PASCAL CHERBERO INDUSTRIEL SOULETIN.
Ce fils de Pierre Cherbero (instituteur, journalier et forgeron) de Barcus (Soule) a été le plus important industriel de l'espadrille à Mauléon (Soule) au début du 20ème siècle.
PASCAL CHERBERO INDUSTRIEL SOUELTIN DE L ESPADRILLE |
Il naît à Mauléon-Licharre le 11 janvier 1847 dans le quartier de la Haute-Ville.
Il fait ses études primaires à la maison Planterose de la Haute-Ville.
La légende indique que comme il est de coutume, à l'époque, étant fils cadet, il désire émigrer
en Amérique Latine, comme son cousin Pierre Cherbero agriculteur en Uruguay, à
Montevideo.
Son père le finance pour son voyage en bateau.
Cependant, avant de prendre la diligence, il se rend au café et se mêle à des joueurs de mus
(jeu de cartes Basque).
Il y perd tout son magot pour le voyage.
Il est paniqué et ne veut pas dire à son père qu'il a perdu au jeu tout son argent.
Mais il semble bien que tout ceci n'est que légende...
Il reste ensuite à Mauléon et fait tente-six métiers, de forgeron en artisan en espadrille... avant
de créer sa propre entreprise d'espadrilles.
USINE CHERBERO MAULEON PAYS BASQUE AUTREFOIS |
La fortune souriant aux audacieux, il achète à bas prix la cargaison de jute d'un bateau qui a
brûlé en mer, car il sait que le jute brûle en surface mais pas en profondeur.
La compagnie d'assurances qui considérait tout le jute perdu la lui vend pour une bouchée de
pain.
La chance de Pascal Cherbero est que le jute est intact et il peut donc le récupérer et financer
avec la construction d'une usine.
Le 26 avril 1876, il épouse Marianne Arroquiet de Gotein-Libarrenx, une souletine.
Celle-ci est héritière pour moitié des biens de ses parents cultivateurs, sa mère lui apportant
une dot de 4 000 francs.
En juillet 1883, l'actif de son entreprise est de 272 966 francs, ce qui montre le chemin fait,
depuis ses débuts, par l'industriel Mauléonais, âgé alors de 36 ans.
Comme ses parents, il déménage de la Haute-Ville pour la Basse-Ville, où il loue la maison
Carrique, en 1883.
Vingt ans plus tard, en 1903, il fait construire sa propre maison, toujours à Mauléon.
Au moment où la demande d'espadrilles est forte, en raison de deux besoins : celui des mines
du Nord de la France et celui des Basques émigrés en Amérique du Sud dans les années 1860,
Pascal Cherbero développe son entreprise.
C'est l'âge d'or pour l'industrie de l'espadrille en Soule, à Mauléon.
Les ateliers à domicile se transforment en usines mécanisées faisant travailler des centaines
d'ouvrières et d'ouvriers.
USINE CHERBERO MAULEON PAYS BASQUE AUTREFOIS |
En 1892, l'industriel Mauléonais acquiert le droit d'établir un barrage sur les terrains qui
appartiennent à l'évêché et qu'il achète en 1893 à la mairie de Mauléon.
LETTRE DES ETS CHERBERO 27 NOVEMBRE 1903 |
Dès 1899, il reçoit l'autorisation d'exploiter l'Energie Hydroélectrique du futur barrage.
Il reçoit l'aide vers 1904 de Jacques Gorre, d'origine parisienne et ingénieur de l'Ecole
Nationale des Ponts et Chaussées.
C'est en venant auprès de son frère Albert, médecin et maire de Jurançon, en Béarn, que
Jacques Gorre vient travailler pour l'usine Cherbero, avant d'épouser en 1905 la fille de son
employeur, Marie Cherbero.
Pascal Cherbero fait construire avec son gendre la digue qui existe encore aujourd'hui sur le
gave du Saison.
DIGUE SUR LE SAISON MAULEON 1953 |
Il fait construire des bâtiments industriels pour ses usines le long du gave de 1903 à 1906 selon
les plans de l’architecte Abadie.
Il crée toujours sur le gave la seconde centrale électrique de la ville, après celle des
Etchegoyhen-Araneder en 1891 située près du Pont des Galeries.
En 1909, l’usine occupe une surface de 6 000 mètres carrés.
Elle produit annuellement une moyenne de 250 000 douzaines d’espadrilles, représentant une
valeur de 1 700 000 à 1 800 000 francs.
Elle paie plus de 500 000 francs de salaires à 450 ouvriers, surtout des femmes, en majorité
espagnoles, qui quittent Mauléon au 1er mai, rentrent chez elles pour se livrer aux travaux des
champs, et reviennent du 15 octobre au 1er novembre ; ce sont les "saisonnières", que les gens
du pays appellent poétiquement les "palombes d’hiver".
OUVRIERES USINE PASCAL CHERBERO MAULEON PAYS BASQUE AUTREFOIS |
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