LE ROI D'ANGLETERRE AU PAYS BASQUE EN 1910.
Edouard VII, le roi d'Angleterre depuis le 22 janvier 1901, au décès de sa mère la reine Victoria, aimait beaucoup la France, et en particulier le Pays Basque.
ROI EDOUARD VII BIARRITZ FIN MARS 1910 PAYS BASQUE D'ANTAN |
Il fit de nombreux séjours à Biarritz, à l'Hôtel du Palais.
Il fumait habituellement 40 cigarettes et cigares par jour.
Vers la fin de sa vie, il souffrit de plus en plus de bronchites.
En mars 1910, le roi se trouvait à Biarritz quand il s'effondra. Il y resta quelque temps pour
récupérer, et ce jusqu'au 27 avril, date de son retour à Londres, où il décédera, peu de temps
après, le 6 mai 1910.
Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien local La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-
de-Luz, le 3 avril 1910 :
"Edouard VII à Biarritz.
Le séjour du souverain anglais se prolongera probablement au-delà du 15 Avril. Le Roi Edouard se trouve d'ailleurs fort bien du climat de notre région et peut continuer sans interruption ses quotidiennes promenades et excursions.
Samedi, il alla visiter le lac d'Yrieux, dans les Landes, un peu au nord de Labenne, dans la région des étangs. Mais peut-être eût-il à regretter le beau soleil qu'il avait laissé à Biarritz, car il trouva, là-bas des brouillards et en revint d'assez bonne heure, appréciant ici l'atmosphère saine et ensoleillée qu'il aime tant.
40 LAC D'YRIEUX LANDES D'ANTAN |
Dimanche, l'Eglise anglaise de la rue des Postes était trop petite pour la foule des assistants venus aux offices de Pâques. Le Roi, accompagné de toute sa maison militaire, vint assister au service, en automobile, puis alla respirer le grand air pur à la Côte des Basques. L'après-midi, il se rendit en automobile aux étangs d'Hossegor et à Cap-Breton.
Aux courses de la Barre.
Le Lundi de Pâques fut aussi une journée idéalement belle. Le souverain passa son après-midi sur l'Hippodrome de la Barre, incomparable pour sa beauté et son pittoresque. Arrivé vers 3 heures, en auto, avec le Colonel Holford, il fut reçu par le Marquis d'Arcangues et M. Arnaud Détroyat, qui lui firent les honneurs de la réunion. Le Roi Edouard VII resta jusqu'à la fin de la dernière course, s'intéressait aux diverses épreuves et surtout, semble-t-il, à la beauté du paysage auquel la mer, la montagne, la forêt et le fleuve, le mouvement des navires et l'activité des hauts fourneaux de l'autre rive font un cadre unique.
A Biarritz-Aviation.
Mardi, autre grande manifestation sportive. L'Aérodrome de Biarritz-Bayonne inaugurait son meeting, en présence du Roi Edouard, qui s'intéressa à tous les détails. Reçu par le Dr Gallard, président, et par M. de Cartassac, le souverain prit place dans un landau, pour faire le tour de l'enceinte, visiter les hangars de garage ; il descendit de voiture pour examiner de près les divers appareils, pour s'entretenir avec les aviateurs et les mécaniciens qui lui furent présentés. Il fit plaisir à causer notamment avec M. Blériot et M. Leblanc et voulut assister de près au lancement et au départ de machines volantes.
Après avoir applaudi les vols exécutés par Leblanc avec une grande aisance, il manifesta le désir de voir voler Blériot qui s'empressa d'accomplir sur un de ses monoplans un magistral tour de piste, venant atterrir en face du souverain. Sous le feu des appareils de photographie braqués sur le groupe où était Edouard VII, celui-ci félicita chaudement le héros de la traversée de la Manche.
Puis le Roi accepta, dans sa tribune d'honneur, un lunch offert par le Comité et servi par Cyprien Labat. Autour de lui étaient les Colonels Davidson et Holford, le Marquis de Soveral, M. de Poliakoff, le Dr Reid et un grand nombre de notabilités.
Il était 6 heures passées quand le Roi quitta l'Aérodrome, enchanté de cette belle journée et de ce sport si sensationnel.
Chasse au renard.
Mercredi, à 11 heures, avait lieu, au Palais, un brillant rendez-vous de Chasse au Renard. Dans la cour d'honneur, cavaliers en habit rouge, amazones, équipages nombreux, et la belle meute de Biarritz fox-hounds formaient un pittoresque ensemble. Notre distingué Hunt-Master, M. Dufaure, fut présenté à Edouard VII qui s'entretint longuement avec lui, examinant les préparatifs de la Chasse. Puis eut lieu le long défilé, le long de la grande allée, au milieu d'une nombreuse assistance.
Après le départ de la Chasse, le souverain fit sa promenade-cure d'air à la Côte des Basques, et le soir il offrait un dîner où assistaient entre autres, le Prince Orloff, le Marquis de Soveral, le Comte Larish, Lord et Lady Londesborough, etc...
Une randonnée en Espagne.
Jeudi, malgré une température un peu rafraichie, Edouard VII fit une importante excursion en automobile dans les massifs pyrénéens et les plaines du nord de l'Espagne.
La frontière fut passée à Béhobie vers onze heures. On remonta la vallée de la Bidassoa à travers les massifs navarrais jusque près de Navarta, où un déjeuner en pique-nique avait été servi dans le vieux château de Rapacizo. Après quelques heures de repos, les autos royales parcoururent la vallée du Baztan, traversèrent Elissondo, Maya, Ainhoa et Cambo. Au retour, et malgré le vent très froid qui soufflait en tempête dans les Pyrénées, le Roi, n'éprouvant aucune fatigue, avait la satisfaction d'une magnifique et agréable excursion.
Vendredi, Edouard VII alla déjeuner à St-Jean-de-Luz et fit, l'après-midi, une promenade en pays basque.
L'honorable J. Ward arrive à Biarritz pour prendre auprès du Roi le service d'aide de camp, en remplacement du colonel Holford, qui retourne à Londres. Le Colonel Davidson, avec qui les membres de la presse ont eu de si agréables rapports, quittera Biarritz dimanche. Il sera remplacé par le Colonel Ponsoby.
COLONEL ARTHUR DAVIDSON By Lafayette (?) - The Leisure Hour, 1904, page 359, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=92471500 |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire