos trois mille kilomètres de côtes françaises, les deux dernières zones surtout, celle de l’Océan et celle de la Méditerranée, sont à proprement parler un immense sanatorium, où, déjà, et depuis de nombreuses années, de tous les points du globe, les tuberculeux favorisés par la fortune viennent chercher et trouver soit la guérison de leur mal, soit au moins une amélioration durable. Vos travaux et vos discussions vont puissamment contribuer à mettre encore plus en lumière les avantages spéciaux de notre littoral, le plus tempéré et le plus riche de l’Europe, par la variété et la gradation de ses plages du nord au midi et de l’ouest à l’est ; et, cela, au plus grand avantage des malades de tous les pays, et à la plus grande confusion du bacille du Koch. 



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DOCTEUR OSCAR LIEBREICH


Allocution du docteur Oscar Liebreich.


Mesdames, Messieurs, Chers Confrères, 


Le Président du Congrès, M. Albert Robin, a bien voulu nous inviter à participer aux travaux scientifiques de ce Congrès si important. Nous avons fait notre possible pour le porter à la connaissance de nos confrères en Allemagne. Bien que nous ne soyons pas venus très nombreux, vous pouvez être persuadés que le corps médical allemand suivra avec grand intérêt les travaux de votre science, qui se développe sous de si heureux auspices. 


La balnéologie, ainsi que la thalassothérapie, ont beaucoup de rapports avec le traitement par les autres moyens thérapeutiques, et en particulier avec les remèdes pharmacodynamiques. Mais il existe une énorme différence dans l’emploi de ces deux moyens. L’école médicale, depuis l’ancien temps, était accoutumée à employer les armes dont elle disposait seulement du moment où la maladie avait déjà envahi l’organisme. 


Quelle différence entre cette vieille école et l’art moderne ! Nous recourons à la balnéothérapie et à la thalassothérapie quand l’organisme commence seulement à fléchir. Avant que la science puisse reconnaître la diminution des forces vitales des cellules qui composent l’organisme, la thalassothérapie est déjà en état de remonter l’énergie et de protéger l’organisme contre l’invasion de la maladie. 


Vous voyez, nous avons la profonde conviction que ce Congrès présente une plus grande importance que beaucoup de médecins lui avaient prêté jusqu’ici. Si ces thèses sont reconnues comme justes par nous autres et l’humanité nous sommes convaincus qu’il est de notre devoir de non seulement soigner les malades mais encore d’employer tous nos moyens pour les prévenir en permettant aux classes pauvres et laborieuses de recourir à la bienfaisante action de la thalassothérapie et de les mettre en état de s'en servir. 


C’est un devoir bien agréable de remercier le gouvernement français de son appui, la ville de Biarritz de sa générosité et nos confrères français de leur cordial accueil.



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DOCTEUR GUILLAUME WINTERNITZ



Allocution de M. le Dr Guillaume Winternitz Professeur de Médecine, Interne à l'Université de Vienne.


Mesdames et Messieurs, 


Délégué par le Ministre de l’Instruction publique d’Autriche, par l’Union Centrale des Balnéologues d’Autriche, je vous apporte les hommages et les meilleurs souhaits de mes mandataires. 


Ce n’est qu’avec une certaine émotion que je prends la parole, non seulement pour la raison que je dois porter dans une langue qui ne m’est pas habituelle (quoique je l’admire et je l’aime) mais surtout parce qu’un souvenir m’agite. 


Mesdames et Messieurs, en 1886, à l’occasion du premier Congrès International d’Hydrologie et de Climatologie, j’ai parlé de la même place, devant une Assemblée aussi brillante et nombreuse, sous la présidence du regretté maître, Marc Durand-Fardel, et de son secrétaire-général, le célèbre Garrigou, que je vois avec plaisir parmi nous. Ce serait trop long de faire l’historique de Durand-Fardel jusqu’à notre illustre Président actuel, Monsieur Albert Robin. Constatons seulement que ce premier Congrès a été le Congrès-mère de tous ceux qui l’ont suivi et quel long chemin scientifique ils ont parcouru ! 


Je suis médecin, il est de mon métier de faire les pronostics et celui pour le Congrès actuel peut se résumer en peu de mots : Progrès de la science, de l’humanité, et la guérison des malades."












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