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lundi 2 janvier 2023

UNE EXPOSITION DE PHILIPPE VEYRIN PEINTRE DU PAYS BASQUE EN 1928

PHILIPPE VEYRIN EN 1928.


Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.



peintre historien bascologue pays basque autrefois ainhoa saint-jean-de-luz
PHILIPPE VEYRIN 1928


Voici ce que rapporta à ce sujet l'hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria

le 15 juillet 1928 :



"Une exposition Philippe Veyrin, pendant tout le mois de juillet, à la Galerie Labadie, rue Gambetta, à Bayonne, où l'on admire de la peinture, la Nature en ses divers aspects et où l'on s'imprègne de l'originalité du Pays Basque.


tableau peintre pays basque autrefois
ST-PEE-SUR-NIVELLE
PAR PHILIPPE VEYRIN


Une exposition Philippe Veyrin intéresse nécessairement tous ceux qui aiment le Pays Basque, qui sont attachés à ses caractéristiques, qui comprennent son âme et son étrange pittoresque.



En quelques années le jeune peintre qui occupe aujourd’hui une place de première ligne parmi nos régionaux, se perfectionna rapidement en affirmant une personnalité des plus attrayantes. Les toiles qu’il nous présente aujourd’hui chez Labadie ne nous ont pas déçus ; bien au contraire, de certaines d’entre elles se dégage une originalité plus particulière. Une seule petite critique, bien légère d’ailleurs, concernant l'emploi de certains verts dans quelques tableaux.



pays basque autrefois tableau peintre
PAYSAGE DE PHILIPPE VEYRIN
PAYS BASQUE D'ANTAN




Chaque toile représente une vision différente de l’artiste ; et si elles ne sont pas toutes d’une égale valeur, aucune ne tombe dans le médiocre ou la banalité. Dans chacune il y a une impression, ou un rayon.



Pour un observateur, il est facile de suivre la pensée du peintre. Deux toiles analogues sont souvent inversement traitées ; dans Le Village à travers les chênes, nous voyons un Aïnhoa lointain nimbé de lumière/décor sur lequel l’attention se concentre et que les chênes encadrent comme les portants au théâtre, mettant en valeur une ravissante perspective. Par contre dans La Vue sur le village d’Ispoure, nous avons une admirable opposition de teintes et une belle graduations de plans, les fonds servant à rehausser le village.



pays basque autrefois peintre tableau
CIBOURE SOCOA
PAR PHILIPPE VEYRIN





Sans analyser chaque toile, il est intéressant, en raison de leur variété même de souligner les caractéristiques des principales d’entre elles. Un paysage de printemps rayonne d'une fraîcheur lumineuse, tandis qu’un voile gris d’automne fait songer aux mélancolies d’arrière-saison. Au-dessus de Dancharinea, un ciel sombre avec l’opposition d’une déchirure livide au ras des monts domine les teintes atténuées du reste de la toile, produisant une saisissante impression. De "Vieilles Maisons au Soleil" sont toute une évocation vraie du caractère local, en un coin réduit, ainsi que La Maison aux Piments, Le Balcon aux géraniums, La Fontaine sur la Place, L'Entrée d'une ferme navarraise à Urdax, Les Maisons sur la Place etc...



pays basque autrefois peintre tableau
DANCHARINEA
PAR PHILIPPE VEYRIN


Dans Reflets sur la Nive, à St-Jean-Pied-de-Port, des teintes effacées en un ensemble gris dans lequel de pâles lueurs agonisent sont traitées avec une délicatesse de poète, s'opposant à la brutalité voulue du relief de La Rhune par vent du Sud. Le Pont de Lambiscaye, est situé dans la sérénité d’un vaste et rustique paysage. Un soleil d’automne à Dancharinea et la Rhune en automne évoquent les ors de cette saison magique, dans cette clarté spéciale qui la caractérise et que le pinceau de M. Veyrin exprima fort bien. L’Aube sur la Place du village, évoque les premières lueurs du jour dans un ciel délicatement teinté ; au-dessus de la place aux tons éteints 1'aurore est annoncée par la coloration plus crûe de la cime de la "Haya". Dans Sare, Paysage de Montagne, une belle opposition entre la masse sombre et sévère du mont et les riantes maisons claires du premier plan, véritable sourire du Pays Basque. Le Village, Soleil d'Automne, La Place de Pelote, nous donnent des notes diverses et curieuses de la région. Le déclin du jour a sa part bien marquée par La Maison au soleil couchant, et divers autres aspects typiques bien évoqués complètent cette série de trente-quatre visions artistiques.



