UNE FÊTE BASQUE À PARIS LE 10 FÉVRIER 1929 (troisième partie)

UNE FÊTE BASQUE À PARIS EN 1929.

Les Basques de Paris organisent fréquemment des fêtes et ils sont nombreux à y participer.

THEÂTRE MARIGNY CHAMPS ELYSEES PARIS

Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, 

le 11 février 1929, sous la plume de Fernand Lot et R.C. :

"A Paris... Le Pays et le Peuple basques à l'ordre du jour.

Une conférence de M. Gaëtan Bernoville. — Un article de M. André Geiger. — La croix d'Ahetze. — Les travaux de M. Georges Hérelle.

Les danseurs Basques aux Champs-Elysées.

La manifestation d'art basque au théâtre des Champs-Elysées aura mis dans la capitale les Euskariens à l'ordre du jour... et cela durant beaucoup plus de vingt quatre heures !

Parmi les remous d'intérêt suscité en l'honneur de l'Eskual-Herria, il faut signaler la brillante conférence, à la fois poétique et très documentée, que M. Gaëtan Bernoville, directeur de la revue "Les Lettres", vient de faire à la Société de Géographie. M. Bernoville, qui est Basque par son ascendance maternelle, connaît en profondeur l'âme de ce pays, dont il sait qu'elle s'exprime avant tout par la musique, plus éloquente en quelques mesures que les plus gros livres bouffis de prétentions scientifiques et que maints romans plus ou moins fantaisistes écrits à la galope par des gens de lettres qui se figurent en trois semaines de vacances avoir fait le tour des choses... Aussi ce sont, nombreuses, de vieilles chansons euskariennes, chansons de paysans, de bouviers, de marins, de tisseuses, d'émigrants, antiques berceuses en mineur, qu'il a présentées à son auditoire. Et c'est Mme Croiza qui les a interprétées — admirablement, cela va sans dire.

CANTATRICE CLAIRE CROIZA 1934

En outre, de nombreuses vues, prêtées au conférencier par le Musée Basque, ont illustré son intelligente et sensible évocation dont le succès a été très vif.

A propos de cette conférence, M. André Geiger (l'auteur de Maï la Basquaise, livre qui a enchanté de fort nombreux lecteurs, puisque ses deux premières éditions sont épuisées), M. Geiger écrit dans la Griffe des remarques intéressantes :

LIVRE MAÏ LA BASQUAISE D'ANDRE GEIGER

"Jadis, par mes "campagnes" dans la presse parisienne, j'ai contribué à préserver de la destruction les remparts de Bayonne. Peu de villes conservent un décor aussi intact des derniers siècles. Si la cité de l'Adour et de la Nive occupe une position un peu excentrique, elle est cependant la vraie métropole du Pays Basque français et méritait de l'emporter sur Saint-Jean-de-Luz et Saint-Jean-Pied-de-Port pour l'installation du Musée Basque. Il reste au deux "Saint-Jean" assez d'attraits pour s'en consoler."

Après un bel éloge du Musée Basque M. Geiger s'inquiète du sort de la croix d'Ahetze :

PLACE D'AHETZE
PAYS BASQUE D'ANTAN

"Sait-on, dit-il, qu'une admirable pièce d'orfèvrerie, une croix, classée monument historique, se trouve au presbytère du petit village d'Ahetze, sous la menace des cambrioleurs ? Pourquoi n'est-elle pas à la place d'honneur au Musée ?

Le Musée Basque est jeune... Il demande à grandir, car, s'il n'est pas Espagnol, il possède la noblesse de la province "Une en Sept" (Zazpiak Bat), qu'il prétend à représenter."

ZAZPIAK BAT
PAYS BASQUE D'ANTAN

M. Geiger termine son article en signalant les beaux travaux sur le Théâtre et les Pastorales qu'a publiés M. Georges Hérelle, le traducteur des grands romanciers italiens et espagnols, qui réside à Bayonne.

"Le petit peuple qui danse au sommet des Pyrénées a fait, on le voit, parler de lui dans la capitale où bien des regards se tournent souvent du côté de notre Sud-Ouest..."

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Le voyage à Paris.

Nous n'avons pas encore de détails complets sur le voyage des danseurs basques à Paris, organisé par le Musée Basque et sur la représentation des Champs-Elysées. Toutefois, nous pouvons noter aujourd'hui d'une lettre, qui nous parvint hier, de M. Constantin, que la capitale a fait aux Basques un chaleureux accueil.

"Ce fut un succès sans précédent, nous écrit-il. Dès sept heures du soir, une pancarte annonçait qu'il n'y avait plus un strapontin de libre.

Le public s'est montré enthousiaste.

De nombreux numéros ont été bissés, de sorte que la représentation n'a fini qu'après minuit et demie.

Tous les représentants des grands journaux de Paris étaient là.

Dans les coulisses, M. George Scott et d'autres dessinateurs notoires évoquaient nos danseurs basques français et basques espagnols. Le drapeau de ces derniers était enrubanné de crêpe à cause de la mort de la reine Marie-Christine..."

Nous avons déjà un témoignage, s'il en était besoin, de l'intérêt témoigné par la presse et les dessinateurs à cette manifestation.

Dans l'Oeuvre qui paraît aujourd'hui en province, un dessin représente nos danseurs. Mais nous en verrons bien d'autres ces jours-ci, dans l'Illustration, pour commencer, sans doute.

On apprendra avec plaisir le succès des représentants du Pays Basque, à Paris. Nous ne saurions oublier que nous le devons, en grande part, au Musée Basque."

A suivre...

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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