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samedi 8 mars 2025

PROVERBE BASQUE DU JOUR ET FÊTE DU 8 MARS 2025 SAINT JEAN DE DIEU - ANDREA

 


PROVERBE DU 8 MARS 2025 (SAINT JEAN DE DIEU) (ANDREA).


JEAN DE DIEU : Né le 8 mars 1495 à Montemor-o-Novo, au Portugal, le petit Cidade est un enfant enlevé à ses parents et abandonné en Espagne où il est élevé par un berger.



religion catholique saint sainte jean dieu
8 MARS SAINT JEAN DE DIEU


Cidade devient lui-même berger puis soldat en 1523, à l'âge de 28 ans.

A 40 ans, en 1535,  Cidade devient tailleur de pierre pour la fortification de Ceuta, au Maroc Espagnol.

Cidade déménage ensuite à Grenade, où le 20 janvier 1537, il se rend à un sermon de Jean d'Avila au cours duquel il a une conversion spectaculaire.

Il a un accès de folie, détruisant les livres qu'il vend et se promenant nu dans la ville.

Cela lui vaut d'être interné dans un hôpital psychiatrique.

A sa sortie, sous le nom de Jean de Dieu, il se dévoue aux malades avec une immense compassion et fonde à Grenade l'Ordre des Frères hospitaliers, ou Ordre hospitalier de saint Jean de Dieu.

L'Ordre des Frères hospitaliers a été reconnu comme congrégation religieuse par le pape saint Pie V en 1572.

Jean de Dieu est béatifié le 1/09/1630 par le pape Urbain VIII et canonisé le 16 octobre 1690 par le pape Alexandre VIII.

Le Pape Léon XIII  a déclaré en 1886 saint Jean de Dieu patron des malades, des hôpitaux et des ordres hospitaliers et le Pape Pie XI l'a proclamé patron des infirmiers, infirmières ainsi que des imprimeurs, relieurs et libraires en 1930.



religion catholique saint sainte jean dieu
8 MARS SAINT JEAN DE DIEU

ANDREA : Akitaniako  harri zaharretan aurkitzen den izena, gaur ospatzen den nazioarteko "emaztearen eguna"-rentzat egokia. 1857eko egun honetan, Estatu Batuetako lantegi batean emazteak jazarri zirela oroitzeareakin gogoratzen zaigu ere Hasparnen 1784ean, zenbait mila emazte bildu zirela zerga lege berri baten aurka beren kexua adierazteko.

(...) Andrea - Andere(a)-ren aldaera da. Erdi Aroan izen bergaina ez ezik emakume izenak sortzeko erabiltzen zen aurrizki edo aposizio modukoa ere bazen. 1085. urtean Taxoaren (N) ageri da (Andere Dirida) ; Codex Calixtinus (...)

(...) liburuan ere azaltzen da. XII. mendean (Andre Maria), "Ama Birjina" adieraz (ikus Andere). Inoiz, Andreo-ren femeninoa datekeela irudi du - - (...)




Un décès du 8 mars : Jean-Jacques-Régis de Cambacérès.



homme france hérault consul napoléon politique
PORTRAIT DE JEAN-JACQUES-REGIS DE CAMBACERES
PAR FRANCIS DELPECH VERS 1830



Né le 18 octobre 1753 à Montpellier (Hérault) - Mort le 8 mars 1824 à Paris.

C'est un jurisconsulte et homme d'Etat français.

Cambacérès est issu d'une famille de magistrats appartenant à la vieille noblesse de robe de Montpellier.

Il connaît une enfance relativement pauvre.

Diplômé en droit, il commence une carrière d'avocat et de conseiller à la chambre des comptes de Languedoc et fait son entrée en politique dès les premiers jours de la révolution française.

Président du tribunal criminel de l'Hérault en 1791, il est élu député à la Convention nationale l'année suivante.

Dès lors, Cambacérès occupe des postes de pouvoir pendant la majeure partie de sa vie.

Membre du Comité de salut public entre 1794 et 1795, président du Conseil des Cinq-Cents en 1796, puis ministre de la Justice en 1799, il est Deuxième consul après le coup d'Etat du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte et assiste au sacre de celui-ci en 1804.

Nommé archichancelier de l'Empire, il est pendant près de 10 ans le deuxième personnage de l'Etat : l'Empereur lui délègue la présidence des conseils et des séances du Sénat pendant son absence.

Spécialiste des questions juridiques, il participe activement à la nouvelle organisation judiciaire du pays.

Promoteur du tribunal révolutionnaire, Cambacérès rédige, entre 1793 et 1796, 3 projets qui aboutissent à la création du Code civil en 1804.

Elu à l'Académie française et membre de l'Institut, il est également un personnage éminent de la franc-maçonnerie française et participe à son renouveau après la proclamation de l'Empire.

Chef suprême du rite français, il est grand maître adjoint du Grand Orient de France après le retrait du prince Louis Bonaparte en 1805 et il le reste jusqu'à la fin de l'Empire.

