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dimanche 22 janvier 2017

L'AFFAIRE STAVISKY À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN 1934


L'AFFAIRE STAVISKY À BAYONNE EN 1934.


C'est une crise politico-économique qui secoue la France à la fin de décembre 1933.


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STAVISKY



Elle éclate brutalement, le samedi 23 décembre 1933, mettant en cause de nombreuses 

personnalités dont le député maire de Bayonne, Dominique-Joseph Garat (celui-ci fait 

partie du cartel des gauches).



Gustave Tissier, directeur du Crédit municipal, est inculpé pour faux, usage de faux, 

détournement de deniers publics, vol de bijoux.



Le Mont-de-piété, placé sous tutelle du Ministre du Commerce, est habilité à prêter sur gages à 

des intérêts très réduits.


Il est installé 1, rue Thiers depuis le printemps 1931.


Des bons-actions sont proposés à des petits et gros porteurs. 


Il est géré par un conseil d'administration nommé par le Préfet sur proposition du conseil 

municipal.


Le bureau de bienfaisance touche 25% des bénéfices, qui s'avèrent vite intéressants.


M. Tissier cumule les fonctions de directeur, caissier, comptable.



Il est sous le contrôle d'un ordonnateur dont il endort la confiance, lui faisant concéder des 

bons en blanc.



Les conseillers mandatés s'étonnant de certaines pratiques du directeur, mis en éveil depuis 

juillet par des petits porteurs, n'obtiennent aucune réponse à leurs demandes, le maire calmant 

le jeu.



Néanmoins, ils ouvrent une enquête administrative, qui fait découvrir certaines malversations.



Sur le point d'être arrêté, M. Tissier vient avouer ses exactions au sous-préfet.



C'est alors la découverte d'un scandale financier sans précédent en France.



Le directeur falsifiait les bons, et détournait des sommes importantes et des bijoux gagés au 

profit d'un groupe de personnalités.



Parmi elles, un certain Serge Alexandre, dit Stavisky, bien connu des casinos de la Côte 

Basque, qui avait échoué dans une tentative similaire au Crédit municipal d'Orléans.




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DEUX PHOTOGRAPHIES DE STAVISKY 1934

Il réussit mieux à Bayonne, faisant nommer son ami Tissier, endormant la confiance des 

élus par sa qualité de diamantaire parisien, président de plusieurs conseils, sa prestance, son 

charme, son intelligence.



Il possède de même une carte de commissaire de police au service des jeux émanant de la 

Sécurité nationale !



Resté sourd aux conseils et mises en garde de M. Hirigoyen, maire de Biarritz, M.

Garat a cédé au charme et aux arguments de Stavisky.



L'enquête dévoile des ramifications en France et à l'étranger, des gros porteurs ayant été 

abusés.



L'escroquerie pourrait dépasser les 500 millions de francs (environ 260 millions d'€).



Une somme colossale à une époque où le litre de lait, denrée la plus chère, coûte 1,20 franc 

(0,60€) et la baguette 65 centimes (0,33€)



Finalement, l'escroquerie avoisinera les 270 millions de francs (140 millions d'€).



Le dimanche 7 janvier 1934, l'année du centenaire de la Caisse d'Epargne, c'est le coup de 

tonnerre : Dominique-Joseph Garat est inculpé à son tour par le juge Bayonnais, M. 

D'Uhalt.



Entendu depuis le samedi, il est accusé de vol de bijoux, faux, usage de faux, abus de confiance, 

détournement de biens publics, recel et complicité d'escroquerie (fermez le ban !).

 


Ce que conteste son avocat Maître Campichi.



Il rejoint en prison M. Tissier, d'autres les accompagneront.



La presse nationale et internationale envahit Bayonne.



A un de ces envoyés spéciaux, un gardien déclare : "M. Garat est méconnaissable. Il est 

effondré et pleure souvent. Il a du chagrin." 




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ARTICLE DU PETIT JOURNAL AFFAIRE STAVISKY 1934

On appelle bien vite la prison la "Villa Chagrin". Nom qui perdure aujourd'hui !


La prison est dépourvue de tout confort. Il n'y a pas de confort. Il n'y a pas de chauffage, de 

commodités décentes.


On "modernise" précipitamment, installant notamment sanitaires et poêles.


On empiète sur le quartier des femmes pour créer des cellules supplémentaires.



Toutefois, M. Garat n'est pas trop malheureux en prison, bien nourri par des repas 

commandés à un renommé restaurateur du quartier.



