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mardi 11 novembre 2025

UN DISCOURS PATRIOTIQUE À BAYONNE EN LABOURD AU PAYS BASQUE LE 24 NOVEMBRE 1918 (première partie)

UN DISCOURS PATRIOTIQUE À BAYONNE LE 24 NOVEMBRE 1918.


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L'armistice de 1918, signé le 11 novembre 1918, à 5h15, met fin provisoirement aux combats de la Première Guerre mondiale. Il reconnaît de facto la victoire des Alliés et la défaite de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'une capitulation au sens propre, cet armistice étant prévu pour durer 33 jours, puis il a été ensuite renouvelé.



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ARMISTICE 11 NOVEMBRE 1918





Voici ce que rapporta à ce sujet le quotidien La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-

Luz, dans plusieurs éditions :


  • le 23 novembre 1918 :

"Bayonne.

Grande manifestation patriotique.


— Demain dimanche, l'entrée triomphale des Armées françaises à Strasbourg couronnera la série des journées merveilleuses que furent l'entrée de nos troupes dans tous les villages et dans toutes les villes d'Alsace et de Lorraine.



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ENTREE DES FRANCAIS STRASBOURG
22 NOVEMBRE 1918


Pour célébrer ces événements heureux et glorieux, pour fêter le retour des deux provinces à la France, dont rien n'avait jamais pu les séparer, les Alsaciens et les Lorrains de la région de Bayonne ont eu la noble pensée d'organiser une manifestation, dont le but principal était la remise du Drapeau Alsacien-Lorrain à la Municipalité de Bayonne et une visite aux tombes de ceux qui sont morts pour la Patrie et dont le sacrifice nous a assuré la Victoire.




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VIVE L'ALSACE ! 1918



Mais grâce au concours spontané de la Municipalité de Bayonne, des autorités militaires françaises, américaines et britanniques, des Sociétés et groupements de la région, l'organisation a pris une ampleur nouvelle et Bayonne aura demain une fête patriotique à laquelle toute la population voudra s'associer. Le groupement alsacien-lorrain et le cortège seront reçus solennellement à la Mairie, à 9 heures et demie, puis, vers 9 heures trois quarts, au kiosque de la Place d'Armes, aura lieu la cérémonie du Drapeau, à laquelle la musique militaire américaine, la Clique, les Pupilles belges et les orphelins de la Ville de Bayonne prêteront leur concours.



Puis le cortège se mettra en route par la rue Thiers et la rue d'Espagne, pour le cimetière Saint-Léon. Il fera une halte à la hauteur du Camp Wilson pour saluer le drapeau américain, puis il déposera des couronnes et des fleurs sur la tombe des soldats morts pour la France.



Retour par les Allées-Paulmy. Dislocation Place de la Liberté.



Hommage à nos poilus.


— Un groupe de notables habitants du quartier St-Esprit a songé à s'organiser en vue de l'hommage à rendre à nos régiments bayonnais qui se sont si vaillamment conduits pendant la guerre.



Pour leur prouver sa reconnaissance, le quartier St-Esprit a pris l'initiative d'élever à l'entrée du pont de l'Adour un arc de triomphe, sous lequel tous passeront et où ils trouveront le témoignage ému d'une population qui a conscience de ce que leur doit la France en général et Bayonne plus particulièrement."



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CITADELLE BAYONNE 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN



  • le 24 novembre 1918 :


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PLACE D'ARMES ET JARDINS BAYONNE 1918
PAYS BASQUE D'ANTAN



"Dis-moi quel est ton pays ? (Discours prononcé le 24 novembre 1918, à la manifestation patriotique de Bayonne.)



Dis-moi quel est ton pays ? Est-ce la France ou l'Allemagne ?... 

Erckmann-Chatrian.



Réponds, frère d'Alsace ; réponds, frère de Lorraine ; ou plutôt, non, ne répondez pas, car voici celui qui répondra pour vous : l'immortel Drapeau qui, sans doute déjà, il y a plus d'un siècle, a fait victorieusement le tour de l'Europe, mais qui jamais ne fut sublime comme aujourd'hui, et qui, depuis huit jours, soulève, de ville en ville, de village en village, dans toute l'Alsace et dans toute la Lorraine, les serments d'amour et de fidélité, les chants d'enthousiasme et les acclamations unanimes.



Partout, même accueil affectueux, vibrant, délirant, partout même profusion d'arc-de-triomphe, de fleurs, de drapeaux, même émotion profonde, même généreuse cordialité. Heureux, les Poilus qui furent de l'entrée triomphale à Mulhouse ou à Château-Salins, à Colmar ou à Sarrebourg, à Huningue, Néuf-Brisach, Schlestadt, Dieuze, Phalsbourg ou Metz ! Heureux ceux qui aujourd'hui, avec Castelnau et Gouraud, font leur entée solennelle à Strasbourg, hier capitale des pays annexés ! Ceux-là sentiront battre de joie et de fierté le coeur de l'Alsace et de la Lorraine, et ils pourront dire, quand ils seront de retour dans leurs foyers, si jamais ils ont rencontré âmes plus profondément françaises.



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ENTREE DU GENERAL GOURAUD A STRASBOURG
22 NOVEMBRE 1918


Ils auront beau, ces témoins heureux, à qui chacun fait fête dans notre Alsace-Lorraine, ils auront beau trouver dans ces provinces un langage spécial, un accent caractéristique comme en ont aussi les Basques ou les Bretons, les Flamands ou les Marseillais ; ils auront beau reconnaître dans la population les stigmates d'un demi-siècle de captivité, ils comprendront toute la grandeur de l'attachement de ces pays à la France.



Dans la matinée du jour où nos troupes firent leur entrée solennelle à Mulhouse un journal fut publié et répandu à profusion. Son titre était allemand, imprimé en caractères gothiques allemands : "Mümhauser Tagblatt". Et le texte était mi-partie français, mi-partie allemand. Journal boche ! Que non pas ; sous l'apparence, il faut voir la réalité. Et cette réalité, comme elle est belle ! D'abord, sous le titre boche, une manchette :


République Française.

Liberté — Egalité — Fraternité


Puis le texte de la protestation de Bordeaux de 1871, et enfin, sous ce titre : "Honneur à la mémoire de nos pères", une proclamation en français et en allemand, dont voici la fin :


... Les apôtres de la force ont osé demander aux nations libératrices du monde la consécration du droit par un plébiscite humiliant.


Eh bien non ! Jamais vous ne tolérerez cet outrage à la France et à la mémoire de nos pères. Vous donnerez à ce défi monstrueux la récompense méritée. L'ombre de l'équivoque aura disparu quand le premier soldat de France arrivera aux portes de notre ville. Vos drapeaux déployés, vos ovations enthousiastes à ces magnifiques poilus, "au stoïcisme souriant", feront éclater à la face du monde la vérité radieuse.


Votre joie sera pure. Vous ne la souillerez pas par des vengeances d'esclaves. Montrez à vos oppresseurs vaincus que vous êtes restés des enfants dignes du généreux pays de la liberté !


Elevez vos âmes à la hauteur de ce jour et unissez vos coeurs dans ce cri : 

Vivent la France et l'Alsace-Lorraine réunies à jamais !"



A suivre...









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