Il est aussi grand commandeur du Suprême Conseil du rite écossais et cumule plusieurs autres fonctions maçonniques.

Avide d'argent et de pouvoir, Cambacérès se constitue une immense fortune grâce à son esprit d'entreprise et aux faveurs de l'Empereur.

L'hôtel Molé, qu'il acquiert en 1808, devient l'un des plus beaux palais de Paris et les réceptions qu'il organise sont reconnues pour leur faste et la qualité des mets qui y sont servis.

Gastronome averti, amoureux du luxe et de la décoration, il se voit confier un rôle de représentation de la part de Napoléon 1er dans le but d'affirmer la puissance de l'Empire et de l'ancrer dans les traditions séculaires de la France.

Il quitte le pouvoir en juin 1815, après la chute de l'Empereur et s'exile un temps à Bruxelles.

De retour à Paris à la fin de l'année 1818, Cambacérès y passe les dernières années de sa vie, à l'écart du pouvoir.

Son homosexualité supposée lui vaut de subir une campagne de caricatures calomnieuses à la Restauration tandis qu'il est souvent qualifié de "girouette" pour son extrême prudence pendant la Révolution française et sa capacité à se maintenir au pouvoir à travers les régimes. 

Le 1er mars 1824, il est atteint d'une crise d'apoplexie après déjeuner.

Pris en charge par plusieurs chirurgiens, son état s'aggrave et il meurt le 8 mars 1824, à 70 ans.



homme france hérault consul napoléon politique
PORTRAIT DE CAMBACERES
PAR HENRI-FREDERIC SCHOPIN



Voici le proverbe du samedi 8 mars 2025 :


BAZKO GOIZ BALITZ, MARTXOZ EZBALITZ.

Si Pâques pouvait être prématuré, mais pas en mars.




culture religion pâques oeuf poussins
JOYEUSES PÂQUES





(Source : https://www.herodote.net/ et WIKIPEDIA et https://www.euskaltzaindia.eus/)




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MAYI ELISSAGUE UNE ROMANCIÈRE BASQUE

MAYI ELISSAGUE UNE ROMANCIÈRE BASQUE.


Mayi Elissague née Marie-Eugénie-Françoise Elissague à Sare, en Labourd, le 1er décembre 1899 et morte le 19 août 1941 à Bayonne, en Labourd, est une écrivaine Basque.


femme écrivaine basque droite action française
ECRIVAINE MAYI ELISSAGUE



Tous les 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des femmes (le 8 mars est devenu la 

journée internationale des femmes suite à une décision du congrès des femmes socialistes, à 

Copenhague en 1910), je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le portrait de femmes 

remarquables du Pays Basque, comme les femmes Républicaines emprisonnées à la prison de 

Saturraran (entre 1937 et 1946), Catalina de ErausoMadeleine de JaureguiberryMarga 

d'AndurainMargot Duhalde, les soeurs FeilletMaria Luixa Erdozio, les revendications 

féminines du Labourd en 1789Irène Némirovsky et Mlle de Montansier.



Je vous propose aujourd'hui le portrait de Mayi Elissague (Elizaga), romancière Basque.



La famille de Mayi est aisée et a ses racines à Sare, avec un grand-père maire de Sare entre 1884 

et 1887, après s'être enrichi au Mexique.



Elle naît à Sare, le 1er décembre 1899, et baptisée, dans l'église de Sare, le 1er janvier 1900.



Avec sa soeur Catto, elle est élevée, non pas dans une pension dirigée par des religieuses, mais par 

un instructeur à la maison.




Elle passe sa petite enfance et sa jeunesse dans 3 villes et village : Sare, Saint-Jean-de-Luz, où sa 

famille a une maison d'été ; et surtout en été, à Souraïde, dans la grande ferme de son grand-père, 

entourée de prairies et de 200 hectares de forêts.



Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Mayi a 14 ans et elle commence à écrire un journal 

intime, avec la tristesse de voir que la grande guerre a conduit les Basques à se battre pour la 

France, en particulier en raison du patriotisme français diffusé par le quotidien L'Action 

française, quotidien  reçu dans les foyers du Pays Basque.



Après la guerre, le travail de l'instituteur au foyer étant suspendu, Mayi décide d'apprendre 

par elle-même, avec l'approbation de ses parents.

Elle se plonge alors totalement dans la lecture de Charles Maurras (idéologue de l'Action 

française), Léon Daudet, Jules Lemaître, Maurice Barrès, Anatole France et Pierre Loti.



Une fois la guerre terminée, ce sont les années folles et la famille Elissague commence à faire de 

longs séjours à Paris, louant même un grand palais. Mayi y découvre l'atmosphère d'euphorie 

sociale et l'intensité de ses contributions sociales, artistiques ou culturelle. 

Cependant, pour développer son travail d'écrivain, elle préfère la chambre de la maison de Saint-

Jean-de-Luz, soit dans un grand salon de la ferme familiale à Souraïde.



