LES PLANTATIONS À HENDAYE EN 1931.
Dès 1909, Henri Martinet a introduit et planté, à Hendaye, des espèces de conifères adaptées au climat de la Côte Basque.
Après vous avoir parlé dans des articles précédents des mimosas et des eucalyptus, des
palmiers, des orangers, des citronniers et des oliviers, des conifères et des arbustes plantés
par Henri Martinet à Hendaye, voici d'autres plantations effectuées et rapportées par Henri
Martinet dans la revue hebdomadaire La Côte basque : revue illustrée de l'Euzkalerria, le 12
avril 1931 :
'Le Pays Basque.
Son développement Touristique et économique.
Dans ce même genre, les botanistes modernes rangent les Mahonias, jolis arbustes à feuilles persistantes, épineuses et à fleurs jaunes, que les horticulteurs continuent à désigner par ce dernier nom. Le plus connu est le Mahonia aquifolium, de petite taille, à racine traçante, qui fait un excellent couvert pour le gibier ; mais le plus beau est le Mahonia japonica, qui atteint 2 à 3 mètres de hauteur.
MAHONIA AQUIFOLIUM |
Les Aubépines (Cratœgus) présentent des qualités que tout le monde connaît. Ces jolis arbrisseaux qui se parent d'une abondante floraison au premier printemps sont justement populaires. Le C. pyracantha, appelé Buisson ardent se recommande particulièrement par son feuillage persistant et ses fruits rouge vif orangé, qui persistent également durant l’hiver. Une variété de cette espèce, le C. p. Lalandei, est aussi très appréciée.
AUBEPINE |
AUBEPINE : EXPLICATIONS |
L’Elœagnus pungens et sa variété Simonii sont de beaux arbrisseaux, au feuillage persistant vert foncé en-dessus, argenté en dessous, intéressants par leur floraison hivernale. On pourrait les élever à tiges s’élevant jusqu’à 4 mètres.
Plusieurs espèces et variétés de Filarias (Phillyrea) constituent une ressource intéressante pour la formation de bosquets toujours verts et même les plantations d’avenues, comme arbres de petite taille. Ce sont : le P. angustifolia, le P. rosmarinifolia, le P. latifolia, le P. media et le P. decora, ou Vilmoriniana.
Ce dernier par son beau et grand feuillage peut, dans bien des cas, remplacer le Laurier-Cerise.
Il en est de même du Photinia glabra, au magnifique et large feuillage qui rougit à l’automne, et dont on peut faire des murs de verdure ou coupe-vents, car il se taille facilement. Il atteint jusqu’à 6 mètres de hauteur et est susceptible d’être formé à haute tige.
Est-il besoin de rappeler les services que rendent les Houx et les Buis dans l’ornementation des jardins, surtout plantés sous bois ou dans les parties ombragées. On les utilise de plus en plus, taillés en boule ou en cône, dans les jardins réguliers.
Pour les bordures des jardins géométriques, les Buis sont toujours employés, comme du temps de Le Nôtre, concurremment avec une jolie espèce de Fusain naine, l'Evonymus pulchellus.
RAMEAU DE BUIS |
Le Fragon (Ruscus aculeatus), indigène, aux feuilles piquantes, et le Ruscus racemosa, ou Fragon d’Alexandrie, se prêtent aux mêmes usages.
Avec l’Arbousier (Arbutus unedo) on dispose d’un arbuste toujours vert, orné de jolis fruits rouges et qui, de ce fait, est appelé Arbre aux fraises. Il est l’un des principaux éléments des "maquis" corse et méditerranéens, avec les Bruyères, les Lentisques, les Myrtes et les Cistes, que l’on a le grand tort de trop négliger chez nous, où ils pourraient cependant faire bonne figure.
ARBOUSIERS CORSE |
Les Bruyères naines sont assez répandues dans nos bois, où elles poussent à l’état spontané, pour qu’on n’ait pas besoin de les cultiver ; mais il n’en est pas de même des espèces suivantes, de taille plus élevée, atteignant 2 et 3 mètres : Erica arborea, E. lusitanica et E. mediterranea.