A Bayonne, la presse locale est affligée, elle sort plusieurs éditions par jour.




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ARTICLE POLICE MAGAZINE AFFAIRE STAVISKY 1934



Des 4 journaux locaux, la Gazette du Biarrot Haristoy, détaille minutieusement les faits, le 

Courrier de J. de l'Espée est tout heureux de ce qui arrive à Garat.

Peillic, dont l'attachement à sa ville est bien connu, titre un billet d'un pathétique "Pauvre 

Bayonne !".

Le Sud-Ouest Républicain dont le directeur politique est Dominique-Joseph Garat lui-même, 

tente de calmer le jeu, en vain.

A partir du 8 janvier, le nom de Garat disparaît de la fenêtre de la une de ce journal.





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ARTICLE POLICE MAGAZINE AFFAIRE STAVISKY 1934



Ce qui n'empêche pas Guillaume De Hiriart de signer des éditos fustigeant la presse qui 

calomnie sans preuve.


La Presse, plus à droite, attaque tous azimuts. Il ne fait pas dans la demi-mesure, écrivant que 

le 6 février à Paris, lors de la manifestation politique, il y a eu 38 morts, 11 de plus que dans 

la réalité.




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ARTICLE L'ACTION FRANCAISE AFFAIRE STAVISKY 1934

M. Garat démissionne de son poste de maire le 11 janvier. 


Maître Simonet assure l'intérim. Sept conseillers démissionnent. 


Il y a des élections partielles en mars, remportées par la liste du Dr Jules Lafourcade qui 

devient maire.


Stavisky est introuvable. On le dit embarqué à Lisbonne. En fait, il est dans un chalet à 

Chamonix.


Interpellé le 8 février, sommé de se rendre à des policiers, l'escroc se serait suicidé d'une balle 

de revolver dans la tête.


Opéré d'urgence, il ne survécut pas à ses blessures.


Le suicide est mis en doute, on parle d'assassinat. Le mystère n'est pas élucidé.



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MANIFESTATION AFFAIRE STAVISKY 1934

Le Canard Enchaîné titre : "Alexandre se suicide d'un coup de revolver qui lui a été tiré à bout 

portant." Puis, "il s'est tiré un coup de revolver depuis trois mètres. On savait qu'il avait le 

bras long, mais quand même..."




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ARTICLE LE CANARD ENCHAINE STAVISKY 1934

A Bayonne, des incidents surviennent lors des sorties de prison de Tissier pour des 

raisons d'instruction.



A Paris, des émeutes dégénèrent le 6 février 1934.



Le ministre Daladier demande une plus grande fermeté à la police. Elle charge, mitraille en 

l'air... 22 morts, plus d'un millier de blessés.



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PARIS 6 FEVRIER 1934


Une grève générale est décidée pour le 12 février, entraînant grand nombre de blessés et 

arrestations.


Le cabinet Camille Chautemps démissionne.


Le procès de l'Affaire Stavisky débute le 4 novembre 1935 et se terminera le 17 janvier 1936.



Les sanctions tombent :


  • l'ex maire de Bayonne, M. Garat écope de deux ans de prison et 100 francs d'amende

  • M. Tissier, le directeur du Crédit municipal,  de sept ans de travaux forcés

  • d'autres accusés sont condamnés également à de la prison, avec ou sans sursis.

Ils font tous appel en cassation.

Malgré mes recherches sur la toile, je n'ai pas réussi à trouver le verdict final dans cette affaire.



Pour l'anecdote, ma belle-mère, originaire d'Urrugne m'a parlé d'une blague (ou pas) que 

racontait le bertsolari (versificateur en basque) Xanpun (Manuel Sein de son nom d'état 

civil) :

"Stavisky, lors de sa cavale, serait passé par Urrugne.

Il se serait arrêté au Trinquet Dongaitz et aurait demandé au bar un whisky. 

A ce moment, le gamin qui servait aurait demandé à un adulte, en basque : ba da whisky ? (Y a-

t-il du whisky ?) et on lui aurait répondu : ez da whisky (il n'y a pas de whisky). 

Stavisky croyant entendre prononcer son nom, se serait enfui."


Voilà pour la petite histoire Urruñar : on ne prête qu'aux riches...



Enfin, en 1974, sortit le film "Stavisky" avec dans le rôle de l'escroc Jean Paul 

Belmondo.








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