Entre janvier 1919 et avril 1921, elle écrit 3 ou 4 romans, une série de nouvelles et presque toutes 

les histoires qui feront partie de la collection des Silhouettes basques (publiés en 1925 par la 

maison d'édition Baudinière à Paris), c'est-à-dire l'essence de toutes ses oeuvres. Certains d'entre 

eux, probablement subventionnés par son père, ont été publiés dans des revues telles que Gure 

Herria, Le Courrier de Bayonne ou Action française




femme écrivaine basque droite action française
LIVRE SILHOUETTES BASQUES
DE MAYI ELISSAGUE 1925



Elle publie ensuite son premier roman, Coeur et Patrie, dans le journal Le Courrier de Bayonne

une histoire naïve dans les échos de la guerre et de la victoire de la France, mais, en même temps, 

une expression de la relation étroite de l'écrivain avec la nature.



Attirés par la popularité de Biarritz dans les années 1920, de nombreux cinéastes commencent à 

connaître le Pays Basque. Entre autres, le cinéaste Jean Epstein filme quelques séquences de 

L'Homme à L'Hispano au château d'Urtubie à Urrugne.



En 1921, Mayi publie dans la revue Gure Herria, une nouvelle, "Quand le passé commande", et 

avec son accord, à partir de cette nouvelle, le réalisateur Maurice Chaillot réalise le film muet

Véronica à l'été 1923, dans son intégralité. Le projet de film s'est déroulé facilement, entre autres 

parce que Joachim Elissague, son père, a apporté une partie du financement. Mayi souhaitait que 

le film soit entièrement tourné au Pays Basque. De plus, si l'on fait abstraction du fait que les 

acteurs parisiens devaient jouer 2 ou 3 rôles principaux, elle a réussi à faire en sorte que tous les 

acteurs secondaires soient Basques, avec le rôle du vieux grand-père joué par un paysan de 

Souraïde et un rôle joué par le jeune peintre Ramiro Arrue.



pays basque autrefois cinéma film véronica
FILM VERONICA 1923
CINE-MIROIR 1ER JANVIER 1923



Le film est présenté en avant-première quelques mois plus tard à Paris et est projeté à l'été 1924 à 

Bayonne et à Saint-Jean-de-Luz. Il semble que la seule copie connue du film ait été emportée avec 

lui par le prêtre labourdin Edmond Blazy, lors d'un voyage en Amérique du Sud afin de récolter 

de l'argent pour financer le Petit Séminaire d'Ustaritz.




Elle participe également à la vie de la revue Gure Herria. A l'exception de ses fictions, elle y publie 

un long texte, intitulé "La femme au Pays basque". Ecrit pour accompagner la diffusion du film 

Véronica, en Amérique du Sud, il dépeint la vie de l'Etxeko andere (la maîtresse de maison), 

dévoilant une vision très traditionaliste du rôle de la femme dans la société.




Après Silhouettes basques, publié en 1925, Mayi publie, en 1926, Simple histoire basque (Les 

Irigoïty), avec une préface de l'abbé Laurent Apesteguy. Ce livre n'a pas été apprécié par les 

critiques littéraires de Paris mais, au contraire, il a été considéré comme le livre le plus élaboré et 

le plus ambitieux de Mayi. Enfin, en 1928, elle publie Escualdunac, aux éditions H. Plataret de 

Saint-Jean-de-Luz. Ce livre est basé sur des histoires publiées dans la revue Gure Herria.

Elle va publier en Basque trois récits ou histoires. Tout d'abord, en février 1926, dans la revue 

Gure Herria, "Zorra Ordaindua" (Dette payée). Les deux autres histoires, "Artzaina" (Le Berger) 

et "Saldu eta...", sont publiées dans le quotidien Le Courrier de Bayonne, en août et septembre 

1938.





femme écrivaine basque droite action française
LIVRE ESCUALDUNAC 1928
DE MAYI ELISSAGUE



Depuis la publication de son premier livre, Mayi n'a cessé de se faire une place dans les 

institutions culturelles du Labourd. Elle est, entre autres, la seule femme à avoir eu l'occasion de 

s'asseoir à la table d'honneur des repas lors des réunions annuelles d'Eskualzaleen Biltzarra.




femme écrivaine basque droite action française
ESKUALZALEEN BILTZARRA
TARDETS 1935



Mayi est également mécène de la Fédération française de pelote basque avec la "Coupe Mayi 

Elizaga".



Le 28 juillet 1929, Mayi épouse l'ingénieur Louis Lebrun, en l'église de Saint-Jean-de-Luz et ce 

mariage est un événement solennel. La presse locale relate la cérémonie : d'une part,

l'hebdomadaire Eskualduna, dans un article en Basque, et d'autre part en français dans le 

quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz.

Son mari, Louis Lebrun, est issu d'une famille puissante, avec un père officier militaire de haut 

rang dans l'armée française et il est nommé à la Légion d'honneur en 1931.