pays basque autrefois maisons tableau peintre
MAISONS BASQUES DE SARE
PAR PHILIPPE VEYRIN



Nous ne pouvons cependant nous empêcher de nous attarder encore devant un très beau bois gravé du village d’Ispoure, et parmi les paysages de St-Etienne-de-Baïgorry. "Le vieux Pont", crépuscule, est d’un saisissant effet. Le bleu sombre de la masse montagneuse faisant ressortir, en un superbe contre jour les reflets pâlissants sur l’eau et l'arche pittoresque du vieux Pont est une belle œuvre d’art.






En résumé l’exposition de Philippe Veyrin mérite que l’on se rende chez Labadie : personne ne regrettera les instants consacrés à éprouver devant ces images fidèles et originales du Pays Basque, la véritable satisfaction que procure le spectacle des belles choses."



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mardi 8 novembre 2022

PHILIPPE VEYRIN ARTISTE PEINTRE DU PAYS BASQUE EN 1931

 

PHILIPPE VEYRIN EN 1931.


Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.


peintre historien bascologue pays basque autrefois ainhoa saint-jean-de-luz
PHILIPPE VEYRIN 1928


Voici ce que rapporta à son sujet la revue mensuelle illustrée La Vie latine : organe officiel du 

Bureau permanent de la presse latine, le 1er avril 1931, sous la plume de Nicolette Hennique :



"Chronique artistique.


Philippe Veyrin.



En dehors des expositions de l'Orangerie et des Rétrospectives, il n'y a guère, en ce moment, de peinture intéressante à Paris dans la multitude des galeries du centre. Aussi, lorsqu'en parcourant celles de Bernheim jeune, on trouve les tableaux d'un artiste tel que Philippe Veyrin, on ressent un choc fait d'une sorte d 'étonnement et de véritable joie.



pays basque autrefois peintre ainhoa saint-jean-de-luz
TABLEAU ST-PEE-SUR-NIVELLE
PAR PHILIPPE VEYRIN



Voici des dessins à l'encre de chine et à la gouache, sur des papiers foncés, qui sont étonnants d'effet simple et probe. Ils offrent, dans leur genre — genre d'ailleurs personnel et par là plus estimable encore — une réelle et sûre perfection. Philippe Veyrin semble doué pour l'illustration et j'aimerais, au moment où paraissent tant de livres sur des provinces et des contrées, voir un livre sur le pays basque illustré par une série de ces beaux dessins expressifs et qui possèdent des qualités de vie et d'aération d'habitude exclusivement picturales.



