LA SAINT-VALENTIN.
Le jour de la Saint-Valentin, le 14 février, est considéré dans de nombreux pays comme la fête des amoureux.
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| 14 FEVRIER SAINT VALENTIN PAR PEYNET |
Je vous ai déjà parlé de la saint-Valentin, dans un article précédent.
Voici ce rapporta à ce sujet Le Petit Marseillais, le 14 février 1912, sous la plume de Pierre Giffard :
"Valentines et Valentins.
C’est aujourd’hui, 14 février, jour de terrible corvée pour les facteurs dans les Trois-Royaumes, parce que c'est la Saint-Valentin. Je ne saurais dire si Dickens a décrit quelque part, dans un de ses exquis romans, cette folle journée d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande. Il a dû le faire ; c'était indiqué. En aucun pays d’Europe la Saint-Valentin n’a son équivalent. Et c’est dommage pour la jeunesse, car c’est expressément, sa fête.
Le 14 février de chaque année, il n’est, pas un jeune garçon de quinze à vingt ans, et davantage, qui n’adresse à plusieurs jeunes misses des cartes postales illustrées, messagères modernes du souhait. On le portait soi-même au temps jadis. Il parait que la poste, aujourd’hui, en délivrera vingt millions dans les îles !
— "Bonjour, Valentine, c’est aujourd’hui la Saint-Valentin." Ainsi s’exprimait, autrefois, le jeune homme, aux aguets depuis le matin, dès qu’il apercevait la jeune fille de ses rêves.
Souvent c’était une ébauche de fiançailles. Pas toujours, cela va sans dire, car le nombre des Valentines qui ne sont plus en âge de se marier est considérable ; ce sont les martyres de cette équipée annuelle.
Les vieilles filles n'en sont, pas moins friandes des petites lettres amoureuses, ornées de dessins et d’emblèmes. Et il n’en est pas une qui n’attende avec curiosité la farce que lui feront, pour la Saint-Valentin, les jeunes garçons de sa connaissance.
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| 14 FEVRIER SAINT VALENTIN |
Les cartes postales ont fait perdre au dialogue sa valeur de jadis. On répand des valentines à dix centimes sans compter, que le facteur porte à domicile. Autrefois on se rendait chez la jeune fille, déjà entrevue dans quelque réunion amicale, et on lui offrait, un petit souvenir : bijou, dentelle, ruban, sous l'invocation du saint. Entre jeunesses d'une petite ville cette bonne vieille manière de procéder se continue ; mais dans les grands centres elle n’est plus possible.
D’où l'accablement du personnel postal pendant vingt-quatre heures. Sûrement, celui de notre Côte d’Azur, où les familles britanniques sont si nombreuses, en prend sa part, et des milliers de valentines ont traversé Marseille, cette nuit, à la poursuite de leurs destinataires.
Dans certains cas, les jeunes gens, réunis la veille de la Saint-Valentin, tirent au sort qui sera valentin de celle-ci, ou valentine de celui-là. Il est des coins écossais où la tradition s'observe avec un sérieux qui devient touchant. Et les mariages que saint-Valentin a décidés sont encore très nombreux au pays de la Dame Blanche.
La coutume est vraiment gracieuse et poétique. On se demande d’où elle peut venir ; personne n’en sait rien.
Valentin fut un martyr chrétien, qui n’a rien à voir avec ces amourettes annuelles ; il ne faut donc chercher dans le choix du 14 février, qui est le jour de sa fête, qu’une coïncidence, ou un à peu près.
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| 14 FEVRIER SAINT VALENTIN |
La tradition dériverait du paganisme, du latin, de vale, qui voulait dire : portez-vous bien. On aurait pris l’habitude de s’envoyer ainsi et de se porter à domicile des souhaits, comme au jour de l’An, et quelque erreur populaire décida que vale se dirait le jour de la Saint-Valentin.
Pour être tirée par les cheveux, cette étymologie l’est. Mais comme c’est la seule qui contienne une explication, il faut s’en contenter.
A remarquer que nous avons en France un petit jeu qui rappelle de loin, de très loin, celui des valentins et des valentines ; l’origine en est peut-être la même ?
C’est celui de la Philippine-Philippe. Une jeune fille a trouvé dans une coque l’amande double. Elle demande autour d'elle "qui veut faire Philippine".
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| 14 FEVRIER SAINT VALENTIN PAR PEYNET |
Un jeune homme accepte. Dès le lendemain l’un ou l’autre doit tâcher de devancer son partenaire en lui disant : bonjour Philippe, ou Philippine ! Et naturellement le perdant offrira un petit cadeau.
Valentin, Valentine, Philippe, Philippine sont assurément cousins ; mais l’origine de ce cousinage ? Difficile à rechercher, dans la nuit des temps.
Mais voici qui pourrait éclairer la question. Le premier dimanche de Carême, autrefois, se marquait par la célébration, en France, d’une fête des brandons, ainsi désignée parce que les gens s’avançaient, dans les villes et villages, en portant des brandons, lesquels servaient à mettre en flammes des amoncellements de feuilles sèches.
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| FÊTE DES BRANDONS |
Vestige, dit-on, d’une fête de Cérès. Or, dans certaines provinces, les filles avaient le droit, ce jour-là, de choisir un prétendu, qui devait leur faire des présents, par échange de politesses !
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| 14 FEVRIER SAINT VALENTIN PAR PEYNET |
Il ne serait pas étonnant que cet usage, en passant la mer, fût devenu la Saint-Valentin des misses anglaises.
Ne retrouve-t.-on pas un peu partout la saison, chantée dans Mireille, où les galants font leur choix ? C’est bien ce choix que la Saint-Valentin consacre. Le premier dimanche de Carême n’est pas loin. Tout cela se tient, dans les ténèbres du passé que nos fureteurs de bibliothèques ont tant de mal à reconstituer parfois."
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| FREDERIC MISTRAL AUTEUR DE MIREILLE 1903 |
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