LE NOUVEAU CASINO DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN LABOURD AU PAYS BASQUE EN JUILLET 1897

LE NOUVEAU CASINO DE SAINT-JEAN-DE-LUZ EN 1897.

En 1881, l'architecte Roland Martin construit un Casino, le Casino de la Plage, à Saint-Jean-de-Luz.

LE GRAND CASINO ET LA PLAGE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, le 16 juillet 

1897 :

"Nouveau Casino de Saint-Jean-de-Luz.

Ouverture du Casino.

Le Nouveau Casino de Saint-Jean-de-Luz a débuté samedi par un succès. 

Quoique la date d'ouverture put sembler prématurée, une foule aussi nombreuse que choisie avait répondu avec empressement aux aimables invitations de la gracieuse madame Taron et de son actif associé M. Laurens, lesquels faisaient les honneurs de leurs salons avec un tact et une amabilité que nous n'étions pas accoutumés à voir. 

Malgré le programme chargé de la journée, tout a marché à souhait. De 11 heures à midi, l'orchestre s’est fait entendre sur le kiosque de la terrasse dans quelques fantaisies musicales du meilleur goût. L'après-midi et le soir, les Mirmidons de Paris et de Nice (M. et Mme Chemin) ont fait leur début devant une salle comble, composée d’un auditoire des mieux choisis, et ont recueilli des bravos et des bis très justement mérités, surtout dans leur désopilante Danse des pompiers et leurs chansons : viens Adèle, la Bouillabaisse, Sérénade du Pavé. Ces duettistes d’opérettes, dans leur genre de Fantoches, sont appelés à un grand succès et feront certainement florès au Casino. 

LE CASINO ET LA PLAGE SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Que dire du septuor à cordes, dirigé par un maestro comme M. Victor Thaon, chef d'orchestre des concerts classiques du Palais de la Jetée-Promenade de Nice, dont la réputation n'est plus à faire, si ce n'est qu’il a tenu sur le charme les dilettanti les plus récalcitrants venus tout exprès de Bayonne et Biarritz se joindre à la colonie étrangère de Saint-Jean-de-Luz. On a applaudi tout particulièrement les deux solistes. Mme Victor Thaon, premier solo, a joué, avec une grande finesse d'exécution surtout, le Souvenir de Posen, de Wienowski, un madrigal de Simonetti et une habanera de Carrara, qui lui ont valu les honneurs du bis. Quant au violoncelliste, M. Auguste Leroy, un véritable élève de Jacquet, il faut féliciter M. V. Thaon d’avoir fait une telle trouvaille. 

Plein de modestie et de correction, M. Auguste Leroy, après avoir exécuté avec une rare maestria deux solos de violoncelle : un air ancien la Romanesca, et donnant à son instrument précieux Un Francisco Rudgeri 1636, une pièce d’Oudsoornh, une puissance de son remarquable, a été appelé à deux reprises différentes par des auditeurs qui ont tenu à coeur de lui adresser toutes leurs félicitations. Cet artiste de talent est appelé à un grand avenir et nous réserve des auditions de primo cartello dont nous parlerons en temps opportun. Les autres artistes de l’orchestre, tous très bons, ont produit la meilleure impression. 

LE GRAND CASINO SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

Après avoir parlé des concerts de jour et de nuit, il faut mentionner aussi le brillant feu d'artifice, les illuminations à giorno, les lampions de couleur, les pavoisements de drapeaux et oriflammes de toutes les nations, et l’embrasement général des jardins et terrasses du Casino, qui ont attiré dans la soirée plus de trois cents personnes, parmi lesquelles nous avons remarqué : M. de Changrand, colonel Maignère el Mme Maignère, familles Petit, MM. P. Ribéron, Colin, Boney, Dlaz Ordonez, M. et Mme Monin, le député espagnol M. Ortiz de Zarate, comte et comtesse de Mérignac et leurs enfants, M. Descande, M. Munier, familles Salomon et Badin, familles Caumon, Dupré, Butin, etc., etc., M. Poublan, directeur du Bureau de bienfaisance, plusieurs gentlemen de Biarritz et Bayonne. La colonie anglaise de Saint-Jean-de-Luz était aussi brillamment représentée par le Révérend Cooper et sa famille, Mlle Fitz-Gérald, Mlles S. et I. Bell et leurs frères, Mme Spencer et tutti quanti que nous ne nommons pas pour ne pas être indiscret. 

A 10 heures a commencé le bal, sous la direction de M. Henri-Gustave Rinck, qui avait su, comme par le passé, trier son monde sur le volet, et réuni dans la splendide salle des fêtes, tout ce que Saint-Jean-de-Luz possède de plus select. Nous avons remarqué aussi les charmantes danseuses : Mlle de Québert, les señoritas de Irrigoyen, Mlle Etcheverry, Mlle Butin, de Paris, et Mme Caumont. Parmi les danseurs : MM. R. Dupré, Caumont Jeune, Pascali, le sympathique directeur du gaz ; le capitaine du "Nautile", Kermarec, etc. 

CASINO SAINT-JEAN-DE-LUZ
PAYS BASQUE D'ANTAN

On a dansé jusqu’à minuit, valses, pas-de-quatre et lanciers avec un entrain endiablé. 

Le café et le restaurant ont bien marché, et ce qui ne gâte rien, le soir une petite partie de baccara a couronné la fin des fêtes de l'ouverture. 

Pour finir, toutes nos félicitations à une aussi charmante direction, si bien secondée par l’infatigable administrateur toujours sur la brèche, M. Henri-Gustave Rlnck, auquel restent aussi une petite part des succès de la fête, et que nous remercions bien sincèrement."

Merci ami(e) lecteur (lectrice) de m'avoir suivi dans cet article.

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