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lundi 20 février 2023

AGNÈS SOURET D'ESPELETTE EN LABOURD AU PAYS BASQUE PREMIÈRE MISS FRANCE DE L'HISTOIRE (deuxième partie)

 

LA PREMIÈRE MISS FRANCE ÉTAIT D'ESPELETTE.


Agnès Souret, née le 21 janvier 1902 à Bayonne (Basses-Pyrénées) et morte le 30 septembre 1928 en Argentine, est un mannequin, une comédienne et danseuse française.

Elle est la première Miss France, élue en 1920, avec le titre de "la plus belle femme de France".



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AGNES SOURET
PAYS BASQUE D'ANTAN



Je vous ai déjà parlé d'Agnès Souret dans trois précédents articles, le 29/11/2016, le 7/09/2017 et le 

20/01/2023. 


Voici ce que rapporta à son sujet la presse nationale dans plusieurs autres articles :



  • Comoedia illustré, le 4 février 1921 :

"Folies-Bergère.


Certains journaux se sont fait l'écho d'un bruit selon lequel Mlle Agnès Souret, la plus jolie femme de France, serait sur le point de convoler en testes noces avec le fils d'un lord anglais. La charmante lauréate du grand concours de beauté organisé par Le Journal nous autorise à démentir cette rumeur. Mlle Agnès Souret, pour le moment, se consacre exclusivement à son art, et elle continue à paraître chaque soir aux Folies-Bergère, dans la revue L'Amour en Folie, aux côtés de ses camarades, Dorville, Bach, Laaira de Santelmo, Mitty et Tillio, G. Çharley, Devilder, etc. !"



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AFFICHE FOLIES BERGERE



  • L'Information financière, économique et politique, le 2 décembre 1921, sous la plume 
d'Edmond See :

"Pour vivre heureux.


Une étrange nouvelle nous parvient Mlle Agnès Souret, "la plus belle femme de France" nous quitte, et se retire dans son village natal. Ce village, je crois bien, se nomme Espelette ; il est blotti dans les chaînes pyrénéennes environnant Cambo ; le connais fort bien, et j’en apprécie la blancheur et la douceur caressantes. Ainsi donc, c'est là que vivra désormais celle qu'auréola une telle gloire, mais qui ne fut point grisée par elle ! bien au contraire ! Nombre de gens chercheront les raisons d'une si brusque retraite ; et la décision de Mlle Agnes Souret sera diversement interprétée ! Les uns parleront de déception sentimentale, les autres, de modestie surhumaine et surtout surféminine, mais il me semble que la décision prise par l'intéressée fait surtout honneur à son bon sens, à sa sagesse naturelle et peut s'expliquer aisément ! Songez un peu à ce que dut être pour une petite personne de la condition de Mlle Souret ce brusque passage de la vie familiale à la vie quasi publique, de l'obscurité à la célébrité.



D'un matin à l'autre, la voici photographiée, cinématographiée, répandue à mille exemplaires dans le monde entier. Pour elle désormais plus d'intimité possible, ni avec les siens ni avec elle-même. On assaille sa demeure, on l’en arrache, on la questionne, on la saisit, on la promène, on l'exhibe, et la vie lui apparaît soudain comme une sorte de foire tapageuse, bruyante ; et la vie sentimentale, comme une sorte d’enchère grossière, organisée "autour" de sa beauté primée, de sa notoriété, de sa personnalité "extérieure". Songez qu’elle reçut plus de mille demandes en mariage de gens qui ne lui avaient pas adressé deux mots, et dont quelques-uns ne l'avaient contemplée qu'en effigie. N'y avait-il pas là de quoi déconcerter, décevoir, écœurer une âme sensible !.. Ne prononçons pas de grands mots, n’écrivons pas de grands noms historiques à propos de cette retraite. Mlle Souret n’est point une La Vallière (je parle de la vraie), c'est sans doute une petite personne que la renommée a brusquée, violentée un peu vilainement, et qui éprouve le besoin de se recueillir, de voir clair en elle-même, de se retrouver libre durant quelques mois ou quelques semaines, libre de penser, d'agir, peut-être d'aimer à sa guise, et de se sentir être non seulement la plus belle mais aussi, je gage, la meilleure, non pour tous, mais peut-être pour quelques-uns... ou pour un seul !..."



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AGNES SOURET
PAYS BASQUE D'ANTAN


  • Les Annales politiques et littéraires, le 15 janvier 1922 :

"Simplicité.



Un numéro de journal, vieux de deux ou trois semaines, me tombe sous les yeux ; et j'y lis la singulière et édifiante histoire de Mlle Agnès Souret. Ce nom ne vous est sans doute pas inconnu, ayant été imprimé partout.



Mlle Agnès Souret est "la plus belle femme de France". Elle ne s'attendait guère à être proclamée telle. Elle vivait ignorée dans un coin de province. Seuls, ses compatriotes avaient pu apprécier les grâces corporelles qu'elle devait à la nature, la finesse de sa taille, l'exceptionnelle pureté de ses traits. Elle se savait jolie, mais ne soupçonnait pas l'étrange aventure où un coup du sort allait la précipiter. S'il s'agissait d'un conte de fée, je dirais que le fils du roi l'ayant aperçue, remarquée, se prit à l'aimer, l'emmena à la Cour, la présenta à son père, qui, ébloui lui aussi, lui permit de l'épouser... Il s'agit d'un conte moderne. Les choses s'y passent différemment, mais ne sont pas moins surprenantes.



