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dimanche 5 février 2017

LE CHOCOLAT DE CHARRITTE-DE-BAS EN SOULE AU PAYS BASQUE EN 1905


LA CHOCOLATERIE ORONA DE CHARRITTE-DE-BAS (PROVINCE DE SOULE) EN 1905.

Tout le monde connaît le chocolat de Bayonne qui au 18ème siècle s'est imposé et a enchanté le palais des gourmets. 



pays basque soule chocolat
CHOCOLATERIE DE NAVARRE CHARRITTE DE BAS 1905







Au cours du 19ème siècle on assiste à une extension de cette production dans de nombreux 

bourgs du Pays Basque. 




Espelette, Cambo, puis plus tard Ustaritz, Saint-Palais, Hasparren, IholdyUrrugne, Labastide 

Clairence, Saint-Jean-Pied-de-Port et Saint-Etienne-de-Baigorry, toutes ces localités eurent leur 

chocolaterie et leur période de prospérité.





Mais qui se souvient de la petite chocolaterie souletine créée à l'aube du 20ème siècle et qui 

vécut une cinquantaine d'années ? 




Elle fut fondée par Messieurs Keller et de Joantho qui habitaient des villages proches de 

Charritte de Bas : Etcharry et Aroue.




Ils constituèrent en 1905 une société en commandite simple "Joantho, Keller et Cie", qui avait 

pour objet l'exploitation industrielle de la force hydraulique du barrage de l 'ancien moulin de 

Charritte de Bas sous la forme de distribution de lumière et de force motrice utilisée par 

la chocolaterie voisine notamment. 




Cet établissement prendra le nom de Chocolaterie de Navarre et aura un magasin de 

vente au 91 avenue Malakoff à Paris. 




Monsieur André Orgambide s'occupera de la gestion de l'usine électrique et de la 

chocolaterie de Navarre jusqu'en 1925. 




La chocolaterie déposa la marque "Royal Navarre".




pays basque soule chocolat
CHOCOLAT ROYAL NAVARRE CHARRITTE DE BAS
PAYS BASQUE 1905





pays basque soule chocolat
CHOCOLAT ORONA CHARRITTE DE BAS
PAYS BASQUE 1905




La production était très variée : il y avait des croquettes, des napolitains, des langues de chat,

des pastilles disposées en marguerite, du chocolat fondant moulé sous différentes formes 

(fleurs, coquillages) dans de jolies boites "Sèvres". 





Des bonbons, des dragées pour les baptêmes, des chocolats fourrés à toutes sortes de parfum 

(crème à la vanille, rhum, café, kirsch, pâte d'amandes, pistache, nougat) des bâtonnets à 

l'orange et des truffes des Pyrénées. 




La fabrication comprenait aussi des bouchées pralinées ou fourrées au nougat, des déjeuners 

instantanés en étuis de 25 grammes et des goûters pour écoliers par boites de 100. 




Enfin la gamme s'étendait aux produits de régime pour diabétiques et dyspeptiques, sans 

oublier les tablettes spéciales pour pays chauds enveloppées sous double conditionnement en 

étain et papier glacé et logées dans des boites métalliques. 




Cette diversité de produits demandait une main-d'oeuvre expérimentée. 




Certains y travaillaient en couple, l'homme faisant griller le cacao et la femme s'occupant des 

boites. 

On se souvient d'avoir vu sur le mur de l'usine des maximes imprimées : "Une place pour 

chaque chose et chaque chose à sa place" ou bien "Travaillez en silence, c'est en bavardant 

qu'on fait du mauvais travail" et d'autres que l'on a oubliées. 





Après la mort de Monsieur Keller en 1922, constitution d'une société anonyme : Les usines de 

Charritte-de-Bas, le 2 Juin 1923, par apport par les héritiers Keller et de Joantho d'un 

bien industriel et fond de commerce pour la fabrication et la vente de chocolat dit "chocolat de 

Navarre", et par la société Joantho et Keller et Cie d'une usine électrique et dépendances. 





En 1927, Jean Pierre Etchegoyhen achète les parts de la société avec Jean Errecart et en avril 

1928 une Sarl est constituée dont Errécart et Etchegoyhen seront les deux gérants "Jean 

Errécart et compagnie", avec la dénomination commerciale ORONA. 

La Chocolaterie de Navarre a vécu. 




Jean Errécart quitte la maison Rozan à Oloron où il travaillait et se consacre à la 

chocolaterie Orona.





Il engage comme chef de fabrication Monsieur Steinmann, qui doit "s'occuper à la 

surveillance de la partie technique et diriger le travail de façon à en assurer une exploitation 

économe et rationnelle". 




En 1933 la société change encore de nom et devient la Sarl Chocolat Orona. 




Steinmann devient gérant. 





En 1937 la société Orona est présente à Paris à l'Exposition Universelle avec sept autres 

chocolatiers du Pays Basque : Casenave, Damestoy, Daranatz, Fagalde, Dominique, P. 

Etchevers et Etchepare. 

Orona ferait-elle partie des grands chocolatiers basques ? 




Il est vrai qu'elle a une politique commerciale dynamique. 




C'est l'époque des réclames et des primes. 




On offre aux bons clients des serviettes de table, des nappes en linge basque, on organise des 

jeux, on édite des cartes postales qui servent de publicité. 



pays basque autrefois soule chocolaterie
PUBLICITE CHOCOLA ORONA CHARRITTE DE BAS 1905




pays basque autrefois soule chocolat
CHOCOLAT ORONA CHARRITTE DE BAS 1905


On exploite à fond l'image de la famille nombreuse, en bonne santé grâce au chocolat Orona. 

On n'hésite pas non plus à faire des jeux de mots sur les poches en papier.




Malheureusement la guerre arrive, en 1944 Steinmann, Suisse allemand doit quitter la 

France (on l'aurait vu parler en allemand avec les occupants).





pays basque soule chocolaterie
CHOCOLATERIE ORONA
CHARRITTE DE BAS 1905


Il reviendra plus tard et l'activité reprendra jusqu'en 1954. 

Mais les difficultés du marché auront raison de la société Orona, le bail ne sera pas 

renouvelé, le Chocolat Orona ne régalera plus personne et n'est plus qu'un bon souvenir 

pour les anciens de Charritte-de-Bas. 



(Source : Association Ikerzaleak Maison du Patrimoine 64130 Mauléon Licharre http://ikerzaleak.eke.org)




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