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vendredi 17 mai 2024

M. PAUL IRIBE UN BASQUE AMÉRICAIN EN 1922

PAUL IRIBE UN BASQUE AMÉRICAIN EN 1922.


Joseph-Paul Iribe, né le 8 juin 1883 à Angoulême (Charente) et mort le 21 septembre 1935 à Roquebrune (Alpes-Maritimes), est un dessinateur, illustrateur de mode, affichiste, patron de presse, réalisateur et décorateur français.



réalisateur france amérique basque scénariste affichiste décorateur
PAUL IRIBE


Il est considéré comme un des précurseurs du mouvement de l'Art déco. Il fut l'époux de la 

comédienne Jane Dirys, puis le compagnon de Gabrielle Chanel.



Voici ce que rapporta à son sujet le quotidien Excelsior, le 5 mai 1922, sous la plume de Louis 

Delluc :



"Cinéastes.

Paul Iribe.



Paul Iribe était, est et sera un type épatant.



Vous vous rappelez son charme ? Je parle "au passé", parce que Paul Iribe est très lié dans notre souvenir aux grâces brillantes du Paris d'avant-guerre, dont il était une des vedettes les plus réussies. Son sourire rasé, ses lunettes, énormes, qui ajoutaient encore un peu de mystère à sa finesse mystérieuse, ses vêtements étonnamment coupés, dosés, choisis, ses légendes et ses fantaisies simples à pleine distinction, composaient un mime de premier plan sur une scène de premier ordre. Maintenant, le rideau est tombé, le décor est autre, la pièce change, adieu Paris charmant ! — et Paul Iribe est à New-York.



Ce Basque subtil — encore un Basque qu'on appellera Américain, dans la province de Labourd ! — est le parrain absolu de tous les faiseurs de meubles dits modernes, tortureurs de bois courbe, d'ors compacts, de fleurs écrasées, qui cherchent à se faire passer, eux, pour des inventeurs, avec leurs mille et une constructions jamais au point. Comme ils étaient au point, les cinq ou six meubles de la petite boutique à fronton blanc du faubourg Saint-Honoré !



Il y a aussi une douzaine de couturiers tapageurs, voués à émerveiller la demi-mondaine esthète et les maîtresses de nouveaux riches, qui adoptent — oh ! que ne les comprennent-ils ? — les indications qu'un artiste nota, vers 1912 et 1913, à l'occasion de la Rue de la Paix, par exemple, ou de telle autre comédie ambitieuse.



réalisateur france amérique basque scénariste affichiste décorateur
PAUL IRIBE
DANS LA REVUE DES SPORTS ET DU MONDE
JANVIER 1936



Et les peintres d'affiches ? Ils n'ont pas oublié ces nettes images de publicité, si violentes et si délicates à la fois, dont la plus significative reste le couple satisfait méditant sur ce "Maxima acquéreur de Maximum".



L'affiche, l'édition (retrouvez vos collections du Témoin et du Mot) et le dessin d'aujourd'hui, sont terriblement ses filleuls, ce dessin qui, maintenant a le vertige du japonisme jusqu'au delirium tremens ; ce dessin qu'il fit, lui, très bien, dans ce ton synthétique, dépouillé, mathématique, mais vif, mais sensible, mais humain.



Et brusquement on nous a dit : Paul Iribe est à New-York, dans le cinéma. Il travaille dix-huit heures par jour. Il est estimé, respecté, admiré, compris, utilisé. Il n'est pas trahi. Il travaille.



Le travail de Paul Iribe est un travail quasi clandestin. Son nom ne s'étale pas encore sur les vastes placards naïfs qui battent le rappel pour les pictures de C. B. de Mille et de Fitzmaurice. Il éclatera un de ces jours. Art director à la Paramount (New-York et Hollywood), il collabore à l'œuvre des grands réalisateurs et nous sentons déjà sa profonde, insistante influence ramener peu à peu la haute production américaine dans ce chemin, de grand style dont elle s'écartait. Attendons une composition totale de ce maître juvénile qui achève une minutieuse expérience de la peinture animée, après une brillante expérience de la peinture, (décorative, ironique, critique, artiste) qu'il anima,



La grande tendance d'Iribe est, je crois, vers l'atmosphère créée par le décor. Une presse de bonne volonté, mais fourvoyée, flétrit chez nous, ce qu'elle nomme le caligarisme, c'est-à-dire la substitution complète, magique, du cinéaste créateur à la nature qui semble facilement cueillie par l'honnête appareil de prises de vues, et qui pourtant se dérobe toujours. L'Inde, la Chine, le Japon, le Pôle seront plus vrais, construits de toutes pièces, que filmés candidement sur place. La mer n'est pas plus elle-même dans les pages de Conrad que dans les tempêtes d'équinoxe ! Demandez-vous à remplacer l'orchestre de Siegfried par cent cinquante cages d'oiseaux ? Imaginons la nature, bâtissons de la vie, stylisons la vérité, car le cinéma est un interprète. Je compte totalement sur Paul Iribe pour imposer et développer ce principe qui sauvera le beau cinéma dans les pays où il existe et qui le relèvera dans les pays où il ne se décide pas à exister.



Au revoir, Paul Iribe."





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