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samedi 1 février 2025

LA PELOTE BASQUE SPORT COMPLET EN MAI 1914

LA PELOTE BASQUE EN 1914.


La pelote Basque est le sport national du Pays Basque, depuis de très nombreuses années.


pays basque autrefois pelote fronton
PROGRAMME PELOTE BASQUE 1905



Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien Excelsior, le 25 mai 1914 :


"Un sport méconnu.

La pelote basque est un sport complet.

Une nouvelle tentative est faite pour l'acclimater à Paris.



Un nouvel essai est fait d'un fronton de pelote basque, et la tentative est intéressante ayant pour but l'acclimatation de ce sport superbe, qui se joue, depuis des siècles, sur les deux versants des Pyrénées. Sans couloir préjuger du résultat de cette tentative — que d'autres précédèrent — il est intéressant de dire ici ce qu'est ce jeu de la pelote basque, qui a ses fervents admirateurs et qui sait être passionnant, même pour les profanes, par la beauté des gestes qu'il provoque.



Quinze mètres : telle est la largeur de la cancha — du champ — où se joue la pelote basque, sa longueur étant d'une soixantaine de mètres. Le mur sur lequel est jetée la balle a, comme dimensions, la largeur de la piste et une hauteur de 8 à 9 mètres. C'est le mur de face. L'arrière de la piste est quelquefois limité par un autre mur, le mur de rebot.


pays basque autrefois pelote fronton
PARTIE DE PELOTE A REBOT
PAYS BASQUE D'ANTAN



Généralement, 6 adversaires sont partagés en 2 camps, chaque camp comprenant 2 joueurs d'avant et un joueur d'arrière. Les joueurs des 2 camps, dans les parties parisiennes, sont habillés de banc, avec, comme signes distinctifs, ceinture et béret rouges ou bleus.



Les joueurs sont munis d'un ongle énorme peut-on dire, et qui serait légèrement recourbé ; il est en osier : c'est la cesta (la chistera). Les 40 centimètres de longueur du chistera sont fixés solidement au poignet. Ils servent à lancer et à recevoir les "pelotes".



Placés face au mur, les 2 camps commencent la partie par l'envoi contre le mur, par l'un des avants du camp désigné par le sort, de la pelote qui doit rebondir au delà d'une ligne marquée sur le sol, à 25 mètres du pied du mur de face. La pelote est reprise au vol ou après un bond par un joueur du camp adverse, qui la renvoie contre le mur toujours au-dessus d'une bande métallique placée à 1 mètre du sol. Et la partie continue, les points étant établis par les fautes du camp adverse. Ces fautes sont de 5 sortes :


1° La pelote n'est pas reprise au vol ou après le premier bond ;

2° elle retombe en deçà de la ligne tracée à 25 mètres du mur ;

3° elle touche le mur au-dessous de la bande métallique ;

4° elle s'égare dans une fausse direction ;

5° elle sort des limites de la piste.



Les points — la partie est en 60 ou 80 ou 100 points — sont annoncés par un crieur qui entonne quelques notes d'une mélopée basque.



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FERDINAND COMPTEUR DE POINTS PARTIE DE PELOTE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Le jeu, on le voit, est simple et facile à suivre. Il offre un spectacle qu'il faut qualifier de complet, puisque ce terme a, depuis quelques mois, été des plus employés en matière de sport. Il faut, en effet, aux joueurs, une adresse, une agilité, une force, un sang-froid si parfaits que l'on peut dire que la pelote basque doit être apprise en même temps que la marche, et qu'il ne se rencontrera jamais, parmi les amateurs qui, tardivement, en comprirent et les beautés et l'utilité des résultats au point de vue physique, un homme capable de mettre en échec un "pelotari" basquais qui, de tout temps, la pratiqua.


Joé Judge"



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Une très belle partie des pelotaris espagnols.



L'éternelle rivalité qui existe entre les pelotaris basques français et basques espagnols, que ceux-ci jouent "au trinquet" ou en "place libre" comme au Fronton moderne, "à pasaka" ou "à mains nues", au "rebot" ou au "blaid", nous fournit hier l'occasion d'une partie acharnée entre Chiquito, de Biarritz, et Munita.



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CHIQUITO DE CAMBO VERS 1920
PAYS BASQUE D'ANTAN



Munita, admirablement secondé par Lemona et par Barcelones, vainquit Chiquito, de Biarritz, qui, lui, n'eut pas toujours à se louer des services de son avant-droite, Pancho Nardin, et de son arrière Julio.



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JOUEUR DE PELOTE BASQUE : MUNITA



Ainsi Munita gagna par 60 points à 56 ; il voulait gagner et même il aurait pu gagner de plus loin.



La partie, jouée serré au début, devint nettement favorable au camp rouge vers le trentième point. Bien qu'il y eût encore trois égalisations à 38, à 39 et à 43, il était aisé de pronostiquer la victoire des "rouges".



Tandis que Munita et Lemona affirmaient leur maîtrise et que Barcelones relevait à droite les cortadas les plus roides, Julio, l'arrière du camp bleu, faiblissait, et Nardin, qui tenait le rôle si ingrat d'avant-droite, manquait tout ce qu'il voulait. Chiquito, de Biarritz, voyant le gain de la partie lui échapper, prit le but et réussit quelque temps à diriger le jeu en éloignant le plus possible Lemona.



Mais, sa fougue, son adresse, la vigueur de sa détente ne pouvaient presque rien contre des joueurs de la classe des deux Biscayens.



Munita buta à son tour et continua de jouer sur Julio et sur Nardin, non sans échanger, par coquetterie, une série de "cortadas" avec Chiquito, de Biarritz.



Tactique élémentaire, sans doute, et qui consiste à fatiguer l'arrière, afin que celui-ci "livre" la pelote "sur le devant" ; tactique qui réussit d'autant plus facilement que cet arrière est gêné et manque d'assurance. Julio, que j'estime beaucoup comme "delantero" à droite, ne possède pas encore la régularité et la vigueur indispensables à un "zaguero". L'entraînement doit lui faire acquérir le jeu qui lui manque.



Pancho Nardin tenta, au début, de répondre aux "cortadas" de Munita par des "cortadas" toujours exécutées par un coup de chistera de haut en bas. Ce "coup" montre la grande souplesse du poignet, mais est sans efficacité, puisqu'il permet à la pelote de rebondir sur le sol au lieu de s'y écraser.



Très intelligemment, Nardin n'insista pas et chercha la "demi-longueur".



En la circonstance, c'était cela le vrai jeu.



Que dire de Lemona, sinon que l'élégance, la rapidité et la force de ses renvois au "coup droit" et "au revers" nous enchantent de plus en plus.



Maintes fois il eut l'occasion de faire des "coups de rebot" qui manquèrent parfois de direction, mais qui causèrent un singulier plaisir aux aficionados.



Cette admirable partie, disputée sincèrement, dont certains points nous enthousiasmèrent, aurait dû régulièrement se terminer au soixantième point ; mais le public réclama une prolongation en 5, qui prouve tout au moins l'engouement légitime qu'il a pour ce sport merveilleux, fort sans être brutal et qui est le fait d'une élite.

Jacques Beritz."






Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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