Mais c'est dans la peinture, dans ces huiles colorées et nettes sans, pourtant, aucune sécheresse ligneuse, qui m'ont attirée et retenue, que je préfère Philippe Veyrin. Sa conscience de la vie de la terre, de la fragilité mouvante et profonde de l'atmosphère, de l'équilibre des masses dans le vide de l'air, la qualité de ses ciels, mouvante et délicate, en font un des paysagistes les plus complets parmi les paysagistes modernes. Il est sensible sans abus de nuances et de détails et nous émeut profondément par ses recherches sincères et réussies ; tel tableau au ciel pâle où glissent des nuées rapides et des lueurs d'argent, est extrêmement bien et sa vigueur est parée des plus suaves délicatesses. A première vue, à cause de certaines brutalités de tons, de touches violentes, on ne s'aperçoit pas de tout ce qui se groupe de finesses et d'harmonie lumineuses dans ces tableaux. Un jardin aux volubilis, symphonie mauve et bleue, à Ainhoa, évoque la paix fertile des fleurs, le calme silencieux des jours chauds seulement peuplé de bruits d'insectes. Un autre jardin paysan à l'automne offre la magie d'une palette variée et souple. L'église d'Espelette, au soleil couchant, offre un effet intense de rayonnement, un éclairage juste, hardi, et une "mise en page" séduisante, neuve. Car, en dehors de toutes ses qualités — jeunesse, fraîcheur, couleur, composition — cette peinture en possède une autre, cette fois involontaire : elle plaît. Elle est intelligente et semble faite avec foi et plaisir. J'ignore ce qu'elle peut rendre à ceux qui connaissant le pays basque, l'ont admiré avec des yeux lucides et l'ont compris avec exactitude, mais pour ceux qui n'ont pu le rechercher que dans des images — et depuis quelques années beaucoup d'artistes en ont exécuté — il semble un peu que l'on en fasse seulement aujourd'hui la découverte avec les coins d'Ainhoa, de St-Jean-de-Luz, de Novarte, d'Arbonne ou de Sare, rendus par Philippe Veyrin, avec ces clochers, ces rues, ces villages et surtout, cette lumière, si particulière et si ardemment douce.





pays basque autrefois peintre ainhoa saint-jean-de-luz
TABLEAU EGLISE DE SARE
PAR PHILIPPE VEYRIN



"La lumière, c'est elle qui donne au paysage basque sa suprême unité. Elle est fonction du climat, et, comme lui, perverse et imprévue. Elle n'a rien, de cette blancheur aride, joyeuse, éblouissante du vrai Midi. C'est la lumière d'un azur nébuleux, d'une atmosphère souvent chargée d'eau. Lumière blonde ou lumière bleutée, variant au gré des heures, mais toujours caressante et non exempte d'une certaine mélancolie, alors même que le vent du Sud déploie sa fougue passionnée", écrivit dernièrement Philippe Veyrin dans La Petite Gironde. Tout ce qu'il exprime là on l'éprouve, on le "connaît" lorsque l'on contemple ses tableaux, et, surtout, on l'éprouve.



Je me rappelle devant une étude de sous-bois de notre grand Fernand Maillaud avoir ressenti la fraîche humidité de l'ombre, entendu le balancement des branches et le froissement des feuilles, respiré l'odeur pourrie des végétations écrasées dans une boue d'octobre. Le paysage était vrai à pleurer comme la nature même qui est bien ce qui émeut le plus au monde. Or, devant les paysages de Philippe Veyrin, on a une sensation égale : le vent qui frappe les joues ou la chaleur vivante de l'air et dans laquelle on se meut tendrement.



pays basque autrefois peintre ainhoa
TABLEAU MAISONS BASQUES A SARE
PAR PHILIPPE VEYRIN



Je crois qu'il y a des œuvres peintes où, selon Baudelaire :

Les formes, les couleurs et les sons se répondent, tant l'harmonie y est comme un chant et donne jusqu'à l'illusion du mouvement et du bruit.



M. Philippe Veyrin, qui a toujours travaillé seul, en dehors de toute école et de tout atelier, domine dès maintenant, — très jeune — le procédé, si pénible à rencontrer chez tant de trop consciencieux élèves.



Je m'imagine même qu'il n'en a guère eu et qu'il peint ce qu'il voit comme il le contemple et le conçoit sans s'embarrasser de manières, de tendances, ou de systèmes.



Ces ombres transparentes, ces coloris subtils, ces fenêtres derrière lesquelles on ne sent pas le vide, mais des foyers et des logis, ces toits et ces clochers autour desquels l'air vibre, ces modelés, ces raccourcis, je gagerais qu'ils ont été acquis par le travail direct et l'observation personnelle, par ce labeur amassé heure par heure, mais qui laisse spontanément aux paysages les séductions nombreuses et diverses de l'heure, du temps, des saisons, qui se contente de noter, en les respectant, leur humeur, et qui permet de regarder mieux chaque jour, de rendre plus facilement, mais méprise toute méthode et froide théorie.




