LE GROUPE ERESOINKA EN DÉCEMBRE 1937.
Eresoinka est un ensemble instrumental, vocal et chorégraphique mixte, formé lors de la Guerre civile espagnole à l'initiative du gouvernement basque de Bilbao en 1937.
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GROUPE ERESOINKA 1937 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Entre 1937 et 1939, cet ensemble composé de 101 Basques fait découvrir la culture musicale traditionnelle basque lors de tournées internationales qui les mènent jusqu'à Paris, Bruxelles, Amsterdam et Londres.
Parmi les 63 choristes composant le groupe, un d'entre eux sera par la suite mondialement connu : le ténor Mariano Gonzalez d'Irun, le futur Luis Mariano.
Une alti, Pepita Embil de Guetaria sera la mère du futur Placido Domingo.
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PEPITA EMBIL ERESOINKA
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Voici ce que rapporta au sujet d'Eresoinka la presse nationale, dans différentes éditions :
- Ce Soir, le 19 décembre 1937, sous la plume de L.-R. Dauven :
"Les spectacles d'art basque du groupement "Eresoinka".
Que nous apporte "Eresoïnka" ?
Tout simplement la révélation de l'art basque.
Car, s'il est un peuple qui a conservé pour nous tout son mystère, et non pas seulement sur le plan artistique, c'est bien ce magnifique peuple basque — actuellement engagé dans une lutte tragique pour son indépendance — ce peuple que nous ne connaissons guère que par quelques livres et dont nous savons seulement qu'il est resté lui-même à travers les siècles, "resserré entre ses montagnes et la mer, comme en un territoire de refuge, autour de ses foyers, de ses autels et de ses tombes", gardant jalousement, "avec l'énigme de sa provenance", sa langue, l'"euskara", les traditions ancestrales, ses jeux, ses danses et ses chants.
C'est l'art basque, dans ses manifestations les plus typiques, qui vient à Paris avec "Eresoinka".
Le groupement est né, il y a quelques mois, dans un petit village des Basses-Pyrénées, Sare.
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GROUPE ERESOINKA PHOTO DE JESUS ELOSEGUI 24 JUILLET 1937
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C'est là que se rencontrèrent, venus de tous les coins du pays basque, quelques jeunes hommes et quelques jeunes femmes qui avaient résolu de promener de par le monde des spectacles d'art basque. Ils n'étaient, au début, que quelques-uns. Ils furent bientôt une centaine. Il y avait parmi eux des architectes, des avocats, des industriels, des laboureurs, des ouvriers. Tous communiaient dans un même amour de leur patrie, l'Euzkadi, et dans un même culte des chants et des danses de leur pays.
Pendant six mois, on travailla.
Des compositeurs, comme M. Jorda de Gallastegui, réunissaient les merveilleuses mélodies basques harmonisées par Guridi, Urunuela, Almandoz, Goicoechea, ainsi que les oeuvres des auteurs anciens : Joaquin des Près, Jannequin, Palestrina, Guerrero, Morales. M. Olaizola faisait répéter les choeurs cependant que M. J. Luisa Esnaola, sur la place même du village, réglait, au son de la flûte basque et du tambourin, les évolutions d'une harmonieuse troupe de danseurs et de danseuses.
Dans le même temps, des décorateurs préparaient les maquettes, des peintres établissaient les costumes nécessaires à la réalisation de tableaux scéniques, chantés et dansés, évoquant, stylisées des scènes réelles de la vie basque.
C'est ce spectacle qui sera présenté ce soir aux Parisiens.
— Il m'est impossible, nous disait hier un des principaux animateurs du groupement, de vous dire ce que sera notre spectacle. Notre ambition est de donner une image exacte, une image sincère de notre pays. Nous avons mis en commun tout ce que nous possédions, nous avons travaillé avec tout notre coeur, avec toute notre âme. Nous apportons à Paris toutes les oeuvres de nos compositeurs, ceux d'hier comme ceux d'aujourd'hui, toutes les danses populaires du pays basque, toutes les richesses de notre folklore. Nous avons fait de notre mieux et nous croyons bien servir notre patrie, l'Euzkadi. Le public jugera.
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DANSEURS GROUPE ERESOINKA PHOTO DE JESUS ELOSEGUI 28 DECEMBRE 1937
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Sans doute...
Mais peut-être nous sera-t-il permis de dire, avant même que le rideau ne se lève sur le premier spectacle du groupe "Eresoïnka" que peu d'efforts apparurent jamais plus sympathiques que le sien et que c'est de tout coeur que nous lui souhaitons cette réussite qu'il a si largement méritée ?"
(Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France)
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