L'ÉGLISE DE SAINT-JEAN-DE-LUZ.
L'église Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Luz est renommée pour son retable du 17ème en bois doré et pour y avoir vu y célébré le mariage du roi Louis XIV le 9 juin 1660.
L'église est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 mars 1931.
Voici ce que rapporta à ce sujet le bulletin de la Société des sciences, lettres & arts de Bayonne, du
1er juillet 1932, sous la plume de Pierre Dop :
"L'Eglise de Saint-Jean-de-Luz.
... Les chapelles latérales.
— Celles du choeur sont garnies de retables à deux étages. Immédiatement au-dessus de chaque autel se trouve place une grande toile encadrée qui représente, à droite, Saint Michel terrassant le démon, à gauche, l'Annonciation de la Sainte Vierge. Elles sont accompagnées de pilastres finement décorés à chapiteaux genre ionique et que surmonte un entablement dont la frise est ornée de rinceaux. Plus haut, une autre toile de dimensions plus restreintes représente, à droite, saint Martin coupant une partie de son manteau pour le donner à un pauvre, à gauche, sainte Catherine. Les cadres sont accompagnés de guirlandes en chute et flanqués d'ailerons. Ils sont surmontés d'une frise à palmettes et d'un fronton triangulaire dont le sommet porte une urne à flammes, et les rampants, des guirlandes.
Au-dessus du tabernacle des autels, des socles servent d'appui à de grandes statues polychromes modernes : à la chapelle de droite, le Sacré-Coeur ; à celle de gauche, la Sainte Vierge. Ces socles et statues affectent fâcheusement la vue des toiles du fond.
Assez malencontreusement aussi, sur la corniche du premier étage, sont posés des groupes, représentant, du côté droit, l'apparition du Sacré-Coeur à sainte Marguerite-Marie, et du côté gauche, la Sainte Vierge remettant le Rosaire à saint Dominique.
Par suite des addition de ces divers statues et groupes, additions certainement postérieures à l'érection des chapelles, l'aspect général de celles-ci se trouve gâté.
Dans l'une et l'autre chapelle du transept, le fond du retable est tapissé d'une grande toile centrale, encadrée de deux petits pilastres décoratifs simplement ornés de cannelures. Ces toiles représentent : à droite, l'Ascension de Notre-Seigneur, à gauche, l'Adoration des Mages ; cette dernière est une oeuvre intéressante de Restout, célèbre peintre du XVIIIe siècle.
Chaque côté des retables est décoré d'une grosse colonne et d'un pilastre peu saillant, en retrait l'un par rapport à l'autre. Les colonnes sont torses et ornées de rameaux de vigne qui les enlacent. Dans la chapelle de gauche, elles sont engagées ; dans celle de droite, non.
Colonnes et pilastres sont terminés par des chapiteaux d'ordre composite, supportant des éléments d'entablement qui servent d'assises à un fronton curviligne, découpé et largement brisé. Sur l'entablement de la chapelle de droite, la frise est décorée des différents attribut de la Passion ; sur celui de la chapelle de gauche, elle est ornée de feuillages.
De la brisure, au-dessus d'un fon argenté, chargé de nuages, de rayons, de têtes d'anges accostées d'ailes, se dégage un médaillon, avec une toile dont le sujet s'harmonise avec celui des grands tableaux inférieurs. A droite, le Père Eternel, accompagné du Saint-Esprit sous forme de colombe, considère son Fils s'élevant de terre ; à gauche un groupe d'anges se penche curieusement sur la scène de l'Adoration des Mages.
Le tout est couronné, au-dessus de la brisure, d'un fronton élevé, au sommet arrondi, couvert de fleurs, aux rampants courbes et se terminant en volutes à la partie inférieure.
Les autels sont entourés, des deux côtés accessibles au public, par une grille en fer forgé pouvant servir de table de communion. Quoique plus simples, les dessins y sont analogues à celui de la rampe du maître-autel. Ces autels et retables, se présentant de face et en échelons avancés, forment, avec le maître-autel et son retable, un ensemble d'ornementation, vaste et équilibré, qui satisfait l'oeil d'une façon parfaite.
Les stalles du choeur.
— En bois, tout à fait simples, elles se développent en demi-cercle ouvert vers l'abside, et sont séparées de la nef par une grille, de ligne droite, en fer forgé, qui sert de table de communion.
Les galeries.
— Trois rangées de galeries en bois, munies de bancs et soutenues par des piliers également en bois, courent le long des murs latéraux. Dans le fond, il y en a cinq : trois sont au même niveau mais de plus grande largeur que les galeries latérales ; comme celles-ci, elles ne sont accessibles qu'aux hommes ; à un niveau inférieur et s'appuyant sur des piliers en pierre, une autre, de plafond bas, est réservée aux femmes ; enfin une cinquième, à un niveau plus élevé, beaucoup plus étroite et garnie de bancs en gradins, a été construite il y a quelques années pour le besoin des écoles.
GALERIES EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
Un escalier en bois s'élève, à l'intérieur de l'église, dans l'angle nord-ouest, pour accéder du rez-de-chaussée à chacune des galeries. Il est brisé, et sa rampe comporte des balustres, également en bois, du même modèle que ceux des galeries.
Le buffet d'orgues.
GRANDES ORGUES EGLISE SAINT-JEAN-DE-LUZ PAYS BASQUE D'ANTAN |
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