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mardi 22 octobre 2024

L'ANNEXION À HENDAYE DES QUARTIERS SANTIAGO ET SUBERNOA D'URRUGNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1893 (première partie)

L'ANNEXION À HENDAYE DES QUARTIERS SANTIAGO ET SUBERNOA D'URRUGNE EN 1893.


C'est le 12 avril 1893 que le Conseil général des Basses-Pyrénées va voter, par 18 voix contre 5, l'annexion à Hendaye des quartiers Santiago et Subernoa d'Urrugne.



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QUARTIER DE SANTIAGO HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Voici ce que rapporta à ce sujet le Conseil Général des Basses-Pyrénées, dans ses rapports et 

délibérations, le 12 avril 1893 :



"Présidence de M. Pomier, Vice-Président, en l'absence de M. Garet, Président, qui s'est fait excuser.




député conseil béarn génral basses-pyrénées
EMILE GARET 
PRESIDENT CONSEIL GENERAL BASSES-PYRENEES
DE 1889 A 1904



Présents : MM. Abbadie-Tourné, d'Andurain, Berdoly, Carenne, Catalogne, Clédou, Doussine, Faisans, Ferré, Fourcade, Fourguette, de Gontaut-Biron, Duc de Gramont, Harriague, de Laborde-Noguez, La Caze, Lafourcade, Lagoardette, Laurens, de Larralde-Diusteguy, Mendiondou, Minvielle, Pées, Peyré, Pomier, Pouzac, Quintaa, Rey (Henri), Rey (Paul), de St-Jayme, Sala, Sarraillé, Tachoires, Vidal.


La séance s'ouvre à 3 h 1/2.


M. le Préfet y assiste.


Le procès-verbal de la séance précédente est lu, mis aux voix et adopté.



Annexion à Hendaye des quartiers Santiago et Subernoa, d'Urrugne.



M. Clédou, au nom de la 4me Commission, lit le rapport suivant relatif à l'annexion à Hendaye des quartiers Santiago et Subernoa, d'Urrugne :


Messieurs,



La demande d'annexion des quartiers Santiago et Subernoa à Hendaye avait été étudiée par votre 4me Commission, à la dernière session d'Août et le Conseil général était sur le point de donner, l'avis qu'on réclame aujourd'hui de lui, lorsque M. le Préfet intervint et vous pria de surseoir jusqu'au moment où il pourrait fournir à la 4me Commission des explications complémentaires que nécessitait l'intervention de M. de Larralde, maire d'Urrugne, qui avait demandé à être entendu. Il fut décidé que vous seriez de nouveau saisis de l'affaire pendant cette session d'Avril et le Conseil Général ne se prononça pas.



La commune d'Hendaye demande depuis 1867 l'annexion des quartiers dont il s'agit, et celle d'Urrugne, dont ils font partie intégrante, s'y refuse absolument. Les habitants intéressés le plus directement dans cette question se divisent en deux parties inégales, la plus grande s'opposant à l'adoption de ce projet et l'autre ne l'acceptant qu'à la condition formelle de n'avoir pas à payer les impositions extraordinaires qui pèsent sur la commune d'Hendaye. La Commission syndicale est hostile, et le Conseil d'arrondissement de Bayonne ne s'est pas prononcé bien nettement à ce sujet.



Tel est l'état de la question sur laquelle vous n'avez d'ailleurs qu'à donner un avis.



Les deux partis en présence ont d'excellentes raisons pour ou contre l'annexion.



Hendaye dit :


Santiago et Subernoa sont fort éloignés du bourg d'Urrugne (8 kil. en moyenne) et en sont séparés par une colline à gravir et une vallée à traverser, tandis que leurs maisons se confondent presque avec celles d'Hendaye, tant elles en sont rapprochées.


Religieusement, ces deux quartiers dépendent, déjà depuis longtemps d'Hendaye : baptêmes et inhumations se font dans cette commune ; les enfants fréquentent les écoles d'Hendaye ; les agriculteurs, les industriels et les commerçants se disent d'Hendaye dans leurs lettres d'affaires, ce qui indiquerait qu'ils ont quelque intérêt à le faire ; ils profitent de la proximité du marché d'Hendaye pour l'écoulement de leurs produits agricoles, de leur industrie et de leur commerce et nécessiteront, sous peu, l'agrandissement du cimetière devenu insuffisant, par suite de l'augmentation de la population. Il serait juste qu'ils participassent aux dépenses de la commune d'Hendaye, puisqu'ils jouissent de tous les avantages que peut leur offrir le voisinage de cette commune appelée à un brillant venir.