M. Philippe Veyrin qui me semble aimer la nature comme doivent l'aimer les paysagistes : avec curiosité et béatitude me fait songer à un peintre dont j'ai, par hasard, retrouvé de nombreuses oeuvres : Karl Bodmer. Il a dû peindre entre 1830 et 1880 et a été un des premiers qui nous ait apporté des croquis pris sur le vif du Missouri et des Montagnes-Rocheuses. De retour en France, il a découvert la forêt de Fontainebleau et s'est attaché à la rendre sans regarder ailleurs mais avec une vérité touchante. Karl Bodmer était aussi un animalier passionné mais cela fut sans doute pour rendre sa forêt plus nombreuse et plus diverse comme on piquerait l'indication d'une coiffe, d'un costume au coin d'un carrefour que l'on ne jugerait pas assez vivant ou comme le "témoin" laissé à la marge d'un livre.



peintre graveur suisse france
TABLEAU FORÊT DE FONTAINEBLEAU
PAR KARL BODMER



Il est bon de ne pas se duper à peindre une multitude de contrées car on ne connaît jamais trop un pays pour le peindre comme on ne connaît jamais assez un être pour l'aimer. L'admirable "impressionnisme" est bien la fixation d'une impression, mais comme elle est meilleure cette impression, bien que passagère, si elle émane de quelque lieu connu profondément. Voyez Sisley avec ses bords du Loing. Je pense que Philippe Veyrin demeurera le peintre du pays basque, et, si plus tard, il acquiert le "plus de maîtrise" dans la touche que son âge ne lui a pas encore complètement donné, ses tableaux n'auront certainement pas plus de charme ni de franche luminosité.



peintre litographe graveur anglais
TABLEAU BORDS DU LOING
PAR ALFRED SISLEY



Philippe Veyrin est né à Lyon en 1900 et a presque constamment habité St-Jean-de-Luz ou Ainhoa. Son exposition chez Bernheim jeune est sa première à Paris, mais auparavant, il avait souvent exposé : aux Indépendants, à des salons de Lyon, de Bayonne et de Bordeaux. Il est un des rares qui avouent connaître et étudier les artistes japonais qui ont tellement influencé nos dernières écoles d'art (je parle de celles sincères et de bon sens). On peut, d'ailleurs, noter qu'avec l'époque où la Compagnie des Indes apporta en quantité suffisante pour les juger, les estampes, les objets d'art d'Extrême-Orient, débuta cette influence qui nous oblige à apparenter bien des peintres du XVIIIe proprement dit à nos impressionnistes d'hier alors que reprenait la vogue d'Extrême-Orient, que les collectionneurs d'estampes, de sourimonos, de kakémonos, se multipliaient, et il est bon d'avoir apprécié beaucoup de vues du Fujiyama et vu "l'enfant rouge" dans bien des positions pour se rendre compte de ce que peut être l'audace des plus inouïs et des plus simples des impressionnistes (je parle à partir d'Hhkusaï).



L'admiration que l'on ressent pour Kounisada, Outawaga, Toyokouni ou Outamaro, pour Hiroshighé ou Massayoshi, prouve la parfaite adoration que l'on peut avoir pour la physionomie des choses et l'observation réaliste des gestes et des aspects coutumiers.



Il faut souhaiter que M. Philippe Veyrin continue à exposer à Paris et permette de suivre un talent certain et original, plein de charme, je le répète, plein d'audace paisible et de goût."





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mardi 26 juillet 2022

LE MUSÉE BASQUE PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924 (deuxième partie)

LE MUSÉE BASQUE PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924.


Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.




pays basque autrefois musée labourd
MUSEE BASQUE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 19 octobre 

1924 :



"Le Musée Basque par P. H. Veyrin.