Bien que je m'efforce de sélectionner parmi les nombreuses espèces d’arbustes qui seraient dignes d’être citées, je m’aperçois, en relisant mes articles, que l’inclination qui m'a porté, dès mon jeune âge, vers les beaux jardins, les jolies plantes et les fleurs, m’entraîne peut-être à sortir du cadre réservé à une revue touristique.
Aussi, vais-je faire des coupes sombres dans mes notes qui paraîtront bientôt, sous la forme d un ouvrage destiné aux amateurs de jardins, et me contenterai-je, dorénavant, de donner des listes et des descriptions très courtes, s’appliquant surtout aux espèces les moins connues et pourtant très intéressantes, telles que :
Le Nandina domestica, joli arbuste, remarquable par ses fruits rouges et son feuillage, qui rougit à l’automne.
Les Escallonia floribunda, à fleurs blanches, et rubra, à fleurs roses et rouges.
Le Veronica speciosa, dont on cultive plusieurs hybrides, bel arbrisseau de 1 à 2 mètres, à fleurs, bleu violacé, pourpres ou blanches, qui se taille facilement et fleurit presque toute l’année.
La Verveine citronnelle (Lippia citriodora), qu’il ne faut planter que dans les endroits chauds, et dont les feuilles, utilisées pour la parfumerie, répandent, lorsqu’on les touche, une délicieuse odeur de citron.
Les Raphiolipis japonica et ovata, aux fleurs blanches, odorantes et blanc rosé.
Le Teucrium albidum, au feuillage gris cendré.
Les Polygala myrtifolia et grandiflora, charmants arbustes qui fournissent abondamment, pendant une grande partie de l’année, de belles fleurs roses ou rouge violacé, employées par les fleuristes.
L’Azara microphylla, arbrisseau très élégant de 3 à 4 mètres.
Le Kennedya ovata, charmante légumineuse, recherchée pour la beauté de ses fleurs roses, blanches ou violettes, disposées en grappes. L’arbuste, très vigoureux, prend la forme d’une boule ; mais comme ses tiges sont volubiles, on peut aussi le palisser contre les murs exposés au plein midi.
L'Arabia Sieboldi, absolument rustique sur la Côte Basque, ne se trouve que très rarement dans les jardins. Pourquoi ? C’est cependant une plante très décorative.
Que d’essais à tenter, que d’expériences intéressantes à faire, ne serait-ce qu’en introduisant l'Agathoea amelloides ou Coelestis, petit arbuste aux feuilles persistantes, aux jolies fleurs bleues servant à la bouquetterie, qui s’épanouissent tout l’été et même l’hiver, lorsqu’il est accolé aux rochers exposés au Midi.
Et les Yuccas (Yucca gloriosa), si commodes à multiplier par drageons, ou morceaux de troncs ou de racines, qui poussent partout, même dans les sables de nos dunes et qui fournissent ces glorieux panaches de fleurs blanches. Pourquoi n’en voit-on pas partout ?
YUCCA |
Et les Phormiums (Phormium tenax), parfaitement rustiques, les Gyneriums, les Eulalias. Pourquoi ne sont-ils pas plus répandus ?
Et ces bonnes vieilles plantes odoriférantes, que sont les Santoline, le Romarin, la Lavande, qui dira la cause de leur bannissement de nos cultures, malgré leurs mérites, comme plantes utiles et ornementales ?
Pour en terminer avec cette liste, qui paraîtra, sans doute, trop longue et fastidieuse à certains, trop incomplète peut-être, aux vrais amateurs et aux curieux, je rappellerai à tous que le Laurier-rose (Nerium oleander) nous offre des ressources inépuisables et insuffisamment exploitées. Il en existe de nombreuses variétés dont les fleurs donnent toutes les gammes de la palette, du blanc au rouge, en passant par le saumonné. Il n’est pas difficile sur la nature du sol et ne redoute que les lieux où règne une constante humidité.
LAURIER ROSE |
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