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QUARTIER DE SANTIAGO HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN




Urrugne répond : Nous voyons bien l'avantage qui résultera pour Hendaye de l'annexion dont il s'agit, mais nous comprenons moins celui qu'en retireront la commune d'Urrugne et les habitants de Santiago et de Subernoa, et c'est pourquoi ils s'opposent énergiquement à cette mutilation, pour laquelle il faudrait, tout au moins, le consentement du patient qui doit la subir. Mais le but poursuivi par Hendaye est facile à saisir : s'emparer, sans indemnité, d'une source existant dans ces quartiers, de la plage d'Urrugne où un modeste établissement de bains fait concurrence aux siens et faire supporter par les annexés une partie des charges qui pèsent si lourdement sur elle, car si Urrugne n'a que 6 centimes communaux d'impositions, Hendaye en compte 28. Les arguments tirés de la fréquentation des écoles et de l'église tombent d'eux-mêmes, puisque Béhobie, qui appartient à Urrugne, est très près de ces deux quartiers et qu'on ne serait pas éloigné de construire une nouvelle école pour donner satisfaction à ses habitants.



Votre 4me Commission reconnaît, Messieurs, le bien fondé de ces protestations et vous proposera d'émettre un voeu sur l'exonération des charges pesant sur les habitants d'Hendaye, que ceux de Santiago et Subernoa même favorables au projet, n'acceptent pas ; mais elle ne peut s'empêcher de constater que la topographie des quartiers dont il s'agit, les avantages matériels et moraux qu'ils retirent de la proximité d'Hendaye, sans qu'ils participent aux charges de cette commune, le rattachement religieux, la fréquentation des écoles, l'éloignement du bourg sont de puissantes raisons en faveur de l'annexion des quartiers Santiago et Subernoa d'Urrugne à Hendaye.



Conclusion :


Votre 4me Commission vous propose donc de donner un avis favorable à l'annexion.


Et elle vous propose, en outre, d'émettre le voeu que les habitants des quartiers annexés ne supportent pas, pendant la durée des emprunts consentis jusqu'à ce jour par la commune d'Hendaye, les charges fiscales qui en résultent.



M. de Larralde-Diusteguy demande la parole. Il regrette de devoir combattre les conclusions de ce rapport.



La demande d'annexion des quartiers Santiago et Subernoa à Hendaye, examinée au point de vue géographique et surtout au point de vue légal et sacré des habitants, dit-il, se présente dans de telles conditions, qu'il ne comprend pas qu'on propose cette annexion, même avec les restrictions qui se trouvent dans le rapport.



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QUARTIER DE SANTIAGO HENDAYE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Il ne saurait exister, dans l'examen de cette annexion, de question politique.



C'est la deuxième fois que le Conseil général s'en occupe.



La première fois, c'était en 1867. Alors Hendaye n'avait pas son développement actuel et n'était pas endettée comme elle l'est aujourd'hui. Les chefs des services départementaux étaient partisans de l'annexion, tellement qu'une démarche fut faite auprès de l'Empereur, alors à Biarritz.



Malgré l'intervention de ce dernier, malgré le préfet, le Conseil général, par respect pour la volonté des habitants, émit un avis défavorable.



Le mobile qui amène à cette heure la commune d'Hendaye à demander l'annexion de ces deux quartiers, naît du désir de s'emparer, sans bourse délier, d'une fontaine dont la concession lui a été proposée à des conditions non acceptées par elle.



Une annexion, dit M. de Larralde-Diuesteguy, est chose grave et revêt un caractère odieux.



Aussi, la loi a-t-elle prévu les conditions à remplir.



La première formalité consiste à faire une enquête.



Elle fut ordonnée. C'est le Commissaire spécial d'Hendaye, partisan de l'annexion, inspirateur peut-être du projet, qui fut désigné comme Commissaire-enquêteur. Son premier soin était de déposer à la mairie. Il ne l'a pas déposé. Aussi, est-ce avec raison, que M. Guilbeau, habitant important de la commune d'Urrugne, protesta contre cette manière d'agir et demanda qu'il fut procédé à des enquêtes régulières.



Elles eurent lieu à la mairie d'Urrugne, le 12 Octobre 1890, et à la mairie d'Hendaye, le 19, même mois d'Octobre.



A la mairie d'Urrugne, il y eut 123 opposants ; il y en eut 119 à la mairie d'Hendaye."



A suivre...






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