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lundi 6 mars 2017

L'INCROYABLE HISTOIRE DE VICENTE BLANCO LE BOITEUX À BILBAO EN BISCAYE AU PAYS BASQUE SUD EN 1910


VICENTE BLANCO FUT LE PREMIER CYCLISTE ESPAGNOL ET AUSSI BASQUE À PARTICIPER AU TOUR DE FRANCE.


Vicente Blanco surnommé "El Cojo" (le boiteux) participa en 1910 au Tour de France.


Quand j'ai trouvé sur la toile des articles sur ce personnage, je l'ai trouvé émouvant et n'ai pas 

pu résister à l'envie de vous le faire connaître, à mon tour.




Comme je l'ai déjà fait à plusieurs reprises dans mon blog au sujet d'autres personnages 

atypiques comme le Père François ou comme Guillermo Larregui le basque à la brouette, 

par exemple, je vous présente donc aujourd'hui ce sacré personnage.




Né à Deusto, en Biscaye, à côté de Bilbao en 1884, sa jeunesse est très dure puisqu'il doit 

commencer à travailler très jeune pour subvenir aux besoins de sa famille.



Tour à tour cuisinier à bord d'un bateau, puis travaillant dans les machines, il parcourt le 

monde, ce qui lui forge un physique qui lui servira plus tard dans sa carrière sportive.



En 1904, en ayant marre de bourlinguer en mer, il décide de trouver un travail à terre.

Il entre dans l'usine sidérurgique La Basconia.

La scoumoune va le frapper à plusieurs reprises :

Tout d'abord, suite à un pari avec des copains, il tombe d'une maison en construction mais 

survit.

Puis, environ un an après, une barre de métal en fusion lui traverse le pied gauche, lui 

détruisant tous les muscles. 

Enfin, moins de un an plus tard, les engrenages d'une machine lui attrapent le pied droit, lui 

faisant perdre les cinq orteils.

De là, lui vient son surnom : "le boiteux".



Vicente Blanco devient donc boiteux, conséquence de ses accidents du travail.

Il doit quitter son travail et devient passeur sur le fleuve pour 5 pesetas par voyage.

Cependant, cela ne l'empêche pas de continuer à pratiquer sa grande passion : le cyclisme.




Avec l'argent de l'indemnisation de ces deux accidents du travail, il achète une vieille bicyclette,

oxydée et sans roues, qu'il répare comme il peut.



Après quelques premières courses désastreuses, il ne tarde pas à gagner son premier prix :

125 pesetas pour sa troisième place à Vitoria (Gasteiz), en Alava.




pais vasco antes ciclismo bilbao tour francia
VICENTE BLANCO "EL COJO"

Ensuite, les victoires s'accumulent.



Avec l'argent gagné, il revient chez lui et il se marie. Il quitte la ville pour quelques temps, avec 

sa femme.



La rumeur court à l'époque qu'il est décédé, suite à une beuverie.



Les gens sont peinés car il est apprécié.



La rumeur cesse un jour de fête où on voit revenir "le boiteux", sur son vélo, jouant avec sa 

flûte un paso doble populaire.



Ainsi naît la légende...




En 1908, avec des frais payés par la Fédération Athlétique Biscayenne, il se présente à Gijon 

pour disputer le Championnat de Cyclisme Espagnol, sur un vélo dont lui a fait cadeau un 

voisin.

Il gagne l'épreuve, mais non sans une supercherie.




pais vasco antes ciclismo bilbao tour francia
VICENTE BLANCO "EL COJO"


En effet, à cette époque, à mi-parcours, les cyclistes doivent signer le contrôle de passage.




Vicente Blanco, avec trois autres coureurs arrivent au contrôle, il se précipite, signe et 

repart à toute allure.

Le second coureur se présente et veut signer. 

Problème : la pointe du crayon est cassée et il faut attendre l'arrivée d'un officiel avec son 

couteau pour tailler une nouvelle pointe.

Trop tard, "le boiteux" est loin et gagne la course.


pais vasco 1900
VICENTE BLANCO CHAMPION D ESPAGNE 1908

L'année suivante, il gagne de nouveau le Championnat d'Espagne, à Valence, avec une demi-

heure d'avance sur le second.


