LA PRESSE AU PAYS BASQUE NORD EN 1900

LA PRESSE EN PAYS BASQUE NORD EN 1900.

En 1909, une enquête faite par le Diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron indique que dans les Basses Pyrénées, le lecteur Basque peut trouver 22 journaux parisiens, 26 départementaux et 6 régionaux, excusez du peu.

A l'heure d'internet aujourd'hui,  on a peine à croire à une telle profusion, il y a plus d'un 

siècle, surtout en ce qui concerne les journaux locaux.

Mais il ne faut pas oublier que la télévision n'existait pas encore et que la première 

transmission de la voix par radio ne date que de 1906. Il n'existe pas d'autres moyens de 

communication de masse.

Cependant, cette même enquête diocésaine révèle que les Basques, les villes mises à part, lisent 

peu la presse, et très peu de quotidiens.

Seul l'Eskualduna (le  Basque en langue Basque), journal bilingue basque-français, est lu, et 

encore en petite quantité dans les villages du Pays Basque Nord.

JOURNAL ESKUALDUNA
PAYS BASQUE D'ANTAN

Le quotidien, semble rester encore réservé à une certaine élite bourgeoise ou cultivée : curés, 

châtelains, commerçants et propriétaires aisés.

Trop occupés en semaine, les paysans achètent le journal le jour du marché ou le dimanche. 

(Le portage à domicile n'existe pas encore).

Presque absents ailleurs, Le Matin  et Le Journal l'emportent largement à Bayonne (27 000 

habitants environ en 1900) sur La Croix.

La Petite Gironde (qui laissera sa place au journal Sud Ouest en 1944) l'emporte auprès de 

fonctionnaires et notables modérés. 

La France du Sud-Ouest, organe radical, touche surtout les villes et, curieusement, Saint-Etienne-

de-Baïgorry. Le Mémorial, monarchiste intransigeant et hostile au Ralliement est quasiment 

absent.

Hebdomadaire catholique-social, Le Patriote, dont le sous-titre est "Organe Républicain" 

depuis 1902, commence à être lu dans la région Bayonnaise et la Soule.

Depuis 1901, de nombreux instituteurs, surnommés "les hussards noirs de la République" 

après le vote des lois scolaires ("lois Jules Ferry") et le vote de la loi de séparation des Eglises 

et de l'Etat en 1905, lisent La Frontière, plutôt anticléricale et inspirée par les idées de Jules 

Ferry.

INSTITUTEURS
PAYS BASQUE AUTREFOIS

Typiquement bayonnais,  Le Courrier de Bayonne (quotidien conservateur), La Semaine de 

Bayonne (qui essaime aussi du côté d'Hasparren, de Labastide-Clairence et de Saint-Palais) 

et La Chronique de Bayonne se partagent le lectorat local avec L'écho des Basses-Pyrénées, 

républicain libéral.

LE COURRIER DE BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN

LE COURRIER DE BAYONNE BIARRITZ ST JEAN DE LUZ 1939
PAYS BASQUE D'ANTAN

Au travers de tous ses journaux, on s'aperçoit du combat clérical-anticlérical, laic-religieux 

dans cette terre catholique.

Fondé en 1887 par Louis Etcheverry, député de Saint-Jean-le-Vieux, l'Eskualduna paraît chaque 

semaine en basque. 

Il s'affirme d'éducation morale et religieuse, ce qui ne l'empêche pas de critiquer plusieurs fois 

Monseigneur Jauffret, évêque du Diocèse de Bayonne.

Son directeur, Nicolas d'Arcangues sera candidat monarchiste aux élections législatives de 

1910 mais la ligne fixée par le chanoine Hiriart-Urruty, rédacteur en chef, est 

constitutionnelle. Sa progression est rapide : 1 400 exemplaires en 1901, 5 000 en 1905.

Très largement diffusé, à l'intérieur du pays surtout (environ 700 exemplaires pour le canton 

d'Hasparren ou celui de Mauléon, seuls Bidache et Labastide-Clairence, où le Basque est moins 

parlé, connaissent des chiffres nettement inférieurs.

Biarritz, axé sur sa vocation touristique, offre pour sa part à ses habitants une foule de 

publications aux titres évocateurs et qui, pour beaucoup ne paraissent que l'été... quand ils ne 

sont pas éphémères.

De Biarritz Season, journal anglais (en hiver), à la Liste Rose, du 15 juillet au 15 octobre, qui 

donne le nom des étrangers présents, l'éventail est large.

Chaque jeudi de l'année, en revanche, La Gazette de Biarritz (elle n'oublie pas ces mêmes 

hôtes) se veut politique, littéraire, mondaine et d'intérêt local mais traite aussi de questions 

d'hygiène et de thérapeutique.

De 1896 à 1929, Le Bulletin de Biarritz-Association sera souvent remarquable.

Le Journal de Saint-Palais, paraissant pour la première fois le 28 décembre 1884, constitue un 

étonnant phénomène de ciblage et de longévité.

Il est créé par Marcelin Cledes à la demande des représentants des professions juridiques 

qui souhaitaient voir publier comptes-rendus d'audience, annonces de ventes, notifications de 

changements de propriétaires. 

Mais très vite le journal dépasse l'administratif et s'élargit à la vie locale et régionale. Il est 

même utilisé de l'autre côté de l'Atlantique par des notaires Argentins et Uruguayens 

pour les connaître les héritiers de certains Basques de la diaspora.

Dans ce journal, sont vantés les charmes de l'arrière-pays, la tradition et la langue.

En résumé, la variété des opinions existaient et pouvaient s'exprimer dans la presse du début 

du 20ème siècle, au Pays Basque Nord.

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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