L'IMPÉRATRICE ZITA DE BOURBON-PARME AU PAYS BASQUE EN 1922.
Zita de Bourbon, princesse de Parme puis, par son mariage, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, est née le 9 mai 1892 à Camaiore, en Italie, et morte le 14 mars 1989 à Zizers, en Suisse.
Epouse de l'empereur Charles 1er, elle est la dernière impératrice d'Autriche, reine de Hongrie et reine de Bohême.
L'Eglise catholique la considère comme servante de Dieu.
Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien local, la Gazette de Bayonne, de Biarritz et du Pays
basque, le 11 février 1929, sous la plume de Renée Dominique :
"L'Impératrice Zita et la question de la paix séparée.
Conférence de M. Antoine Rédier.
ANTOINE REDIER |
La fâcheuse grippe, qui sévit avec intensité à Paris, a empêché M. Edouard Helsey de nous faire samedi sa conférence sur le Président Hindenburg. Mais un autre conférencier prit le train à sa place, et ce conférencier, d'ailleurs inscrit au programme des samedis littéraires, n'était autre que M. Antoine Rédier. Donc, s'il y eut tout d'abord un peu de désappointement, le seul nom de M. Antoine Rédier enchanta tous les auditeurs, malheureusement un peu clairsemés, — est-ce le beau temps ? ou bien plutôt abondance de conférences ? — tant pis pour les absents !
Tout le monde connaît au moins, de M. Antoine Rédier, ce livre admirable qu'est "La Guerre des Femmes" et qui nous valut naguère, à Biarritz-Association, une bien émouvante conférence. Ce n'est pas de la guerre des femmes que nous a parlé samedi M. Rédier, mais d'une femme de guerre, — ou plutôt d'une femme de la paix — d'une femme dont le rôle sublime fut de mettre fin à l'atroce tuerie, d'une femme qui mit tout en oeuvre pour y parvenir, mais dont la pensée ne fut pas comprise de ceux vers qui allait son noble coeur de fille de France.
LIVRE LA GUERRE DES FEMMES D'ANTOINE REDIER |
Cette femme, héroïne douloureuse, mais jamais brisée, de la plus épouvantable des tragédies ; cette femme, épouse et mère admirable devant qui toutes les mères s'inclinent respectueusement ; cette femme, dont le front pur a porté la double couronne d'impératrice et de reine, cette femme vit tout près de nous, dans un petit village basque, de l'autre côté de la frontière, une existence des plus modestes avec les huit enfants que le ciel lui a donnés et auxquels elle consacre les trésors de son intelligence et de son coeur.
ZITA DE BOURBON-PARME A LEQUEITIO EN 1925 |
Oui, c'est de l'impératrice Zita que M. Antoine Rédier nous a parlé, et il l'a fait avec une telle émotion, une telle piété que bien souvent nous en avons eu les larmes aux yeux et que nous avons revue, grandie encore et magnifiée, celle qui nous apparut, un jour de décembre dernier, si belle, si noble et si délicatement bonne et simple. Et M. Rédier nous a conté l'histoire la plus prodigieuse qui soit, une histoire qu'on croirait tirée de la légende, une histoire qui n'est que de l'Histoire pourtant et où l'imagination n'a rien ajouté.
Hier, à Sainte-Eugénie, nos regards et notre pensée ne pouvaient se détacher de cette frise des saintes où sainte Zita, sa jolie tête inclinée, son bras portant la lourde cruche, symbolise si bien la devise : "Les mains au travail, le coeur à tout." Elle est la sainte vénérée des habitants de Lucques, en Toscane, où naquit en 1892, une petite princesse, qui reçut son nom. La petite princesse Zita était fille du prince Robert de Bourbon-Parme et de la princesse Maria-Antonia de Portugal. Elle descendait de Louis XIV par les Bourbons d'Espagne, une fille de Louis XV était parmi ses aïeules, et sa grand'mère n'était autre que la fille de Charles X, soeur du comte de Chambord.
Son enfance se passa en partie en France, avec ses nombreux frères et soeurs, en particulier à Chambord. Elle n'entendait parler que français et l'étude de l'allemand lui fut un véritable supplice. Elle était franche et gaie, d'esprit primesautier et parfois gamin.
A 13 ans, elle va chez les Bénédictines de Solesmes, à l'île de Wright. Elle passera là trois ans au milieu de moniales françaises et de jeunes compagnes venues de France. Puis elle revient dans sa famille. Son père meurt et le 21 octobre 1911, elle épousait l'Archiduc Charles d'Autriche. Ce fut un mariage d'amour. La politique, elle, avait bien d'autres vues pour le jeune archiduc et une alliance allemande, ou tout au moins agréable à Berlin, lui aurait souri. Mais cette fois, la politique fut vaincue par un regard de femme.
CHARLES D'AUTRICHE ET ZITA DE BOURBON-PARME |
Le mariage fut célébré en grande pompe et le vieil empereur François-Joseph fit à la jeune archiduchesse le plus aimable accueil. Les premières années du jeune ménage se passent en Galicie orientale où le premier enfant, l'archiduc Othon, vient au monde ; puis en Syrie où l'archiduc Charles commande un régiment et où la nouvelle de l'assassinat de son oncle, l'archiduc François-Ferdinand, vient le surprendre. Il reste d'ailleurs en Syrie et ne prend aucune part aux intrigues qui vont aboutir à la guerre.
ATTENTAT DE SARAJEVO 28 JUIN 1914 |
Après la mort de François-Joseph, le 21 novembre 1916, le premier acte du jeune empereur est un message à son peuple pour souhaiter la paix, et l'Impératrice va le seconder de tous ses efforts pour réaliser cette paix. Mais il faut d'abord aller à Budapest ceindre la couronne de Saint-Etienne : le patriotisme commande de fortifier la dynastie pour empêcher le démembrement de la patrie.
Toute la Hongrie a oublié la guerre pour ne songer qu'au couronnement. C'est en effet un spectacle unique que celui du sacre. Après qu'il a reçu l'onction sainte, le roi, couronne en tête, sur son cheval blanc, doit monter au mont Royal. Il faut que, parvenu au sommet, son cheval se cabre quatre fois et que quatre fois le roi prête serment.
CHARLES D'AUTRICHE ET ZITA DE BOURBON-PARME ET OTHON |
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