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lundi 1 mai 2017

PREMIER MAI 1911 À BAYONNE ET BOUCAU EN LABOURD AU PAYS BASQUE


LE PREMIER MAI 1911 À BAYONNE ET BOUCAU.

Après les grèves des dockers du port de Bayonne et des métallurgistes du Boucau d'avril 1911, et les incidents qui en ont découlé, les autorités redoutent le premier mai 1911.


La tradition du premier mai  revendicatif des travailleurs remonte au 1er mai 1886.


Cette année là, les syndicalistes américains organisent des actions collectives le premier mai en 

faveur de la journée de huit heures.


Certains travailleurs obtiennent satisfaction mais 340 000 doivent faire grève pour avoir eux 

aussi gain de cause.


Le 3 mai 1856, une manifestation est violemment réprimée par la police et il y a trois morts 

parmi les grévistes.


Une marche de protestation a lieu le lendemain et au moment de la dispersion, une bombe 

explose.


Il y a une quinzaine de morts parmi les policiers.


Trois syndicalistes anarchistes sont jugés et condamnés à la prison à perpétuité.

Cinq autres sont pendus le 11 novembre 1886 malgré des preuves incertaines. 

Ils seront réhabilités plusieurs années après.

En souvenir de ce drame va être instauré chaque année une "journée internationale des 

travailleurs" ou "Fête des travailleurs", appelée plus communément "Fête du Travail".

A Bayonne et à Boucau, la troupe et la police étaient donc réquisitionnées le premier Mai 1911.


pays basque avant
TRACT PREMIER MAI 1911 BAYONNE


Georges Miremont, le Président du Conseil d'Administration de la Bourse du Travail de Bayonne écrit le 25 avril 1911 au Maire de Bayonne Dominique-Joseph Garat :

"J'ai l'honneur de vous informer que les ouvriers syndiqués de Bayonne ont décidé de chômer et de manifester le 1er mai, seul jour de l'année reconnu par eux comme fête vraiment prolétarienne.

En conséquence, le Conseil d'Administration de la Bourse du Travail m'a chargé de vous demander l'autorisation de nous promener ce jour là en cortège dans la Ville  si nous le jugeons à propos au dernier moment.
Nous pouvons vous assurer que l'ordre ni la circulation sur la voie publique ne seront troublés.

Nous nous contenterons de passer en chantant dans certaines rues sans y stationner.


Nous pensons que dans notre cité démocratique, où les mots de liberté, d'égalité et de fraternité sont fréquemment prononcés, où les processions religieuses et les retraites aux flambeaux militaires, où les danses basques et l'enterrement de Saint-Pansar sont des coutumes qu'aucun arrêté municipal n'est venu jusqu'à ce jour contrarier, pas plus d'ailleurs que les grands meetings électoraux sur les places publiques, nous pensons, Monsieur le Maire, que votre sens de la liberté permettra à des ouvriers bayonnais, citoyens et électeurs de cette démocratie, de manifester à leur aise sans leur opposer ni gendarmes, ni dragons, ni fantassins, ni agents de police, prolétaires eux aussi qui dans leur for intérieur - les plus intelligents tout au moins - ne seraient point fâchés de se mêler dans nos rangs le jour du 1er Mai.


Encore une fois, nous vous donnons l'assurance que le plus grand calme sera observé et que nous n'installerons ni reposoirs, ni tribunes, toutes choses qui auraient pour effet de gêner la circulation..


Nous comptons sur votre bienveillance et votre esprit d'équité Monsieur le Maire, comme vous pouvez compter sur notre clairvoyance et notre fidèle attachement au respect des hommes et des choses.


Veuillez agréer nos civilités respectueuses.


Pour le Conseil d'Administration
Signé : Georges Miremont.


P.S. : Le Conseil d'Administration devant se réunir ce soir nous vous serions obligés de nous faire connaître votre réponse ce soir même."




pays basque 1900
GREVES BOUCAU 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN




pays basque 1900
DOCKERS BAYONNE 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN


pays basque 1900
DOCKERS USINE ST GOBAIN BOUCAU 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN


La journée du premier mai se passe dans incidents.


La presse locale relate qu'à Boucau :


"Malgré la récente grève des dockers, la journée du premier, date pour laquelle on craignait des manifestations, a été très calme au Boucau.

Deux compagnies du 49ème Régiment d'Infanterie de ligne, une cinquantaine de dragons à cheval et un renfort de gendarmes étaient venus de Bayonne pour rétablir l'ordre si des troubles avaient lieu. 

Il n'y a pas eu le moindre incident à signaler et, vers six heures du soir, les troupes ont repris le chemin de Bayonne."


pays basque 1900
49ème REGIMENT INFANTERIE BAYONNE 1911
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • L'Eclaireur des Pyrénées raconte le premier mai 1911 à Boucau :

"le 1er mai à Boucau.

Cette journée a été très calme dans notre ville. 

Le travail n'a été interrompu dans aucun chantier et on n'a remarqué dans nos rues aucune manifestation tumultueuse.

Par mesure de précaution un demi escadron de dragons et un bataillon d'infanterie sont venus de Bayonne.

Les gendarmes venus à cette occasion ainsi que ceux restés au Boucau depuis les grèves ont surtout gardé les quais.

On a remarqué aussi la présence de M Camu commissaire spécial de Hendaye lequel est revenu au Boucau à l'occasion du premier mai.

En somme, journée paisible ; les troupes n'ont pas eu à intervenir."



  • L'Eclaireur des Pyrénées raconte aussi le premier mai 1911 à Bayonne :

"La journée du premier mai s'est déroulée sans incident à Bayonne.

Dès deux heures de l'après-midi deux cents ouvriers environ se réunissent à la Bourse du Travail et vers trois heures ils se dirigeaient vers le lac "Chiberta" où un goûter leur était offert.

Là, MM. le docteur Elosu et Miremont haranguèrent leurs camarades et vers sept heures ils revenaient vers Bayonne en bon ordre.

Aucun incident ne s'est produit.

Sur les quais du port, le travail s'effectua normalement."



(Source : https://www.herodote.net et www.retours-vers-les-basses-pyrenees.fr)





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