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MARIAGE DE MAYI ELISSAGUE ET LOUIS LEBRUN
EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ 28 JUILLET 1929


La veille, le 27 juillet, un mariage civil est célébré devant le Maire de Saint-Jean-de-Luz, Marcel 

Hiribarren. Cependant, Mayi étant membre de l'Action Française et que le Pape Pie XI avait 

prononcé une peine d'excommunication à tous les membres de l'Action Française, le curé de Saint-

Jean-de-Luz, pour pouvoir les marier, dut demander une autorisation spéciale à l'évêque, arguant 

du fait que son mari était républicain.



Le couple s'installe à Paris, où son mari avait exercé sa profession. On aurait pu penser que 

l'atmosphère intellectuelle parisienne de ces années-là serait intéressante pour l'écrivaine, mais ce 

n'est pas le cas, car à partir du mariage, elle n'a presque rien écrit de plus ; le peu qu'elle a écrit, 

elle l'a fait en Basque.



Probablement, la décision d'arrêter d'écrire correspond à la conception strictement traditionaliste 

que Mayi avait de la femme, du mariage et de la société : à son avis, le rôle d'une femme mariée 

n'était pas de s'occuper de la littérature, mais de s'occuper du mari, des enfants et de la maison.



Lorsqu'elle vivait Paris, Mayi avait l'habitude de venir l'été au Pays Basque et dès qu'elle en avait 

l'occasion. Ayant mis de côté l'écriture, elle avait mis toutes ses forces à s'occuper de sa fille 

Mayita et de son fils Jean-Charles.



Le Krach de 1929 réduit considérablement la fortune de son père Joachim. L'été, Mayi vient au 

Pays basque avec toute sa famille, mais non plus à Souraïde ou à Saint-Jean-de-Luz, mais dans 

une ferme que la famille de son mari possède à Lecumberry et elle va voir ses parents lors de 

brèves visites.



Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle perd deux amis Laurent Apestéguy et Edmond Blazy, 

puis son père Joachim, après quelques mois de paralysie.



Diagnostiquée d'une maladie grave, les meilleurs médecins français sont impuissants à la guérir et 

elle meurt le 19 août 1941, à 41 ans, à l'Hôpital de Bayonne. Ses funérailles ont lieu à Souraïde

avant d'être inhumée à Saint-Jean-de-Luz.




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mercredi 8 mai 2024

LE PROCÈS D'UNE BAYONNAISE CÉLÈBRE : MADEMOISELLE DE MONTANSIER EN 1790 (troisième partie)

MADEMOISELLE DE MONTANSIER DE BAYONNE.


Marguerite Brunet, dite Mademoiselle Montansier, née à Bayonne le 19 décembre 1730 et morte à Paris le 13 juillet 1820, est une comédienne et directrice de théâtre française.





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MLLE DE MONTANSIER 1790
Par Artist not identified — User scan of * Londré, Felicia Hardison (1991). The History of World Theatre: From the English Restoration to the Present, p. 186. New York: Continuum. ISBN 9780826404855. Reproduced from an original at the Théâtre du Palais-Royal., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=13864923


Tous les 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des femmes (le 8 mars est devenu la 

journée internationale des femmes suite à une décision du congrès des femmes socialistes, à 

Copenhague en 1910), je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le portrait de femmes 

remarquables du Pays Basque, comme les femmes Républicaines emprisonnées à la prison de 

Saturraran (entre 1937 et 1946), Catalina de ErausoMadeleine de JaureguiberryMarga 

d'AndurainMargot Duhalde, les soeurs FeilletMaria Luixa Erdozio, les revendications 

féminines du Labourd en 1789 et Irène Némirovsky.



Voici aujourd'hui la comédienne et directrice de théâtre Mademoiselle de Montansier.




Voici ce que rapporta à son sujet l'hebdomadaire Le Monde artiste, le 27 septembre 1903, sous la 

plume de Martial Teneo :



"Les "Petits papiers" de l'Histoire.


Procès de la Montansier.



... Le couperet de la guillotine s'était abattu tant de fois sur des cols, la lassitude du sang répandu s'était transformée en telle horreur que le malaise était devenu général.



Pressentant que l'heure était proche où les événements allaient se retourner contre ceux qui les avaient provoqués, la Montansier prit la détermination de s'adresser à la Commission Populaire. De sa prison elle expédia aux membres de cette Commission une sorte de Mémoire dicté par les circonstances et l'exaspération d'un internement qui menaçait de s'éterniser.



De la pièce qu'on va lire il ressort que la célèbre détenue paya d'audace. Elle sacrifia ses anciens dieux, insultant à la mémoire de Marie-Antoinette, de Marie-Thérèse, du roi défunt, de Dumouriez qu'elle traite d'"infâme". Elle mêle le mensonge à la vérité, exalte en les dénaturant ses sentiments personnels qui devront paraître "civiques" après avoir été "suspects", et son jeu devient héroïque à force d'être osé. Qu'on en juge :


"28 prairial an 2. Liberté, Egalité.

Aux Citoyens composant la Commission Populaire.


Je me nomme Marguerite Brunet-Montansier, âgée de cinquante et tant d'années, domiciliée Maison Egalité N° 82, Directrice de Spectacles, depuis près de trente ans.


