C'est pour la première fois en France la réalisation pratique, selon un judicieux plan d'ensemble, des grandes lois d'urbanisme votées au cours des dernières législatures et qui, sous l'inspiration et le contrôle des pouvoirs publics, doivent assurer aux principales cités française leur complet épanouissement suivant les méthodes et les idées les plus modernes.
Les lois des 14 mars 1919 et 19 juillet 1924, combinées dans leur mise en oeuvre avec les lois des 6 novembre 1918 et 17 juillet 1921, permettent de réaliser des opérations d'ensemble d'aménagement d'une cité, en donnant toutes facilités à cet effet aux Municipalités ou aux Sociétés qu'elles ont été autorisées à se substituer.
Ces lois sont la charte de cette grande oeuvre de mise en valeur de notre domaine national. Elles représentent un faisceau serré de directives, de pensées et de garanties dans l'exécution.
Il ne s'agit pas de "lotissements" hâtivement conçus, tracés avec précipitation, et dont la réalisation a maintes fois révélé de graves mécomptes. La "Société pour l'Extension et l'Embellissement de la Ville de Biarritz" ne peut, en aucune sorte, être confondue avec une affaire de "lotissement".
Le choix justifié de Biarritz.
Premier champ d'action des lois nouvelles.
Ce n'est pas par hasard que la ville de Biarritz a été choisie pour bénéficier la première des nouvelles dispositions législatives.
Lancée par l'impératrice Eugénie, adoptée par le roi Edouard VII et, à sa suite, par l'aristocratie anglaise, villégiature de prédilection des Espagnols et de l'élite des Américains du Sud, Biarritz était déjà, avant la guerre, une des premières stations mondiales. Désignée au cours des hostilités comme point de concentration des officiers américains permissionnaires, elle est devenue, de par la formidable propagande même de ces officiers dans leurs pays, la résidence favorite de la haute société des Etats-Unis.
Si Biarritz est sans conteste en tête des stations internationales de grand luxe, elle mérite ce sort privilégié par la douceur de son climat, la grandiose beauté de ses plages, l'enchantement du paus basque, et par sa situation inégalée qui n ait, loin de toutes agglomérations, un séjour de charme et de rêve.
Cependant, malgré sa magnificence actuelle et de remarquables efforts particuliers, Biarritz ne répond plus maintenant ni à ses destinées, ni aux exigences de son élégante clientèle.
C'est l'honneur des efforts inlassables de la Municipalité d'avoir combattu sans relâche pour la plus grande splendeur de Biarritz ; c'est l'honneur des pouvoirs publics et du Conseil d'Etat d'avoir permis la réalisation du plus magnifique des projets ; c'est aussi l'honneur de la Société pour l'Extension et l'Embellissement de la Ville de Biarritz d'avoir obtenu la concession exclusive d'un ensemble de travaux, d'aménagements, de constructions, de parcs, qui, dans quelques années, à côté de l'ancienne Biarritz, s'épanouiront en une cité luxueuse et certainement incomparable.
Les premiers efforts d'aménagement porteront sur deux points nettement délimités :
1. L'ouverture de l'avenue de l'Océan ;
2. L'ouverture de la route de la Corniche.
Voici les principales caractéristiques de ces voies :
1. Avenue de l'Océan : longueur, 1 800 mètres environ ; largeur totale, 30 mètres, comprenant 2 chaussées de 7 m. 50 de large ; 2 trottoirs de 4 mètres avec allées d'arbres ; un trottoir central de 7 mètres avec pelouses et arbustes. Les édifices élevés en bordure devront être uniformément en recul de 15 mètres sur l'alignement de la voie publique. Il en résultera entre les façades des immeubles situés sur cette voie magnifique, un écart de soixante mètres.
2. Route de la Corniche : longueur, 1 200 mètres environ ; largeur, 14 mètres, comprenant une chaussée de 8 mètres et 2 trottoirs dont l'un aura 3 m. 50 (côté mer) et l'autre 2 m. 50.
PLAN D'EXTENSION ET D'EMBELLISSEMENT DE LA VILLE DE BIARRITZ 1928
L'économie du Projet de la Société.