... Plusieurs portraits intéressants pour l’histoire bayonnaise s'y ajoutent : le portrait du Chevalier de Larretéguy, peint au début du XVIIIe siècle pour la Reine Douairière d’Espagne, Marie-Anne de Neubourg qui séjourna à Bayonne pendant trente-deux ans ; le portrait de Bayonne de Caupenne d'Amou, dernière filleule de la Ville ; le portrait de l’amiral Bergeret, etc...



pays basque autrefois musée tableau
PORTRAIT DU CHEVALIER DE LARRETEGUY





pays basque autrefois musée tableau
PORTRAIT DE BAYONNE CAUPENNE D'AMOU


Une vue du Château de Marracq et des Souvenirs du Siège de 1814 rappellent l'époque du 1er Empire et l’Histoire Militaire de Bayonne. Ça et là, dans la salle : une splendide armoire du XVIIIe siècle, en acajou marqueté ; une balance et des poids anciens provenant de l’Hôtel des Monnaies qui exista longtemps à Bayonne sous l’Ancien Régime ; de multiples vitrines contenant des médailles, jetons de présence, sceaux anciens, documents sur les imprimeurs bayonnais, pièces de serrurerie et de ferronnerie, etc...



Et ce n’est pas tout : en attendant les travaux qui vont bientôt aménager de nouvelles parties de l’immeuble, il a fallu adjoindre dans la salle de la section bayonnaise, les trois sections suivantes, qui seront ultérieurement bien distinctes :


I°—L’Iconographie de Biarritz,

Ensemble de curieux tableaux et de gravures datant à peine d’un siècle, qui montrent d’une façon saisissante les premières étapes du prodigieux développement de la ville. Au centre du panneau, un portrait en pied de l’Impératrice Eugénie, qui dota d’un destin nouveau et magnifique l’humble bourgade des anciens pêcheurs de baleines.



Il° — Le Carlisme. — 

Objets et documents se rapportant à ces luttes historiques dans lesquelles les Basques jouèrent un rôle prépondérant. — Au mur, un portrait du général Gamundi, coiffé de la "boïna" rouge. — Dans une vitrine, des monnaies, billets de banque, papiers officiels, décorations du gouvernement de Don Carlos, etc.



III° — Le Pays Basque vu par les Artistes contemporains. — 

Section qui compte déjà plusieurs oeuvres marquantes telles que : "L’improvisateur basque" grande toile décorative du regretté G. Roby ; un beau "Paysan à cheval", de Choquet ; une lumineuse "Vue de Bidart", par Bergès ; enfin cette si émouvante "Procession", de Ramiro Arrué, etc.



pays basque autrefois musée tableau
TABLEAU IMPROVISATEUR BASQUE DE GABRIEL ROBY
MUSEE BASQUE DE BAYONNE


pays basque autrefois musée arrue
TABLEAU PROCESSION DE RAMIRO ARRUE
MUSEE BASQUE DE BAYONNE



Jetons maintenant un coup d’œil sur la petite salle attenante et réservée à l’Art Religieux, à l’iconographie de la cathédrale Ste-Marie, ainsi qu’à de précieux documents sur l’évolution des armoiries de Bayonne.



Arrêtons-nous longuement dans cette autre pièce point spacieuse, mais qu’un haut plafond vitré baigne de lumière. C’est le Musée Lapidaire. Là, parmi des verdures sombres qui évoquent la grave beauté des cimetières anciens d’Eskual-Herria, on a groupé les œuvres des tailleurs de pierre du temps jadis, spécimens les plus originaux et les plus caractéristique de l’art basque :


1° Les curieuses stèles discoïdales, qui, rappellent sans doute les sépultures des mystérieux Ibères.


2° Les inscriptions graves, familières ou ironiques, gravées sur les façades des maisons et sur les linteaux ou clefs de voûte des portes.


3° Les cadrans solaires, les fonds de cheminées, les devants de fourneaux en pierre ciselée, etc...



De tous ces objets, le Musée Lapidaire possède déjà des exemplaires remarquables ; il doit en recevoir encore bien d’autres, et l’emplacement actuel ne tardera sans doute pas à devenir insuffisant. Mais la maison Dagourette est assez vaste pour que cette section y puisse acquérir toute l’extension qu’elle comporte.