J'ai été arrêtée, la nuit du 24 au 25 Brumaire, au retour de la cérémonie faite en l'honneur de l'immortel Marat, pour laquelle le rassemblement s'était fait à notre théâtre national rue de la Loi et où nous avions conduit tous nos camarades-pensionnaires, au nombre de près de cinq cent, qui, pour la plupart, y étaient employés, et où j'avais passé toute la journée ; ça été par un mandat d'arrêt de la Commune, sur les calomnies atroces, insérrées dans le N° 310 du père Duchêne et dans le réquisitoire de Chaumette, tous deux reconnus pour des scélérats ; j'ai été conduite d'abord, à la mairie, ensuite à la petite Force, où je suis, encore depuis plus de sept mois... j'ai été conduite chez moi, pour la levée de mes scellés, l'examen le plus scrupuleux de tous mes papiers y a été fait, quelques jours après j'ai été reconduite à la mairie, où j'ai été interrogée et je me suis pleinement justifiée avec les pièces à l'appui ; les actes Notariés y ont été portés, ensuitte par les Notaires. Les papiers qui ont été pris chez moi, sont déposés au Comité de Sûreté-Générale avec les interrogatoires et le rapport du Citoyen Administrateur, qui me les à fait subir ; j'ai repondu par mon Mémoire imprimé ci-joint à toutes les calomnies, à la supposition atroce, que nous n'avions fait bâtir le théâtre National qu'avec l'intention de mettre le feu à la Bibliothèque, ce comble d'horreur est si bien reconnu, et toutes les autres doivent l'être de même, que l'opéra va y être transféré. Toutes les calomnies, que Chaumette et Hébert ont forgées contre moi, sont dans le même genre, aussi atroces, aussi absurdes les unes que les autres, et je ne connais pas d'autres Dénonciateurs, je ne crois pas même qu'il soit possible que j'en aïe d'autre, à moins que ce ne soit quelqu'un de leurs complices ;


Mes relations, mes liaisons avant et depuis la révolution ont toujours été, avec des auteurs, des artistes dont, la plupart, sont nos pensionnaires, et avec des fournisseurs, des actionnaires, des créanciers, le tout relativement à nos entreprises.


Au mois de juillet 1789 : je partageois réellement les sentimens patriotiques du Citoyen Neuville, que je me rendis à ma section, même pendant la nuit et à l'époque la plus instante de la Révolution et que j'y ai attendu son retour, pendant plusieurs heures pour jouir du résultat des oppérations, dont le comité l'avait chargé ; tout le comité de 89 : et tous les bons citoyens qui étaient alors à la section, peuvent en rendre témoignage.


En 7bre les ci-devant gardes vinrent me demander notre salle de Versailles pour y donner un repas, je la leur refusai et j'appris, ensuite, que ce repas se donna dans la grande Salle du château et qu'il fut suivi d'une orgie, qui amena les glorieuses journées des 5 et 6 8bre.




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JOURNEES DES 5 ET 6 OCTOBRE
DEPART POUR VERSAILLES


Au mois d'Octobre, lorsque les braves Parisiens se rendirent à Versailles, ma Salle leur fût offerte et ouverte pour leur servir d'azile, ils y passèrent la nuit et on leur procura toutes les subsistances possibles, et même des amusemens, car ils eurent aussi des violons.



A la fuite du Tyran nous eûmes horreur de sa trahison, nous le dimes, hautement, et nous n'avons cessé de le repeter depuis.


A sa mort, j'étais à Bruxelles, où je m'étais rendue, avec la plus grande partie des artistes de notre troupe, conformément à un arrêté du conseil exécutif, pour y propager les bons principes, par les Représentations des pièces révolutionnaires, mission que nous avons remplie, avec toute l'ardeur et le patriotisme de vrais Républicains. J'en appelle au témoignage des députés de la Convention Nationale, des Commissaires du Pouvoir Executif et de tous les bons Patriotes, qui étaient alors à Bruxelles. Je n'ai eu liaison, dans ce pais, qu'avec nos artistes. — Plusieurs logeaient dans ma même maison et nous mangions ensemble, ce fût à la suite et en réjouissance de la mort du Tyran, que tous les patriotes réunis, nous coupames les portraits, c'est-à-dire les tètes de marie Théreze, mère de la scélérate marie-antoinette, et du tyran Joseph son frère, nous les envoyâmes aux jacobins, avec une adresse, que j'ai signée, ainsi que tous les bons patriotes ; je n'ai point signé d'autre Pétition, ni d'autre Arrêt.


A la Trahison de l'infâme Dumouriez, je fus obligée de me sauver précipitament, avec mes Camarades ; quelques heures plus tard, nous eussions été pendus par les autrichiens ; je fus donc forcée de me sauver et d'y abandonner un magazin considérable que j'y avais fait apporter et une fort belle montre que j'y ai laissée en gage ; plusieurs de mes camarades furent obligées d'y laisser, aussi, de leurs effets, nous y avions joué, la veille, la Prise de la Bastille.