Autant "le boiteux" se traînait lorsqu'il marchait, autant il paraissait voler sur sa bicyclette.


Quand il revient à Bilbao, quelle n'est pas sa surprise de voir son image, partout dans les 

vitrines des magasins.



Sa réputation n'arrête pas de croître.



Une idée germe ou mûrit plutôt dans sa tête : il faut qu'il participe au Tour de France.

Aucun Espagnol ni Basque n'a encore participé à la Grande Boucle.



1910 est la première fois où des cols de haute montagne comme : l'Aspin, l'Aubisque, 

Peyresourde, Soulor et le Tourmalet, sont au programme.

Compte tenu des difficultés, avant le départ un quart des inscrits se retire, mais pas Vicente 

Blanco.



Il décide de se rendre à Paris.



Sans argent, ayant juste de l'argent pour régler les frais de participation, il rallie Bilbao à 

Paris, en vélo, soit 1100 kilomètres à parcourir en cinq jours, avec un sac rempli de quignons 

de pain et de la menue monnaie.




pais vasco antes ciclismo tour francia bilbao
VICENTE BLANCO "EL COJO"


Il arrive à Paris, épuisé par la faim et les kilomètres, un jour avant le départ et un mécanicien 

espagnol lui arrange une bicyclette plus légère, de 15 kilogrammes.



Il peut démarrer l'épreuve, dans la catégorie des "isolés", c'est-à-dire les coureurs n'ayant pas 

d'équipe.


"Les isolés" doivent se débrouiller tout seuls pour terminer les étapes, mais aussi pour manger, 

se loger et résoudre tous les problèmes survenant pendant l'étape, et il y en a : crevaisons, 

chutes etc...


Le jour suivant, le 3 juillet 1910, il profite du départ pour voir les grands coureurs cyclistes de 

l'époque : Crupelandt, Faber, Lapize ou Garrigou car ensuite il ne va pas les 

revoir.



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CHARLES CRUPELANDT 
TOUR DE FRANCE 1910


En effet, dès le départ, ils prennent la poudre d'escampette.



Vicente Blanco ne fait qu'une seule étape, de Paris à Roubaix, de 272 kilomètres. 

Il arrive hors délais et n'est même pas classé.

Il déclare alors "qu'on ne peut rien faire contre ces fauves bien nourris"



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VICENTE BLANCO EN 1910

Le parcours de cette année 1910 est tellement dur qu'il rentre dans l'Histoire avec le cri que 

poussera Octave Lapize,  au sommet du col de l'Aubisque : "Assassins" envers les 

organisateurs du Tour de France.



Vicente Blanco est écoeuré, fatigué et décide de rentrer à Bilbao, mais en train cette fois.


Il est reçu dans la capitale Biscayenne comme un héros.



Il ne parlera plus jamais de Tour de France mais continuera à gagner des épreuves dans le 

Nord de l'Espagne.



Il finira même troisième au Tour de Catalogne.



Il arrête le vélo en 1916 et avec l'argent qu'il a gagné, il se lance dans divers commerces, avec 

de mauvais résultats.



Il meurt le 24 mai 1957, à 73 ans, seul et ruiné.



Pour l'anecdote, les recherches historiques montrent que c'est peut-être un autre Espagnol qui 

serait le premier à avoir participé au Tour de France : José Maria Javierra, qui courut en 

1909, mais sous le nom de Joseph Habiere.



Celui-ci n'obtint la nationalité française qu'en 1915, date à laquelle il s'engagea dans la Légion 

Etrangère.



Chacun pourra ainsi se faire une idée sur le premier espagnol ayant participé au Tour de 

France.



Le premier Basque fut, sans contestation, Vicente Blanco "El Cojo" ("le boiteux").




(SOURCE : http://www.libertaddigital.com/deportes/mas-deporte/2013-10-31/la-increible-historia-de-vicente-blanco-el-cojo-el-primer-gran-ciclista-espanol-1276503078/)





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