Donc, une grande feuille parisienne eut l'idée de convier ses innombrables lecteurs à désigner, parmi les portraits féminins qui leur étaient présentés dans ses colonnes chaque matin, et qui défilaient ensuite sur l'écran des cinémas, la figure la plus séduisante et la plus parfaite. La photographie d'Agnès Souret — communiquée, je présume, par un obligeant ami — fut publiée, admirée. Elle groupa la majorité des suffrages... 191 994 bulletins de vote dotèrent d'un titre retentissant la jeune paysanne abasourdie, accablée, intimidée de cet honneur sans pareil.



Il lui fallut venir à Paris cueillir sa couronne. Quel voyage !... Ovations, discours, empressement de la foule badaude, avide de contempler le merveilleux phénomène ; milliers d'objectifs braqués sur le visage ravi et un peu gêné de l'élue ; assaut des reporters galants, dont l'amabilité se nuance d'une ironie qu'elle ne sent point; pluie de lettres expédiées de tous les lieux du monde offres honnêtes et autres ; cent occasions d'arriver promptement à la richesse... Agnès Souret choisit le moyen le plus correct. Elle accepta les propositions d'un imprésario. Et la voilà qui, sur les planches du music-hall, livre les splendeurs de son architecture aux lorgnettes cosmopolites. Applaudie, adulée, elle gagne beaucoup d'or et jouit vaniteusement de son universelle notoriété.



Est-elle heureuse ?



Elle savoure l'ivresse de la popularité, mais en subit le lourd esclavage... Elle ne s'appartient plus ; elle appartient à la foule, aux passants de la rue, au gamin qui lui emboîte le pas, aux Midinettes qui se retournent pour la mieux examiner, aux hommes amusés et rieurs. Sa tête trop célèbre ne saurait demeurer inaperçue... Et de cette exhibition perpétuelle, de cette impuissance où elle est de s'isoler, de se cacher, naît peu à peu une immense lassitude... Agnès Souret a d'abord enduré avec bonne humeur ce supplice quotidien. Puis, il lui est devenu intolérable. Elle a résolu de s'y soustraire.



Un jour, — récemment, — on a appris que "la plus belle femme de France" réintégrait son village, non point provisoirement, par caprice, mais avec le ferme dessein de s'y fixer. Interrogée, elle a dit son dégoût du bas cabotinage, de la vaine agitation, son besoin de repos, sa nostalgie du pays natal...



Ceci n'est pas d'une âme vulgaire...



Si Agnès Souret persiste dans sa résolution ; si elle revient à l'existence paisible que des circonstances extraordinaires lui ont fait quitter ; si elle se marie selon son coeur ; si elle a des enfants, fonde une famille, elle donnera à ses contemporains une très haute leçon de sagesse. Ayant compris qu'elle n'a pas de talent, mais uniquement une beauté périssable, elle n'attend pas que cette beauté soit morte pour se faire une vie définitive et normale. Cette villageoise est plus sensée que certains artistes irrésignés à vieillir. Elle prend sa retraite en temps opportun.



Nos voeux accompagnent la charmante, l'intelligente Agnès... Beaucoup de vrais princes envieront sa destinée. Car fatigués, comme elle, de jouer un rôle public, ils n'ont pas, eux, la possibilité d'en déposer le fardeau... Ils ne possèdent aucun refuge...

Heureux qui, satisfait de son humble fortune, 

Libre du joug superbe où je suis attaché, 

Vit dans l'état obscur où les dieux l'ont caché..."



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AGNES SOURET "LA PLUS BELLE FEMME DE FRANCE"
PAYS BASQUE D'ANTAN

  • La Dépêche, le 16 juin 1923 :

"La plus belle.


On sait que Mlle Agnès Souret, dite "la plus belle femme de France" eut tout de sotte après son avènement mille succès mondains. On sait aussi que ces succès passés, elle revint au pays natal. On sait que, depuis quelque temps, elle est devenue à Paris où elle figure modestement dans un grand music-hall. Ce que l'on sait moins, c'est la raison de son retour dans la capitale.


Or, voici. La maison natale de Mlle Agnès Souret se trouve sur la grand'route de Biarritz à Saint-Sébastien. Et, dès qu'elle l'eût regagnée, les organisateurs d'excursions, et il en est, là-bas, s'étaient donné le mot : chaque "car" s'arrêtait devant la petite villa paisible ; le cicerone se levait et d'une voix de stentor : "Ici demeure la plus belle femme de France dans la retraite et dans la mélancolie d'un chagrin d'amour d'amour".


Un "car" reparti, un autre suivait. "Ici demeure... etc..."


Cela se représentait cent fois par jour. Alors, supplice pour supplice, Mlle Agnès Souret a préféré revenir à Paris."



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LA PLUS BELLE FEMME DE FRANCE 1920
AGNES SOURET


A suivre...








Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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