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jeudi 23 mai 2024

CRÉATION DE TRAMWAYS AU PAYS BASQUE NORD EN MAI 1897 (première partie)

CRÉATION DE TRAMWAYS EN 1897 AU PAYS BASQUE NORD.


Dès 1897, le Conseil Général des Basses-Pyrénées est favorable à un projet de tramways au Pays Basque Nord.




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TRAMWAY
PAYS BASQUE D'ANTAN


Voici ce que rapporta à ce sujet La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-luz, le 6 mai 

1897 :



"Création de tramways.



Le Conseil Général a été saisi d’une demande en autorisation pour l'établissement d’un réseau de tramway qui intéresse notre région. 

Il a donné un avis favorable à ce projet dont nous donnons ci-dessous l’économie : 



Tramway de St-Jean-de-Luz à Biarritz.


La voie ferrée, construite par la Compagnie du Midi, de Bayonne à Irun, a isolé Biarritz, dont la gare est à trois kilomètres de la ville, et porté une grave atteinte aux relations de cette station balnéaire avec les populations voisines. 



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GARE DE LA NEGRESSE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Pour remédier à cette situation fâcheuse, la ville de Bayonne a demandé et obtenu successivement la concession de deux voles ferrées desservant directement Bayonne et Biarritz : un chemin de fer à voie étroite d’abord et ensuite un tramway, dont l’utilité est démontrée par le nombre très considérable des voyageurs qu’ils transportent. 



Mais il n’a été rien fait encore pour relier de même Biarritz aux populations placées du côté de la frontière, lesquelles ne peuvent s’y rendre qu’en descendant à la gare de la Négresse et gagnant ensuite la ville à pied ou en voiture, ce qui est long, pénible et coûteux. 



La ligne de tramway de St-Jean-de-Luz à Biarritz, dont nous demandons la concession, a pour but de donner à ces populations la même satisfaction et les mêmes avantages qu’à celles de Bayonne et d’Anglet ; elle créera une voie directe vers Biarritz, aux communes de St-Jean-de-Luz, Bidart, Guéthary, Ahetze, St-Pée, Sarre, Ciboure, Ascain, Urrugne, Hendaye, ainsi qu’aux voyageurs nombreux qui viennent d’Espagne pour leurs affaires, leur santé ou leur plaisir ; voie plus courte, plus agréable, plus commode et moins coûteuse que celle qui existe. 



Mais ce n’est pas là la seule utilité de notre ligne : elle constituera, pour les innombrables touristes qui visitent Biarritz, Saint-Jean-de-Luz, Guéthary, Hendaye, St-Sébastien, une attraction de plus, et celle qui justement manque à Biarritz, un but et un moyen d’excursion à la portée de tous par son bon marché et la plus belle promenade de ce magnifique pays. 



En outre, longeant et dominant une côte sur laquelle il n’existe aucune fortification, la ligne formera une voie stratégique de première nécessité, qui permettra de transporter rapidement sur le point menacé, en cas de guerre, hommes, canons, munitions, matériaux, et de défendre le littoral de la frontière à l’Adour, comprenant, les ports de Saint-Jean-de-Luz, de Biarritz et de Bayonne



Enfin, construite sur un quai en maçonnerie, au pied des falaises de Biarritz, que couronnent des habitations magnifiques vouées à une ruine plus ou moins prochaine par l’éboulement continu des terres, la ligne opposera une barrière infranchissable aux ravages de la mer et complétera les travaux de protection commencés sous l’Empire, restés inachevés depuis, et que le ministère des travaux publics se verrait prochainement dans l’obligation de poursuivre aux frais du Trésor public. 



Les objections qui pourraient être élevées contre notre projet, sont les suivantes : 

1° Il sera coûteux et improductif ; 

2° Ou bien il portera tort à la ligne du Midi et au chemin à voie étroite B.-A.-B. qui doit être relié au Midi près de la station de Biarritz (Négresse). 



La première objection ne saurait préoccuper l’administration, dès lors que nous ne demanderons ni subvention, ni garantie d’intérêts ; il est donc inutile d’y répondre. 



A la seconde, nous répondrons : 

1° Que les intérêts de la compagnie du Midi et ceux du B.-A.-B. ne sauraient être opposés à l’intérêt général des populations ; 


Qu’en fait, ces intérêts privés n’ont pas empêché de créer la voie directe de Bayonne à Biarritz, le B.-A.-B.



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B.A.B. PARTANT DE BIARRITZ
PAYS BASQUE D'ANTAN


Qu’à leur tour les intérêts du chemin de fer B.-A.-B, n’ont pas empêché la création absolument concurrente et nullement indispensable du tramway ; 


Que si l'Administration a jugé équitable de donner cette double satisfaction aux populations de Bayonne et d’Anglet, elle ne peut juger autrement quand il s’agit de celles qui, du côté de la frontière, ont les mêmes droits et la même situation, privées, comme l’étaient les premières, d’un moyen de communication directe avec Biarritz


Et si, enfin, en ce qui concerne seulement le Midi, on disait que la Compagnie, jouissant de la garantie d’intérêt, on ne peut nuire à la Compagnie sans nuire à l’Etat, nous ferions simplement remarquer : 

1° Que notre ligne, réservée aux voyageurs, et, n’ayant pas d’autre caractère que celui d’une courte promenade, ne saurait porter atteinte au trafic de la ligne du Midi, dont les promeneurs ne constituent qu’un très faible élément ; mais qu’en admettant même que la Compagnie du Midi pût éprouver de ce chef quelque perte minime, nous la compenserions très largement ; que nous sommes, en effet, demandeurs en concession de deux lignes, celles dont nous parlons ici et une autre de St-Jean-de-Luz à Sarre par Ascain et St-Pée-sur-Nivelle ; que celle-ci, destinée aux voyageurs et aux marchandises, n’a pas d’autre aboutissant que la gare du Midi à St-Jean-de-Luz et qu’elle y amènera un trafic très supérieur à celui que la ligne du littoral pourrait enlever à la station de la Négresse ; que, par conséquent, la Compagnie, comme l’Etat, n’ont qu’à gagner à l’exécution de notre réseau. 