Au fond du Musée Lapidaire, la vue est attirée par une porte magnifique provenant de la Navarre Espagnole. Presque aussi large que haute, massive, hérissée de clous énormes, garnie de ferronneries étranges et fastueuses, cette porte est une des plus belles pièces du Musée ! Derrière elle, s’ouvrent les reconstitutions d’appartements basques.



Mais avant de parvenir à ceux-ci nous prendrons un autre passage et traverserons trois petites pièces ou ont été reconstitués quelques-uns de ces petits métiers populaires dont certains sont encore bien vivants au Pays Basque, mais dont la plupart disparaissent ou se transforment, absorbés par la grande industrie. Ici le Sandalier et le fabricant de Makhilas, là le Tisserand, plus loin le Chocolatier, montrent leurs ateliers, livrent leurs modestes secrets, racontent l’histoire de générations d’artisans dont les derniers représentants ont travaillé pour le Musée Basque avec les procédés du vieux temps.



Voici enfin une chambre à coucher de paysans Basques. Dans la lueur adoucie qui filtre à travers les petits carreaux verdâtres des fenêtres, elle apparaît émouvante, vraiment, cette pièce toute simple, un peu nue, quelques images pieuses se détachant seules sur la muraille blanche...



Non loin du lit aux courtines d’étoffe ancienne, se trouvent un joli berceau (don du Museo Vasco de San Sébastian) et une amusante chaise d’enfant. Çà et là quelques autres meubles : le traditionnel "kucha" (coffre sculpté), un haut bahut, une armoire dont l’ornementation bien typique se retrouve fréquemment dans la région d’Iholdy d’où elle provient.




Après la chambre, vient la cuisine Basque vaste et pourtant bien garnie de beaux vieux meubles, en chêne ou en cerisier, lustrés par l’âge et admirablement conservés : tables, chaises au dossier raide, pétrin, petit placard, "zizailua" (grand canapé de bois qui borde le foyer), etc. La plus belle pièce est, ici, ce grand vaisselier à quatre portes qui provient d’Hasparren ; il est garni de sa vaisselle originale, partie faïences du pays, partie céramiques de Delft rapportées au XVIIe siècle par les marins basques !



pays basque autrefois musée cuisine vaisselier
VAISSELIER MUSEE BASQUE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Sur le manteau de la cheminée et autour de l'âtre, se groupent les objets familiers : chandeliers, bassinoires, chaudrons et marmites de cuivre rouge, hauts chenets supportant le "gapora" (écuelle de terre cuite), archaïque tournebroche, pelle à cuire les "talauc" ou galettes de maïs, etc...



A côté, sur l’évier voûté, semblable à l'autel de quelques divinités domestiques, sont posés la cruche d’argile, "ferreta" aux flancs luisants, des pichets de faïence ou de métal.



Aux solives sont pendus, les jambons, saucisses, fromages, cordons d’ail et de piments, qui complètent la physionomie de cet ensemble dont les moindres détails ont été scrupuleusement observés et fidèlement reproduits.



Nous monterons maintenant au deuxième étage, mais non sans nous arrêter auparavant dans la petite pièce qui héberge, trop modestement encore, l’importante section des Jeux de Pelote. Mais on y peut étudier déjà les transformations progressives, qui, des primitifs gants de cuir de l'époque de Perkaïn (fin du XVIIIe siècle), ont abouti aux profonds "chisteras" actuels. Dans cette salle de la Pelote, le grand "pelotari" Chilar est venu lui-même un jour, déposer le gant avec lequel il remporta jadis ses plus beaux triomphes !





pays basque autrefois musée guide
GUIDE SOMMAIRE DU MUSEE BASQUE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Il n’y a encore que deux salles au deuxième étage du Musée ; la plus grande réunit plusieurs sections fort intéressantes :

L’Iconographie : nombreux tableaux et gravures anciennes relatifs, les uns aux villes, villages et sites de l’Eskual-Herria de jadis, les autres aux Basques célèbres tels que le Maréchal Harispe, les barons de Garro, etc.



