GUERNIKAKO-ARBOLA EN 1898.
"GERNIKAKO ARBOLA" est le titre d'une chanson écrite par José Maria Iparraguirre à Madrid en 1853, au café San Luis de la rue de la Montera, accompagné au piano par Juan Maria Blas Altuna.
GUERNIKAKO-ARBOLA EN 1898.
"GERNIKAKO ARBOLA" est le titre d'une chanson écrite par José Maria Iparraguirre à Madrid en 1853, au café San Luis de la rue de la Montera, accompagné au piano par Juan Maria Blas Altuna.
d'Alban Derroja :
"Guernica.
C’est demain qu’aura lieu au Grand-Théâtre la première représentation de Guernica, un nom qui sonne clair aux oreilles de tous les Basques, parce qu’il est le symbole de leurs libertés politiques.
Guernica est une petite ville située à vingt-cinq kilomètres de Bilbao, sur la route de Saint-Sébastien. C'est sur son territoire que s’élève le chêne vénérable sous lequel s'assemblent encore les représentants des trois provinces basques et qui figure dans les armes de l’Alava, de la Biscaye et du Guipuzcoa.
Les lois que s'étaient données jadis ces provinces ont pour base la Fédération. On les appelle les fueros. Ce sont les fors de nos anciennes provinces françaises du Sud Ouest. A leur avènement au trône, tous les rois d’Espagne, depuis Ferdinand et Isabelle la Catholique jusqu'à Ferdinand VII, sont successivement venus les reconnaître et les confirmer à l'ombre du chêne de Guernica. On comprend des lors l'ardeur farouche avec laquelle les habitants de ces provinces ont couru aux armes toutes les fois qu’ils ont cru y voir porter une atteinte plus ou moins directe.
D’ailleurs, toutes ces insurrections n’ont pas empêché que, petit à petit, les Basques ont perdu une grande partie des libertés et des privilèges qui établissaient leur indépendance. Ils n’en conservent guère aujourd’hui que des débris, qui leur sont d'autant plus précieux et qu'ils défendent avec d’autant plus d’énergie contre les entreprises du pouvoir central.
Il y a un chant qui retentit dans leurs montagnes comme une "Marseillaise" quand sonne l’heure des résolutions suprêmes. C'est le Guernikako-Arbola. A ces accents, la fibre nationale tressaille, et d'Irun à Vitoria tout un peuple se lève, pris d'un enthousiasme sacré.
A en juger par l'antiquité des origines des Basques et leur respect invétéré de la tradition, on pourrait croire que le Guernikako-Arbola est un hymne dont la genèse se perd dans la nuit des temps. Erreur grave : le Guernikako-Arbola est tout moderne. Il date du second tiers de ce siècle, et son auteur vivait encore il y a quinze ans.
José-Maria Iparraguire était un de ces bons poètes dont l’espèce va se perdant de jour en jour. Il rimait pour le plaisir et ne sut jamais tirer profit de ses vers. Il vécut un peu partout, sans jamais se fixer nulle part. Toutes les grand'routes de l’Espagne reçurent l’empreinte de ses pas. La France, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne, l'Angleterre, il visita tous ces pays sans s'arrêter dans aucun. Enfin, sa fantaisie lui fit franchir les mers, et, comme tout bon Basque, il aborda à la Plata. Les Basques ont deux patries : celle où ils sont nés et la Plata. C’est là que, las de courir, il planta décidément sa tente.
JOSE MARIA IPARRAGUIRRE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Iparraguire se fit berger. Il lisait Virgile en veillant sur ses moutons. Mais ce n'est pas encore ainsi que l'homme s'enrichit. Iparraguire eut beau rester vingt-quatre ans dans la pampa, le commerce de Virgile, même en l'alliant à celui des moutons, ne lui fut d’aucun profit. Tout à coup son humeur vagabonde le reprit, et, la nostalgie aidant, il voulut regagner sa Biscaye chérie. Ses compatriotes organisèrent une souscription pour permettre à l’auteur inspiré de leur hymne national de réaliser son projet.
JOSE MARIA IPARRAGUIRRE PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il revint en Espagne, où il fut reçu triomphalement, et mourut bientôt après dans un petit village du Guipuzcoa. Les Basques ont honoré sa mémoire en lui érigeant une statue en marbre sur la place de Villaréal.
Le Guernikako-Arbola — "l'Arbre de Guernica" — contient huit strophes. L’auteur de l’opéra qu'on entendra demain au Grand-Théâtre a introduit la première dans sa composition. En voici la traduction fidèle :
"L’arbre de Guernica est un symbole béni que tous les Basques aiment d’un amour sans bornes. Arbre béni, répands tes fruits à travers le monde, tandis que nous te payons un tribut d’adoration."
Les quatre strophes suivantes nous apprennent que le vieux chêne de Guernica fut planté par Dieu ; sans l'ombre douce de son feuillage, la perte des Basques serait certaine. Il ne tombera pas, le chêne bien-aimé, si la Biscaye sait toujours remplir son devoir. On a essayé plusieurs fois de l’abattre : les Basques se sont toujours unis pour le défendre.
ARBRE DE GUERNICA 1966 PAYS BASQUE D'ANTAN |
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