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GARE DE LA COMPAGNIE DU MIDI BAYONNE
PAYS BASQUE D'ANTAN



Description du tracé.


La ligne partira de Biarritz-Port-Vieux, longera la mer par la plage de la côte des Basques, sur quatre kilomètres, jusqu’au-delà de la propriété Sacchino, résidence de sa Majesté la Reine Nathalie de Serbie, montera par le flanc des falaises sur le faite de Bidart, empruntera la route nationale n° 10 jusqu’au faite de Guéthary sur 3 400 mètres, gagnera à travers des terrains privés et communaux les falaises de St-Jean-de-Luz, à Portchibaou, en traversant la voie du Midi par un passage supérieur, suivra le faite des falaises jusqu’à Ste-Barbe, d’où elle descendra sur le boulevard Thiers et aboutira à la gare du Midi par la rue d’Ascain. 




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VILLA SACCHINO RESIDENCE DE LA REINE NATHALIE BIDART
PAYS BASQUE D'ANTAN



De Biarritz à Bidart, elle courra sur le bord même de la mer, et de Bidart à St-Jean-de-Luz, le voyageur jouira de l’admirable spectacle de l’Océan et de la chaîne des Pyrénées françaises et espagnoles.



Chemin de Fer sur Route De Saint-Jean-De-Luz à Sarre avec embranchement sur Ascain.


La commune de Sarre possède des carrières d’ophite, de marbre, de pierre calcaire, de grès en blocs et en feuilles, plusieurs gisements importants de gypse cristallisé, une forêt communale de plus de 1 500 hectares, sans compter beaucoup de bois appartenant aux particuliers, une mine d’anthracite, des gisements nombreux de pierre à ciment, et ces richesses naturelles ne sont pas exploitées, parce que les transports jusqu’à la gare de St-Jean-de-Luz les grèvent de frais si onéreux que les essais d’exploitation tentés à diverses époques ont dû être abandonnés. 



Sarre possède en outre un important établissement industriel pour le lavage et le commerce des laines, dont les transports en gare du Midi, qui ne peuvent être effectués que par charrettes attelées de bœufs, de mules ou de chevaux surchargent les marchandises de frais excessifs. 



En delà de Sarre, à Ainhoa, il existe une mine de fer spathique, également inexploitable, faute d’un moyen économique de transport. 



En deçà, et reliées par la même route, se trouvent les communes de St-Pée-sur-Nivelle et d’Ascain : la première, siège d’un important marché et possédant une forêt immense, dont les bois ne peuvent être mis en valeur, et la seconde ayant dans sa montagne de Rhune des carrières inépuisables de grès, qui fournissent des pavés excellents et des ophites employés par les ponts et chaussées pour l’entretien des routes, mais dans une mesure malheureusement et forcément restreinte ; car de même qu’à Sarre, le commerce de ces produits est presque paralysé par la cherté des transports en charrette. Et cela est si vrai que les Conseils municipaux d’Ascain, de St-Jean-de-Luz, de Sare, de Ciboure, font des instances auprès de la Compagnie du Midi pour obtenir d’elle une cale sur la Nivelle, dans la gare de St-Jean-de-Luz, pour charger sur wagon ces matériaux, que les expéditeurs feraient arriver par eau, afin d'améliorer dans une certaine mesure leur situation actuelle. 



En dehors de ces considérations commerciales, les relations entre les populations déjà très suivies à cause de l’importance des marchés de St-Pée et de St-Jean-de-Luz, malgré les difficultés des communications actuelles, augmenteraient considérablement, si les moyens économiques, rapides et commodes de locomotion leur étaient offerts. 



Enfin, Sarre, avec sa belle vallée, ses grottes curieuses, ses palombières, son voisinage de la vallée espagnole du Baztan ; Ascain, avec sa montagne superbe de la Rhune, où les soussignés se proposent d'établir un ascenseur, sont des buts d’excursion dont le charme attirera la foule innombrable des visiteurs de Biarritz, au grand bénéfice de cette station elle-même, comme de celles de St-Jean-de-Luz, Guéthary, Sarre et Ascain



C’est pour répondre à ces besoins actuels ou prévus que les soussignés demandent la concession d’une ligne de tramway entre St-Jean-de-Luz et Sarre, par St-Pée-sur-Nivelle, avec embranchement jusqu’à la place d’Ascain et prolongement éventuel, d’une part sur Ainhoa et la vallée du Bastan, de l'autre jusqu'au port de Socoa, encouragés dans leur initiative par l’appui moral et financier des principaux intéressés, et ne demandent ni subventions, ni garantie d’intérêt."



A suivre...




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