Les costumes d’autrefois et d’aujourd’hui : ils  sont évoqués aussi par maintes estampes, mais surtout par une grande armoire vitrée où sont étalés des habillements anciens et de cérémonie.



Une autre armoire semblable, contenant aussi des vêtements de deuil, est consacrée plus spécialement aux usages et rites Funéraires.



pays basque autrefois musée tombes
STELES DISCOÏDALES MUSEE BASQUE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Un placard vitré contient de curieux instruments de musique, dont l’usage est malheureusement presque perdu.



Beaucoup de très jolies pièces de faïences, dont l’étude approfondie est encore à faire, constituent la section de la Céramique Basque.



Plusieurs vitrines sont garnies de menus objets d’un grand intérêt au point de vue de l’Etnographie : présents ayant figuré dans des corbeilles de mariage, fuseaux et dévidoirs, colliers de béliers, etc.



A noter aussi l’extraordinaire horloge universelle fabriquée par Eyheramendy de Mauléon, chef d’œuvre singulier d’une petite industrie naguère florissante dans le Pays Basque."



pays basque autrefois musée horloge
HORLOGE ASTRONOMIQUE D'EYHERAMENDY
MUSEE BASQUE DE BAYONNE



A suivre...




 






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dimanche 26 juin 2022

LE MUSÉE BASQUE VU PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924 (première partie)

 

LE MUSÉE BASQUE PAR PHILIPPE VEYRIN EN 1924.


Philippe Veyrin, né le 9 janvier 1900 à Lyon (Rhône) et mort le 2 janvier 1962 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) est un artiste peintre, historien et bascologue français.




pays basque autrefois musée labourd tradition
MUSEE BASQUE - BAIONA
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta Philippe Veyrin à ce sujet La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria

le 12 octobre 1924 :



"Le Musée Basque par P. H. Veyrin.



L’expérience l’a prouvé : un Musée d’Ethnographie Régionale ne peut attirer et intéresser le public que si ses moyens matériels et ses possibilités d’avenir lui permettent d’envisager la réalisation progressive d’un programme vaste, varié et continu.



Partant de cette conception, le but à atteindre par le "Musée Basque’’ a été défini ainsi qu’il suit : Donner, à tout instant, une image aussi exacte et aussi complète que possible du Pays Basque et de Bayonne, dans le passé et dans le présent.



D’où les trois divisions principales suivantes:

Bayonne, ville en partie gasconne, mais située au seuil du Pays Basque, ancienne capitale du Labourd, capitale religieuse et militaire des provinces basques françaises, actuellement véritable pôle attractif de la région basque par son commerce, son industrie, sa vie intellectuelle.


II° Les Sept Provinces Basques, de France et d’Espagne, peuplées par la même race, parlant la même langue, mais qui, de par leur histoire, la nature de leur sol, leur dosage ethnique, offrent chacune, avec ces traits communs des caractères originaux.



pays basque autrefois origines 7 provinces zazpiak bat
ZAZPIAK BAT
PAYS BASQUE D'ANTAN

III° L’Expansion Basque portée principalement vers l’Amérique Latine où les Basques et les descendants des Basques constituent une élite généreuse, préoccupée d’œuvres sociales, fière de ses origines et conservant, adaptée à des milieux nouveaux, toutes les fortes vertus de la race euskarienne.



Cet ample programme étant tracé, la réalisation pouvait en être poursuivie suivant des points de vue assez différents.



On pouvait, par exemple, comme on l’a fait au Musée Pyrénéen de Lourdes, procéder par synthèse, c’est-à-dire grouper quelque peu arbitrairement les seuls objets les plus caractéristiques provenant indistinctement de n’importe quelles parties du Pays Basque. On eut ainsi obtenu une vision d’ensemble frappante, pittoresque et d’une couleur locale très marquée aux yeux de tous ceux qui ne connaissent pas intimement notre pays.