Dans quel sens et sous quelles perspectives d'avenir la Société entreprend-elle cette première tranche de travaux et d'exploitation ?
C'est ce que nous allons brièvement exposer, en indiquant dans ses grandes lignes, l'économie du projet qui a nécessité plusieurs années d'études et de mise au point minutieuse, rien ne devant être laissé à l'improvisation et au hasard.
Il faut se contenter d'indiquer dès maintenant les principaux postes de recettes et de dépenses sans les chiffrer. En effet, si les deux modes d'expropriation dont peut user la Société :
1. Expropriation par zone ;
2. Expropriation pour cause de plus-value,
assurent à celle-ci des avantages particulièrement intéressants, la Société recourra le plus souvent à la voie amiable beaucoup plus expéditive. Pour les recettes, l'élément spéculatif jouera un rôle considérable, susceptible d'alimenter dans de grandes proportions les prévisions bénéficiaires.
A). — Dépenses.
1. Paiement des terrains nécessaires à l'assiette des voies et ouvrages ;
2. Paiement des travaux nécessités par le percement et l'établissement des voies à créer ;
3. Frais d'entretien pendant une année seulement des travaux neufs dont la ville de Biarritz assume la charge dès le début de la deuxième année ;
4. Acquisition soit à l'amiable soit par expropriation des terrains de construction ou immeubles bordant les voies à créer.
On comprendra sans peine les raisons qui ne permettent pas d'indiquer ici de chiffres relatifs à ce dépenses.
ACTION 100 FRANCS SOCIETE POUR L'EXTENSION ET L'EMBELLISSEMENT DE LA VILLE DE BIARRITZ JUIN 1928
B). — Recettes.
1. Bénéfices sur le prix de revente des immeubles.
En dehors des terrains se trouvant sur le parcours des voies à créer et qui seront acquis, soit à l'amiable, soit par expropriation, la Société tient de la loi le droit d'acheter ceux situés de part et d'autre des voies à ouvrir et en particulier, en vertu du décret du 17 août 1927, les terrains en bordure de l'Avenue de l'Océan, sur une profondeur moyenne de 40 mètres à droite et à gauche de cette avenue.
La revente de ces terrains constituera un des bénéfices les plus substantiels des opérations envisagées mais l'on comprendra notre légitime réserve de n'apporter à ce sujet, dans cette notice aucune précision chiffrée.
2. Récupération des plus-values des immeubles non acquis par la Société.
Autre source de bénéfices du plus haut intérêt, puisque, en vertu de la loi du 6 novembre 1918, toutes les fois qu'à la suite de travaux publics, un immeuble bâti ou non, situé sur les terrains concédés, est appelé à bénéficier d'une plus-value supérieure à 15%, la Société a le droit, par une procédure rapide et mettant chacune des parties à l'abri de toute surprise, la récupération de cette plus-value.
3. Jouissance gratuite pendant 99 ans des lacs Marion et Mouriscot.
4. Concession pendant 99 ans dans tous les Etablissements de bains de mer de luxe, piscine et golf compris dans la zone d'extension.
5. Prix de vente des terrains communaux abandonnés par la Ville de Biarritz d'une contenance de 145 000 mètres carrés environ.
PLAN D'EXTENSION ET D'EMBELLISSEMENT DE LA VILLE DE BIARRITZ 1928
Administration de la Société.
A la suite du décret en Conseil d'Etat du 17 août 1927, la Société pour l'Extension et l'Embellissement de la Ville de Biarritz a été constituée le 30 novembre 1927. Les statuts on été déposés chez Mes Chauveau et Lesguillier, notaires à Paris.
Le Conseil d'Administration est composé de : MM. Charles Neuburger, Albert Diot, administrateurs délégués ; comte d'Audiffret-Pasquier, Gustave Chapon, Henry Paté et Alfred Massé administrateurs. A ce conseil d'administration est adjoint un comité technique où figurent, entre autres : MM. Alfred Morain, Gaston Monsarrat. Un comité juridique fonctionne sous la haute direction de MM. L.-L. Klotz, P. Chaumanet."
A suivre.
(Source : Wikipédia)
Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.
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