LA FABRIQUE DE VITRAUX D'ART ET MOSAIQUES MAUMÉJEAN À HENDAYE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1923
"Des maîtres d'une rare compétence professionnelle, possédant un sens artistique avisé et une profonde science héréditaire".
C'est avec cette belle reconnaissance qu'en 1925, la maison Mauméjean Frères, ayant ses ateliers à Hendaye, reçut le Grand Prix à l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes, à Paris.
BUREAUX MAUMEJEAN A PARIS
Mais l'aventure de cette société avait débuté bien des années auparavant.
En effet, l'aventure artistique de cette dynastie de décorateurs débuta en 1862, quand Jules-
Pierre Mauméjean - héritier d'une lignée de peintres sur faïence dont le talent avait, dans le
dernier quart du XVIIIe siècle, nourri les productions de diverses industries landaises - décida
de créer la première fabrique de vitraux peints de la région paloise.
Ce fut le premier peintre verrier de la famille.
Occupant, entre 1868 et 1890, un atelier situé à quelques mètres seulement des chantiers de
l'église Saint-Jacques à Pau, dont la première pierre avait été posée en juillet 1861, le peintre
verrier bénéficia, durant ses premières années d'activité, d'un contexte édilitaire
et religieux particulièrement favorable qui lui permit d'honorer un nombre considérable de
commandes dans le Béarn et les Landes.
Souffrant, comme l'ensemble de ses confrères, du significatif essoufflement de la demande
engendré, dans les dernières décennies du XIXe siècle, par le départ des congrégations
religieuses, "l'excellent artiste" palois se mit progressivement en quête de nouveaux marchés.
Séduit par des lumières plus méridionales, il s'installa, en 1890, à Anglet puis, trois ans plus
tard, à Biarritz.
Cette implantation au Pays Basque marqua un tournant important dans l'histoire de la
famille qui, profitant des contacts noués avec l'importante colonie espagnole réfugiée dans le
sud-ouest, fonda le projet d'établir son activité en péninsule ibérique.
Nommé peintre officiel de la Maison royale d'Alphonse XII en 1882, le peintre verrier
ouvrit, vers 1895, un premier atelier madrilène dont il abandonna, deux ans plus tard, la
direction à ses fils - Joseph et Henri - qui collaboraient depuis plusieurs années
au développement de la petite entreprise artisanale.
LES FRERES MAUMEJEAN AU TRAVAIL
PAYS BASQUE AUTREFOIS
BUREAUX MAUMEJEAN A PARIS
Tirant profit d'une réelle absence de concurrence, ces derniers exprimèrent immédiatement de
grandes ambitions artistiques.
Sollicités, dans toute la péninsule, pour l'ornementation de prestigieux édifices civils
ou religieux, ils ouvrirent dans les premières années du XXe siècle, plusieurs succursales à
Paris, Barcelone etSaint-Sébastien (Donostia).
Les 3 ateliers d'Espagne : Madrid, Barcelone et Saint-Sébastien furent la SA
Mauméjean Hermanos.
Signalée, dès 1911, dans les annuaires commerciaux de la Seine, l'antenne parisienne, dirigée
par le benjamin de la fratrie, Charles, connut un développement significatif après la Première
guerre mondiale.
Confrontés à un formidable afflux de commande, les frères Mauméjean, dont la production
était, dès le début des années 1920, répertoriée dans quelque cinq mille cathédrales, basiliques
et chapelles, édifièrent alors une immense manufacture, à Hendaye.
Prenant part à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels
modernes organisée à Paris, en 1925, les peintres verriers édifièrent leur propre pavillon sur
le quai d'Orsay.
Participant à l'effort de reconstruction des régions dévastées, elle fournit un nombre
considérable de décors en Île-de-France et dans le nord du pays.
Fondé sur un strict compartimentage des tâches permettant de maintenir, en dépit du
rythme effréné de production, un certain degré d'exigence technique et artistique, le savoir-
faire de l'entreprise fut notamment récompensé lors des grandes manifestations internationales
célébrées à Philadelphie, Pampelune (Iruña), Milan, Barcelone, Séville ou
Liège.
AFFICHE EXPO INTERNATIONALE ARTS DECORATIFS PARIS 1925
PAVILLON DES COLLECTIONNEURS EXPO PARIS 1925
Conçu par l'architecte Henri Mulhaupt, le solide bâtiment servait alors d'écrin aux
réalisations les plus audacieuses de la firme qui, offrant "d'incomparables poèmes de clarté
nuancées", obtint le premier prix pour deux belles compositions Art déco intitulées Le
Luxe et Les Arts.
VITRAIL MAUMEJEAN
PAYS BASQUE AUTREFOIS
SA MAUMEJEAN BUREAUX A PARIS ATELIERS A HENDAYE
VITRAIL MAUMEJEAN
PAYS BASQUE AUTREFOIS
VITRAIL MAUMEJEAN
PAYS BASQUE AUTREFOIS
Jules Mauméjean eut 5 enfants : une fille et quatre garçons.
Chacun des 4 garçons Mauméjean s'installent respectivement à Saint-Sébastien et
Hendaye (Joseph dit José), Madriod (Henri) et à Paris (pour Léon et Charles).
Thérèse, la fille n'a apparemment pas joué de rôle dans l'entreprise familiale.
Les ateliers de José, rue de Santiago à Hendaye furent détruits en 1927, puis en 1936 par des
incendies.
Ces ateliers employèrent plusieurs centaines de personnes.
Sa renommée mondiale s'étendait aussi en Afrique, Amérique et Asie.
Plus de 500 commandes furent honorées par l'entreprise, avec des milliers de vitraux et de
céramiques, en Europe et bien sûr dans toute la France.
De nombreuses récompenses furent remises à l'entreprise.
L'atelier Mauméjean offrit une rosace en 1927 à l'église Ste Anne d'Hendaye, puis
l'ensemble des vitraux en 1930.
Les églises voisines de Béhobie et de Biriatou ne furent pas en reste et eurent elles aussi
quelques beaux vitraux.
Certains commerces de Hendaye possèdent encore des mosaïques Mauméjean : Le
Palais de Cristal (bonjour José), le Café Maïtena, à la gare, et rue Santiago,
derrière le garage Citroën (aujourd'hui disparu), par exemple.
Après une activité en sommeil pendant la seconde guerre mondiale, l'activité des ateliers
connut, à la Libération, un nouvel essor.
Ce regain d'activité ne permettant cependant pas de renouer avec l'incroyable production
d'avant-guerre, l'entreprise tomba, après la disparition de Joseph et Charles Mauméjean,
en 1952 et 1957, dans une longue phase de déclin et d'oubli.
(source : levitraildart.blogspot.fr)
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