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PRISE DE LA BASTILLE 
14 JUILLET 1789


De retour à Paris, je rendis, au Pouvoir Exécutif, le compte des recettes et dépenses ; avec les pièces justificatives à l'appui, et pour en diminuer le déficit, je portai en recette les vingt-cinq mille livres, qui m'avaient été donnés en secours, en 1792, comme à plusieurs autres Spectacles de paris. Je n'ai point inserré ce trait dans mon mémoire imprimé, mais il est aisé de s'en assurer, par le compte que j'ai rendu, et les reçus que j'ai donné ;


Les comptes des recettes faites aux Spectacles, les fraix journaliers du théâtre, ont été arrêtés à bruxelles, par les Commissaires du pouvoir Exécutif, qui avaient ordre d'y veiller, je n'étais donc qu'un être passif pour cet Objet ;


Pour ne point abuser des momens des membres de la Commission, en traçant, en double, les mêmes faits ; j'ai écrit au Cit. Noeuville d'insérer, dans sa série, ce que nous avons eu le bonheur de faire, conjointement, pour la Révolution, ainsi que notre position avant et depuis la Révolution.


Hébert et Chaumette, ces deux scélérats, ennemis de tous les bons patriotes, m'ont calomniée et fait jeter dans les fers, où je suis depuis plus de sept mois, mon mémoire imprimé ci-joint, répond au romand d'impostures, qu'ils ont eu la Cruauté de fabriquer contre moi, et j'espère que mes juges, instruits de la pure vérité, vont, enfin, me rendre à la Liberté.


Fait en la maison d'arrêt de la petite Force, Ce 28 Prairial l'an 2 de la République une et Indivisible.

Montansier."



A suivre...




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lundi 8 avril 2024

LE PROCÈS D'UNE BAYONNAISE CÉLÈBRE : MADEMOISELLE DE MONTANSIER EN 1790 (deuxième partie)

 

MADEMOISELLE DE MONTANSIER DE BAYONNE.


Marguerite Brunet, dite Mademoiselle Montansier, née à Bayonne le 19 décembre 1730 et morte à Paris le 13 juillet 1820, est une comédienne et directrice de théâtre française.





pays basque 8 mars femmes labourd bayonne revolution française justice
MLLE DE MONTANSIER 1790
Par Artist not identified — User scan of * Londré, Felicia Hardison (1991). The History of World Theatre: From the English Restoration to the Present, p. 186. New York: Continuum. ISBN 9780826404855. Reproduced from an original at the Théâtre du Palais-Royal., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=13864923


Tous les 8 mars, à l'occasion de la journée internationale des femmes (le 8 mars est devenu la 

journée internationale des femmes suite à une décision du congrès des femmes socialistes, à 

Copenhague en 1910), je vous propose de découvrir ou de redécouvrir le portrait de femmes 

remarquables du Pays Basque, comme les femmes Républicaines emprisonnées à la prison de 

Saturraran (entre 1937 et 1946), Catalina de ErausoMadeleine de JaureguiberryMarga 

d'AndurainMargot Duhalde, les soeurs FeilletMaria Luixa Erdozio, les revendications 

féminines du Labourd en 1789 et Irène Némirovsky.



Voici aujourd'hui la comédienne et directrice de théâtre Mademoiselle de Montansier.




Voici ce que rapporta à son sujet l'hebdomadaire Le Monde artiste, le 20 septembre 1903, sous la 

plume de Martial Teneo :


"Les "Petits papiers" de l'Histoire.


Procès de la Montansier.



... Une singularité que je relève dans l'interrogatoire officiel de la Montansier, c'est qu'elle aurait déclaré n'avoir que quarante-cinq ans en 1793, alors qu'elle en avait réellement soixante-trois. Coquetterie de femme ? Défi à ses accusateurs, à cause d'un reste de beauté ? Nul ne saurait le dire. Je penche à croire qu'elle voulut se rajeunir pour ne point paraître ridicule aux côtés de Neuville. Quoi qu'il en soit, on verra par la suite qu'elle fournit elle-même un autre âge, flottant celui-là : "cinquante et tant d'années" dans une requête expédiée à la Commission populaire.



Le 24 Nivôse de l'an 2, la Montansier qui avait fait publier un Mémoire justificatif écrivait à un membre de la Commune :


"Tes momens, sont prétieux, Citoïen, je n'en abuserai pas.


Tu as reçu un exemplaire de mon Mémoire, tu as vu que j'y réponds aux calomnies suggérées au Père Duchesne. C'est d'après ces calomnies que j'ai été interrogé.

1° Sur les moïens avec lesquels j'ai fait bâtir le Spectacle de la rue de la Loi.

2° Sur mes prétendues liaisons avec Dumourier.

3° Sur mon voyage dans la Belgique.


J'ai répondu d'avance dans mon Mémoire, et je n'ai dit que la vérité.


La vérité que j'ai ditte est confirmée par l'examen de mes Papiers contenus dans un carton remis aux Administrateurs de la Police, lors de la levée des scellés posés dans mon domicile.