Mais une pareille vision trop artistique aurait non seulement été incomplète, mais encore aurait manqué de cette précision documentaire qu’exige toute œuvre vraiment scientifique.



Si par contre l’on s’était attaché à accumuler, jusque dans leurs moindres variantes, des objets usuels et à les classer simplement d’après leur ordre chronologique ou géographique, le "Musée Basque" eut présenté aux yeux du grand public un aspect rebutant et ennuyeux.



Entre ces deux extrêmes, la sûre érudition et le goût averti du Commandant Boissel et de ses collaborateurs, ont su trouver la plus heureuse des solutions.



Le Musée Basque de Bayonne ne contient pas que des éléments spécifiquement basques, mais aussi tous les objets, quelle que soit leur origine ou leur provenance, qui participent intimement à la vie des Basques.



C’est ainsi que pour reconstituer fidèlement une chambre et une cuisine de paysans basques, telles qu’on en peut trouver entre Sare, Hasparren et Saint-Etienne-de-Baïgorry, on n’a pas hésité à introduire certains meubles et objets qui pour exister aussi en Béarn et dans les Landes, n’en sont pas moins essentiels dans tous les intérieurs basques.



pays basque autrefois labourd musée
CHAMBRE A COUCHER
MUSEE BASQUE DE BAYONNE



Mais à coté de ces restitutions d’ensembles, d’autres salles grouperont simplement les pièces les plus remarquables par leur ornementation de manière à donner une idée complète de l’art décoratif dans les sept provinces.



Ainsi le "Musée Basque" s’efforce-t-il de donner satisfaction aussi bien à ceux qui ne cherchent qu’une brève impression d’ensemble, qu’aux travailleurs qui viendront y puiser une documentation solide et approfondie.



L’œuvre dont nous venons de retracer le programme et de souligner les méthodes, est encore éloignée de son terme ; mais les résultats déjà réalisés sont fort intéressants et même attrayants.



Pour en juger, franchissons cette modeste porte de la rue Marengo, gravissons ce large escalier, dont la rampe de fer forgé est un chef-d œuvre des "Faures” (ancienne corporation des ferronniers bayonnais), enfin pénétrons dans la première salle du Musée Basque, “Hemen sartzen dena, bere etchean da” “ Celui qui entre ici est chez lui ”.



Telle est la devise que les organisateurs du Musée Basque se sont efforcés de justifier aussi complètement que possible.



En effet, la plupart des Musées d’Ethnographie régionale, ne se peuvent parcourir qu’en groupe, sous la conduite d’un gardien, qui, suivant un itinéraire fixe, oblige les visiteurs à une cause hâtive au travers des salles.



Au contraire, les hôtes du Musée Basque jouissent d’une liberté complète, permettant à chacun d’aller tout droit vers ce qui l’intéresse, de s’y attarder à loisir, comme aussi de flâner sans but précis parmi les diverses sections... 



Cette liberté entraine, évidemment, une surveillance plus dispendieuse, mais on a voulu permettre au public de bien voir, de tout voir et de voir avec agrément.



Un itinéraire a été cependant établi à titre d’indication pour les visiteurs ; c’est celui-ci que nous suivrons, car c’est le plus approprié à la disposition des locaux et au classement des collections en voie de formation.



Très vaste, entre ses murs discrètement blanchis à la chaux, sous son plafond aux larges poutres apparentes, la première salle abrite principalement tout ce qui se rapporte à la Tradition Bayonnaise.



En son milieu se trouve un très grand plan en relief de Bayonne, dépôt de la Chambre de Commerce. Le plan sera mieux à sa place dans la future section de géographie du Musée.



Sur les murs, suivant l’ordre chronologique, se déroule une vision de Bayonne et de ses habitants à travers les siècles : deux curieuses vues panoramiques de la Ville en 1750 ; une quantité d’estampes qui, comme presque toutes les richesses iconographiques du Musée, proviennent du généreux legs de M. Nicolas Larribière."



A suivre...




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