Ces administrateurs n'y ont trouvé que des livres de compte relatifs aux Apointemens des comédiens et à des frais de voyage de Bruxelles.


Des mémoires adressés au Conseil exécutif, pour en obtenir des indemnités, a raison des pertes que ce voyage m'a fait éprouver.


Enfin, une correspondance qui, bien loin de m'accuser, atteste mon civisme.


Cependant, sur Raport, mon affaire a été envoyée au Comité de Sûreté Générale. Je m'attendais à être rendue sur le champ a la Liberté et a une entreprise immense, a laquelle est attachée la fortune de plusieurs Citoyens irréprochables»


Mais les représentans du Peuple sont justes, et ma cause est en sûreté dans leurs mains. Je crains seulement les lenteurs et les malheurs qui peuvent en résulter, pour les bailleurs de fonds, les créanciers, les fournisseurs, et pour cinq cents artistes, a la veille d'être confondus avec moi dans une ruine commune.


Je ne te demande donc qu'un promt examen, et tu éprouveras, j'en suis sure, le besoin de secourir l'innocence opprimée.

Salut et fraternité.

Montansier. 

De la petite Force."



La pauvre directrice qui avait pleuré sur Marie-Antoinette comme sur Danton qu'elle avait aimé, n'était pas encore au bout de ses peines, et tandis que les jours les plus noirs de la Révolution se déroulaient au dehors, elle finissait par croire que sa geôle allait se transformer en tombeau.



Toutefois, elle manoeuvra de façon à provoquer de la part des nombreux comédiens qu'elle avait laissés derrière elle, une pétition qui, sous des dehors d'indépendance morale, tendait à défendre et sa personne et celle de Neuville.



Voici cette pièce curieuse dans son intégralité :


"Les citoyens artistes des Théâtres national et de La montagne, aux citoyens représentans du Peuple Formant Le comité de surveillance et sûreté Générale.

Liberté, République, Convention, ou la mort. 

Braves Montagnards.


"Quatre Cent Dix Sans Culottes Artistes du Théâtre National La pluspart Pères de famille, dont L'Existance est unie à celle de douze cent citoyens que leurs talents font vivre, viennent avec confiance Réclamer des Dignes montagnards formant Le comité de Sureté Générale, L'intérêt paternel qu'ils portent à toutes les classes du Peuple français. La détention de nos Directeurs Noeuville et Montansier nous froisse entre L'honneur de tenir nos engagements avec eux, et notre Existence qui se trouve compromise si leur captivité se prolonge.


Abandonnés à nous-mêmes, Discrédités par L'incarcération de nos Entrepreneurs, nous avons cependant constament consacrés une Partie de nos faibles recettes aux Dépenses énormes qu'exigent La Représentation des grands ouvrages Révolutionnaires. L'autre a été scrupuleusement partagée entre les ouvriers, et cette Portion d'artistes dont la modicité des honnoraires ne peut Laisser supporter le moindre Délai. La majeure Partie de la Troupe est en arrière de Cinq mois D'appointements ; et ce qui ajoute Encore à sa situation Déplorable, c'est L'incertitude de son sort avenir. Ce que L'on appelle en Terme de Théâtre année Comédienne Expire dans peu de jours. A cette époque tous les engagements Des artistes se renouvellent et c'est L'instant ou ceux qui ne sont pas placés D'avance dans les Spectacles des Departemens cherchent et trouvent de L'Employ jusqu'au Premier floréal, ce terme expiré, on est Exposé à rester toute L'année sans aucune Place.


Pleins de Respect, et de confiance pour les mesures Révolutionnaires, et Bien loin de Rien Préjuger des motifs de L'arrestation de Noeuville et Montansier, nous ne venons pas vous Demander leur Grâce. Innocents, nous nous Réjouirons de La justice qui leur sera Rendue ; coupables, nous maudirons en eux les ennemis De la chose Publique. Nous vous prions seulement, Citoyens, D'ordonner le prompt Examen de leur affaire, Puisque le Sort Présent et avenir De Douze cent sans culottes en Dépend.


Nous ne vous rappellerons Point Braves montagnards Le Patriotisme de notre Théâtre ; il fut un Devoir trop cher à nos coeurs pour nous faire un mérite de L'avoir rempli. Pénétrés des obligations de notre Etat en connaissant L'importance Du poste ou la République nous a Placés. Nous y consacrerons nos Talents à Propager, sans relâche les Principes Révolutionnaires : et jurons unanimement de mourir s'il le faut Pour la République en Deffandant les Loix que vous Decrettés pour son Bonheur.


Vive la République une et indivisible, Vive la montagne.

Les commissaires nommés par la troupe."

(Ici seize signatures, dont quelques-unes illisibles. J'y relève ; L. C. Lacave, Vulville, Armand Verteuil, Laborie, Bonnet-Bonneville, Gallet, Armand Royat, Amiel, Lamotte, Platel, Poissien et Linhard.)



Cette pétition était accompagnée de la pièce suivante formant un document de la plus haute valeur, en ce sens qu'on y trouve les titres de certains ouvrages qui ne furent jamais représentés :


"Etat des Pièces Révolutionnaires et Patriotes représentées par les Artistes Réunis des Théâtres National et de la Montagne depuis le 15 août vieux stile :

La Constitution à Constinople, Comédie ; La fête Civique, Divertissement Patriotique ; Brutus, Tragedie ; La journée de Marathon, Drame ; La mort de César, Tragédie ; Selico, Opéra ; La fête des nègres, Divertissement Révolutionnaire ; Les montagnards, Comédie Patriotique ; La Première Réquisition, Comédie Patriotique ; Les Prêtres et les Rois, Pièce Révolutionnaire ; La Parfaite Égalité, Comédie Révolutionnaire ; Manlius Torquatus, Tragédie Révolutionnaire ; La Mort de Marat, Drame Patriotique ; Alisbelle, Opera Patriotique.

Le Départ des Volontaires ; Mutius Sevole, Tragédie ; La Réquisition ; La Plume de l'ange Gabriel ; L'heureuse Décade ; L'omelette ; Encore un curé ; Le Congé du Volontaire ; Au Retour ; La Prise de Toulon ; Le campagnard Révolutionnaire ; La gazette de Campagne ; Le Petit Savoyard.


L'Administration, outre les Représentations ordonnées par un Decret, Par et Pour Le Peuple, en a donné Deux en Réjouissance de L'acceptation de la Constitution Républicaine, Deux en Rejouissance de La Destruction des traîtres de la Vendée, et les artistes du Théâtre National sont les seuls qui ayent donné une Représentation en Réjouissance de la Conspiration Découverte.


Pièces à l'étude :

Wenzel ou le magistrat Du Peuple, opéra ; Le Divorce Par amour, Comédie ; Le Siège de Grandville, Ballet National ; Marat aux champs Élisés, Comédie ; La Prise de Toulon ; La Journée du 10 août ; Le faux Patriote ; Ils sont Libres enfin ; L'envoyé du Saint Père."



Le Comité de Salut Public répondit à la pétition des artistes de l'ancien théâtre Montansier par un envoi d'assignats destinés à les tirer momentanément de la gêne, mais l'ancienne amie des Barnave et des Vergniaud de fut point relâchée. Les hommes de la Montagne n'abandonnaient point facilement leur proie. Il allait être démontré cependant que la Montansier n'était pas la grande coupable que l'on disait. Le Comité de la Sureté générale continuant à s'occuper de l'affaire dressait enfin l'inventaire suivant, à la décharge des directeurs inculpés :


"Du 1er Ventose an 2, enregistré sous le N° 32. 


Inventaire des Papiers trouvés chés La Citoyenne Montensier et Neuville, Directeurs du Théâtre de la Loi, et du Jardin de la Révolution, cy-devant Palais-Royal et déposés au Comité de Sûreté Générale, au bureau du timbre.


1er Carton. — Un Carton contenant diverses. Lettres écrites au Ministre des affaires étrangères, relativement à sa demande, d'être autorisé à envoyer La troupe de Comédiens à Bruxelles, pour y jouer des pièces patriotiques.

Autres relatives aux débats avec Les Directeurs de la Salle de Spectacle de cette ville, 

Plusieurs ordres de la Municipalité pour les Représentations de par et pour Le Peuple.

Plusieurs Décrets de la Convention en faveur de la Montensier et de sa troupe, pour Le dévoûment patriotique qu'ils ont montré, en fournissant argent et hommes pour Le service des frontières.


2 — Autre Carton ne contenant que des pièces de Théâtre, dont plusieures au rebus. Rien d'incivique.


3 — Autre ne contenant que des Lettres de Change acquittées.


4 — Autre contenant La Correspondance des pensionnaires du Théâtre, rien autre que des affaires d'intérêt.


5 — Autres Pièces de théâtre et quelques autres particulières. Rien d'incivique."



Puisque "rien d'incivique" ne pesait sur la réputation de la Montansier et de son associé Neuville, comment se faisait-il donc que les portes de la prison ne s'ouvraient pas devant eux ? C'est que jusqu'à l'heure de mourir, Hébert et Chaumette travaillaient ; dans l'ombre à amener la chute définitive de leurs victimes. C'est que les jours se faisaient de plus en plus menaçants et que Robespierre, dans la tourmente, perdait pied.




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PIERRE-GASPARD CHAUMETTE
Par D’après François Bonneville — Cette image provient de la bibliothèque en ligne Gallica sous l'identifiant ARK btv1b84122472/f1, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=772898


Tous ceux qui avaient fait école d'accusateurs pouvaient dans leurs élèves des accusateurs plus violents encore. La cohésion n'existant plus parmi les membres du Comité de Salut public, il arriva que des inquiétudes personnelles et très graves empêchèrent chacun de juger sainement les choses et que les détenus, à quelque rang qu'ils appartinssent, furent longtemps abandonnés, confondus dans l'ensemble énorme de suspects dont les prisons étaient peuplées."



A suivre...




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